Sécrétion de bicarbonates
Un rôle de ce suc digestif est d’alcaliniser le milieu intestinal
On forme toujours les bicarbonates par la même réaction :
gaz carbonique + eau en présence d’anhydrase
carbonique protons + bicarbonates
Les bicarbonates vont passer dans la lumière intestinale pour
augmenter le pH, les ions H+ vont passer dans le sang ce qui
fait qu’au moment de la digestion (sécrétion pancréatique) il y
a une petite diminution du pH sanguin.
Il y a une petite augmentation de ce pH lors du passage au niveau de l’estomac. Si on mesure étape par étape, le pH va
bouger mais sur une digestion normale, ce qu’il se passe au niveau de l’estomac va être équilibré par ce qu’il se passe dans
l’intestin grêle (le pH du sang circulant reste globalement constant).
II SECRETION ENZYMATIQUE
La sécrétion enzymatique est très importante. Les enzymes sont produites sous forme inactive (zymogènes) puis sont
secondairement activées dans le duodénum par clivage protéolytique.
L’entérokinase duodénale active le trypsinogène en trypsine qui va, à son tour, activer d’autres enzymes pancréatiques. Ce
système d’activation de zymogènes associé à l’existence d’un inhibiteur de trypsine (sécrété par le pancréas) empêche la
production d’enzymes actives dans le pancréas (contre-enzyme). En effet la trypsine est une enzyme très puissante, en cas de
lithiase, il peut y avoir une stase enzymatique, le pancréas étant constitué en partie de protéine, il y a un risque d’attaque du
pancréas par la trypsine. On trouve différentes enzymes :
Les protéases :
- la trypsine : la plus abondante (rôle prépondérant : 20% des protéines pancréatiques), elle détermine l’activation des
autres zymogènes pancréatiques par des réactions en chaine (métabolisme des protéines)
- autres peptidases : chymotrypsinogène, élastase, kallicréine, carboxypeptidases, collagénase
On trouve le collagène dans la matrice extracellulaire autour des cellules, s’il y a attaque par la collagénase : tissu détruit.
Les enzymes glycolytiques :
- amylase : libérée sous forme active. Elle transforme l’amidon en dextrine et maltose. Elle est en partie réabsorbée par
l’intestin, donc présente dans le sang et les urines. On peut la doser en cas de pancréatite ou de mucoviscidose (le pancréas
fonctionne mal, un des signes clinique est une stéatorrhée ou selles graisseuses à cause d’une mauvaise digestion des lipides
par des enzymes lipolytiques défaillantes).
- maltase : en très faible quantité, libère du glucose
Les enzymes lipolytiques :
- triglycérides lipase : libérée sous forme active, elle hydrolyse les triglycérides alimentaires, son action dépend des sels
biliaires notamment de la colipase produite par le pancréas (la colipase s’accroche aux lipides et permet à la lipase d’attaquer
ces lipides et de les transformer en triglycérides et acides gras). C’est la seule lipase qui existe dans le tube digestif d’où les
perturbations digestives majeures dans l’insuffisance pancréatique
- cholestérol hydrolase : catalyse de façon réversible l’estérification du cholestérol
- phospholipase A2 : produite sous forme de zymogène activée par la trypsine, elle hydrolyse les phospholipides
(présents dans toutes les membranes cellulaires) alimentaires en présence de Ca2+
Les nucléases : Enzymes produites sous forme active par le pancréas. Elles dégradent les acides nucléiques (composées de
DNAse et RNAse) et jouent un rôle mineur dans la digestion des aliments (dégradent les débris cellulaires que l’on trouve
dans le tube digestif). Elles ne sont pas spécifiques de la sécrétion pancréatique.