Le MONDE DU PATHOS, qui selon Deleuze appartient aux figures de
Proust, est le monde contre-platonicien des signes, qui résiste à la force
réconciliatrice du logos. C’est le monde des brides originelles de l’univers.
Elles ne sont en aucun cas les morceaux d’un tout originel. Elles
appartiennent ni à une totalité, ni à une origine identifiable. Elles se ne
laissent pas restaurer comme les singularités d’un monde-logos grec en
tant que ruines d’un logos dans le processus de la convalescence
dialectique. Elles sont SINGULARITES SANS HORIZON ET ORIGINE, les
particules absurdes, dénuées de sens, d’un monde de l’affect et de son
absence de fondement. Le monde du pathos sera peuplé de SUJETS-
IMMANENCES SINGULIERS.
La communauté des nomades, que nous représentons comme la
communauté propre des philosophes, est la communauté de sujets
singuliers, qui instruisent le domaine frontalier entre la communauté-sujets
et la communauté-singularités, l’entre-monde entre le monde du logos et le
monde du pathos afin de documenter l’expérience du processus-
interférence entre ces communautés. Les nomades se meuvent dans un
mouvement de va-et-vient continu, qui ne parvient jamais à l’arrêt. Ils sont
sujets d’une inquiétude incessante, d’une TURBULENCE PERMANENTE.
Cette communauté des inquiets ne peut pas être la communauté des
philosophes (universitaires) philosophants, communicants, lisants,
enseignants. Elle n’est pas non plus ce qui se refuse à cette communauté
des universitaires pour prétendre à la quête d’expériences “authentiques”,
de DESUBJECTIVATION, (de dissolution de soi) définitive. Souvent, les
singularités et les individus ont été confondus de telle manière que la