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SYNTHESE
La société anonyme sportive professionnelle (SASP) de l’Étoile football club de Fréjus
Saint-Raphaël assure l’activité professionnelle du club de football éponyme, en application de
l’article L. 122-1 du code du sport. L’association gère la structure amateur. Une convention
définit leurs missions et leurs obligations respectives.
La situation financière de la société se caractérise par une contraction de 40 % (de 1,8 M€ à
0,6 M€), au cours des trois dernières saisons footballistiques, de ses recettes commerciales
provenant principalement des sponsors et du parrainage. Les subventions publiques (1 M€)
assurent près de la moitié des produits d’exploitation et sont ainsi devenues la principale
source de financement de la SASP. Aussi le contribuable local finance-t-il en grande partie la
société.
La situation est particulièrement préoccupante sur le dernier exercice comptable, terminé le
30 juin 2015. Certaines créances anciennes et contestées n’ont fait l’objet d’aucune
dépréciation, en contradiction avec l’article L. 123-20 du code de commerce. Les réserves et
les fonds propres (44 358 €), en baisse de 37 %, ne permettent pas à la société de couvrir un
besoin en fonds de roulement significatif et en progression de 74 % (326 648 €). La trésorerie
de la société est donc négative (-282 290 €).
La SASP fait valoir que, dans le cadre du contrôle juridique et financier qu’elle fait porter
sur le club, la direction nationale du contrôle de gestion de la fédération française de football
n’a imposé aucune des mesures correctives applicables dans le cas de situation financière
déséquilibrée, en vertu de l’article 11 de son règlement. Pourtant, seules les subventions
publiques, qui couvrent désormais plus de la moitié des dépenses, essentiellement constituées
par la masse salariale et les frais de déplacement, ainsi qu’une autorisation de découvert,
assurent la continuité de l’exploitation de la SASP.
Les recettes de billetterie sont limitées par le fait que 82 % des places sont octroyées
gratuitement. Alors que le nombre de spectateurs aurait progressé de 45 % sur la saison
2014/2015, les recettes de billetterie ont diminué de 13 %. La société fait valoir que les
matches attirant du public ne sont pas concernés par l’octroi de places gratuites.
Les recettes de la buvette ne sont pas comptabilisées, le gestionnaire assurant en contrepartie
des prestations de restauration. Cette pratique contrevient aux articles L. 123-13 et L. 123-19
du code de commerce. Par ailleurs, certains partenaires de la société bénéficient de publicité
en contrepartie de prestations (collations, ...). Outre que ce procédé évite l’assujettissement à
la TVA, en contradiction avec l’article 289 du code général des impôts, l’absence de
formalisation rend incertain le caractère proportionnel de la contrepartie.
Les mises à disposition d’équipements sportifs ont été régularisées durant le contrôle pour ce
qui concerne un stade, qui fait désormais l’objet d’une redevance d’occupation du domaine
public sur le fondement d’une convention conclue par la commune et la SASP. Une démarche
similaire devrait être appliquée pour tous les équipements publics mis à disposition de la
société.