assistance médicale, hospice pour les Indigents, association de bienfaisance, assurance aux familles
nombreuses et construction des écoles primaires. La guerre amplifie ce rôle social face au dénuement de
la population aggravé par l’absence des hommes mais les moyens financiers s’amenuisent au cours de la
guerre. Quels choix le Maire, MM. Foy puis Billiard, les conseillers, font-ils ? Ont-ils réellement la
possibilité de choisir faute de moyens dans un contexte de réquisitions, de rationnement et de pénurie?
Existe-t-il un mécontentement populaire explicite dans la commune sans subir des représailles de la part
des Allemands ?
En 1940 le Maréchal Pétain, chef du Gouvernement et de l’État français depuis le 10 juillet 1940, se méfie
de ces conseils municipaux élus démocratiquement en 1935, peu fiables selon lui et responsables de la
victoire du Front Populaire qui, dit-il, mène la France à la défaite de Juin 1940. Homme de droite (proche
des ligues d’extrême droite), militaire appelé « Père la Victoire », catholique pratiquant, il décide de
remplacer les Conseils Municipaux élus par des Corps Municipaux nommés donc réduits à de simples
exécutants placés sous l’autorité du Préfet soumis aux Allemands pour la zone Nord et bientôt pour toute
la France après l’opération Attila du 9 novembre 1942.
Pour l’occupant le Maire est le seul responsable de l’attitude de ses administrés, il représente l’otage
potentiel permanent qui, fusillé, servira d’exemple en cas d’incident majeur. Le Maire est le premier
comptable de la paix sociale de sa commune, indispensable pour la continuité des opérations militaires
allemandes en Europe puis en Afrique du Nord.
Le Maire et son Corps municipal se soumettent à la collaboration d’État en acceptant d’être nommés par
Vichy. Pour les uns c’est tenter d’alléger les malheurs des administrés, pour les autres c’est un
engagement politique. Qu’en est-il à Fontenay-aux-Roses ?
La politique s’invite les membres des Corps municipaux sont-ils maréchalistes (fidèles à l’homme de
Verdun), pétainistes (l’homme de la Révolution nationale), collaborationnistes (la vassalisation à
l’Allemagne) ou attentistes (désarroi, silence, résignation) et donc tout simplement des hommes dévoués
aux habitants de leur commune ? Que dévoilent les archives municipales fontenaisiennes dans ce contexte
complexe sur ces hommes ?
L’étude du registre des séances du Conseil municipal (1939-1941) puis du Corps municipal (1941-1944)
de Fontenay ne permet pas de répondre, pas plus que la lecture des procès-verbaux.
Les recherches dans les différentes séries des archives municipales de Fontenay-aux-Roses dessinent
progressivement le travail du Maire, de ses conseillers, du personnel municipal, mais surtout du secrétaire
général Léon Brébant. On s’aperçoit que leur action concerne essentiellement le volet social, comme le
souhaitait le Maréchal Pétain, pour tenter d’atténuer les souffrances de la population, d’atténuer l’absence
des hommes (Morts pour la France, prisonniers de guerre, travailleurs volontaires puis travailleurs du
STO en France ou en Allemagne), de résoudre la difficulté du ravitaillement, de protéger les
Fontenaysiens des bombardements.
Le Maire (Léon Foy puis Georges Billiard) répond aux ordonnances de Vichy transmises par le Préfet,
aux injonctions de l’occupant de plus en plus exigeant de 1940 à 1944. Les conseillers municipaux, le
personnel de la Mairie et les bénévoles, demeurent indispensables mais les archives occultent trop souvent
leur rôle et les laisse dans l’anonymat.
Quelle est l’attitude de la Mairie de Fontenay-aux-Roses face à la Révolution nationale puis au
collaborationnisme imposé par Laval à partir d’avril 1942 au nom du Maréchal Pétain ?
La question demeure sans réponse, les choix politiques des conseillers restent généralement inconnus,
même si pour quelques uns on devine l’orientation.
Le 20 août 1944 la commune de Fontenay-aux-Roses proclame sa libération et remplace le Corps
municipal nommé par le régime de Vichy par un Conseil municipal de transition autoproclamé qui, selon
le CPL et le CDL (Comité Parisien de Libération et le Comité départemental de Libération du
département de la Seine), doit préparer le retour des institutions démocratiques de la République en
organisant les élections municipales de 1945 afin de rétablir la légalité et la légitimité du pouvoir
communal. Comment régler le passé de 4 années de guerre sans sombrer dans une guerre civile locale
latente ? Le Conseil de transition n’accuse pas l’ancienne équipe municipale de collaboration, seulement