Une leçon de géométrie
Cette lettre gravée est unique en son genre. La géométrie sacrée est
habituée aux marques de composition, mais ces signes sont neutres par
nature. Ils ne participent à aucun type de discours, qu'il soit narratif,
esthétique ou didactique. Leur rôle est de certifier les compositions aux
yeux du lecteur, d'assurer l'étudiant qu'il a compris la géométrie. Ce savoir
n'est écrit nulle part ailleurs que dans les œuvres elles-mêmes. Or dans le
cas présent, non seulement le texte envahit le tympan, mais il recèle une
authentique leçon de géométrie sacrée. Ce cas est unique.
En résumé, le maître du tympan affirme que si l'on retranche un carré à un
rectangle de proportion √3, le résidu n'est pas une figure banale : ce
rectangle a pour proportion (1+√3)/2. Ce ratio, très usité en architecture,
s'obtient en combinant le cercle au triangle équilatéral. La proportion est
ici notée H, mais pas besoin d'algèbre pour la traduire. La géométrie avec
les yeux évite le calcul par peur d'effrayer les nombres.
Le maître du tympan n'a qu'une figure pour s'expliquer. Pour affirmer le
triangle équilatéral, il pose dans la partie inférieure un faux carré dont la
hauteur est celle du triangle (le côté du triangle est explicite dans la partie
haute de la figure).
IREM-Poitiers & Yvo Jacquier | DES PREUVES POUR LES YEUX | La proportion de √3 5 sur 21