vitesse Doppler des couches photosphériques
échantillonnées à plusieurs altitudes. Le cadre de
réalisation demeure à trouver, soit un microsatellite
national dédié (GOLF-NG), soit une contribution à une
mission SMEX de la NASA, soit, enfin, une participation
au programme ILWS (voir plus loin) de la NASA.
L’étude de l’activité de la chromosphère et de la
basse couronne solaire à haute résolution spatiale et
t e m p o relle, au moyen d’un imageur et d’un
coronographe fonctionnant tous deux en Ly−α, peut
apporter des informations décisives sur les Ejections
de Masse Coronale (CMEs) et l’identification de leurs
régions sources. C’est le but du micro s a t e l l i t e
national LYOT dont l’apport dans l’identification des
signes précurseurs des CMEs, ou la surveillance de la
distribution spatiale et de la variabilité du flux
c h r omosphérique et coronal VU V et EU V, a de
n o m b reuses applications dans le domaine de la
« météorologie de l’espace ».
Le spectre continu IR du Soleil comprend le
rayonnement synchro t ron d’électrons ultra
relativistes accélérés lors des éruptions. Aussi,
l’ouverture de la fenêtre infrarouge, dernière fenêtre
non utilisée pour l’observation des éru p t i o n s
solaires, peut donner de nouvelles informations sur
les processus d’accélération de particules. La mission
MIRAGES, elle aussi proposée et soutenue dans le
c a d re du programme national de micro s a t e l l i t e s ,
envisage d’étudier ces divers mécanismes
d’accélération. La mesure du spectre IR serait
couplée à des mesures des émissions X et gamma
générées par le rayonnement de freinage électrons et
p rotons accélérés dans basse couro n n e ,
p a rtiellement piégés dans la couronne, et
p a rtiellement précipités dans la chro m o s p h è re
dense.
Les propriétés de la chromosphère et de la couronne,
et, en particulier, son chauffage, sont mal connues et
nécessitent des mesures à haute résolution spatiale
et temporelle des plasmas et du champ magnétique,
associées à des mesures multi spectrales. L’origine
du vent solaire demeure, par exemple, une question
encore ouverte : comment ce vent est-il chauffé et
accéléré ? Quelle est sa structure 3D, dont le double
état (rapide ou lent) a été mis en évidence hors de
l’écliptique par Ulysses ? Des observations de plus
en plus proches du Soleil, qu’elles soient « à
distance » ou in situ, sont absolument requises, et au
centre des missions planifiées pour les prochaines
quinze années.
En toute première priorité pour le groupe SHM se
situe la mission Solar Orbiter de l’ESA qui explorera
à très haute résolution l’héliosphère interne et le
Soleil, depuis une distance proche du Soleil (~ 45 RS)
et, en fin de mission, hors de l’écliptique (< 38°). Les
objectifs scientifiques couvrent l’étude des propriétés
in situ et dynamique des plasmas, champs et
particules dans l’héliosphère proche du Soleil, la
s t ru c t u re à petite échelle et la dynamique de
l ’ a t m o s p h è re magnétisée solaire (par spectro -
imagerie haute résolution), l’identification des liens
entre l’activité à la surface du Soleil et l’évolution
résultante de la couronne, la nature et la dynamique
globale des éruptions solaires (flares, CMEs,…).
La mission Sonde Solaire(« Solar Probe » de la
NASA) est encore plus ambitieuse. Si le concept est
ancien, les solutions technologiques perm e t t a n t
d’envoyer une sonde dans la couronne solaire
(périhélie autour de ~ 4 RS) existent aujourd’hui1.
Ses objectifs scientifiques sont centrés sur les
processus d’accélération et sur l’étude de la source
des vents « rapides » et « lents », sur les processus
de chauffage de la couronne, la structure du champ
magnétique polaire, les mécanismes d’accélération et
les régions sources des particules énergétiques, le
rôle des ondes plasma et de la turbulence. Outre
l’intérêt scientifique démontré depuis longtemps par
la communauté française, les arguments en faveur de
sa participation sont solides2, tant au niveau des
instruments (in situ, spectro- imagerie) que des tests
thermiques et de la réalisation de certains systèmes
critiques, comme le bouclier thermique et/ou la
partie chaude des instruments visant le soleil.
Physique de la magnétosphère terrestre
Les résultats très récents de CLUSTER démontrent que
la magnétosphère terre s t re est un système
extrêmement complexe et variable dans le temps,
avec de très forts couplages internes (par exemple
entre l’ionosphère et les régions équatoriales) et
e x t e rnes (milieu interplanétaire). Ils démontre n t
aussi que les régions d’interface doivent être ciblées
en priorité par les programmes futurs. La
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1La mission Solar Probe a été classée en première priorité à la fois par le « NASA Sun-Earth Connection RoadMap 2003-
2028» (Sept. 2002), et le National Acad. of Sciences/ NRC «The Sun to the Earth- and Beyond : A Decadal Research Strategy
in Solar and Space» en Août 2002.
2Compte-tenu des points forts de la communauté française (forte mobilisation autour du projet, études R&D démarrées
dans divers laboratoires, compétences industrielles en France, moyens d’essais au four solaire d’Odeillo,…) une
participation française significative avait été classée en première priorité lors du précédent colloque de prospective du
CNES (Arcachon, Mars 1998).