Dans le cas d’une fissure chronique, le bord externe du canal anal présente fréquemment un
appendice cutané étroitement relié à la déchirure superficielle du canal anal. Ce lambeau de peau est
appelé « sentinelle ».
Comment soigner une fissure anale ?
Parfois, le traitement de la constipation ou de la diarrhée peut suffire à la guérison. Les fissures
aiguës sont traitées, de préférence, par l’application de mesures conservatrices (c'est-à-dire non
chirurgicales).
90 % des fissures aiguës guérissent en effet sans intervention chirurgicale.
La thérapie conservatrice consiste à combattre la constipation en favorisant des modes de défécation
doux : un régime riche en fibres (d’origine végétale, comme celles contenues dans le pain gris ou
intégral, le son, …), des compléments alimentaires à base de fibres (bulking agents), des laxatifs
(stool softeners) et une hydratation suffisante. Ces mesures favorisent donc la guérison de l’affection.
Malheureusement, l’adoption d’un régime riche en fibres peut donner la diarrhée.
De plus, des bains de siège chauds (d’une durée de 10 à 20 minutes) peuvent atténuer la douleur et
détendre le sphincter.
Le médecin peut également prescrire, s'il le juge nécessaire, des médicaments et autres onguents
spécifiques. Dans ce cas, il est important de bien appliquer cet onguent. Votre médecin ne manquera
pas de vous prodiguer de bons conseils en la matière.
Le traitement d’une fissure chronique requiert, en revanche, une intervention chirurgicale.
Ces fissures peuvent-elles récidiver ?
Les récidives sont fréquentes dans le cas de fissures anales. Même une lésion entièrement cicatrisée
peut se refissurer à la suite d’une (seule) exonération de selles dures. C’est pourquoi il faut continuer
à adopter des modes de défécation doux et suivre un régime riche en fibres même après la
cicatrisation (avec disparition complète des douleurs et des saignements). Certes, toute récidive sans
cause évidente devra faire l’objet de nouveaux examens et le diagnostic devra être revu.
Que faire si la fissure ne guérit pas ?
Toute fissure ne répondant pas à la thérapie mise en place doit faire l’objet de nouveaux examens.
Une constipation sévère et persistante, la formation de cicatrices ou la contraction du sphincter anal
sont autant de facteurs qui peuvent ralentir la guérison. Il faut également écarter, dans ce cas, toute
pathologie inflammatoire de l’intestin, toute infection ou tumeur anale pouvant provoquer des
douleurs similaires.