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Mais nous avons compris que, dans le meilleur des cas, cela prendra du
temps. En attendant, l’Afrique est déterminée à avancer. Elle espère qu’à
côté des moyens qui sont les siens, de ceux des nouveaux acteurs de
l’économie, elle pourra continuer à compter sur le soutien des partenaires qui
l’ont assistée depuis l’indépendance.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Après ce long détour, j’en arrive à ce qui nous réunit aujourd’hui.
La commémoration des indépendances africaines est, je crois, une bonne
occasion pour tenter de répondre à l’interrogation formulée dans le thème
central de cette Conférence : « l’Afrique, une chance pour le monde. Réalités
et défis ».
Après avoir été longtemps décrite comme le continent de la pauvreté et de
l’immobilisme, l’Afrique se voit aujourd’hui reconnaître certains atouts. Nous
ne nous interrogerons pas sur ce revirement. Contentons-nous de dire qu’elle
est incontestablement riche en ressources minières, en capacités
énergétiques, en potentialités agricoles et qu’à terme sa démographie,
actuellement un handicap, pourrait devenir un avantage. Le problème sera,
bien entendu, de savoir comment tirer parti de ces atouts.
L’un des obstacles sur lequel notre continent a souvent buté –et bute encore–
pour mettre en valeur ses ressources a été celui du financement. Il reste l’un
des plus difficiles à surmonter. Ce n’est pas tant, semble-t-il, les possibilités
de financement qui font question que la viabilité des projets et les garanties
qui peuvent être apportées aux investisseurs. Il sera intéressant d’examiner
les conditions dans lesquelles des solutions praticables pourraient être
trouvées à ce problème dans le cadre de partenariats mutuellement
avantageux.
Il est évident que, dans ce domaine comme dans d’autres, les chances de
notre développement sont étroitement conditionnées par la bonne
gouvernance sous tous ses aspects. La mauvaise gestion des finances
publiques, l’insécurité judiciaire, les lenteurs administratives, pour ne pas
parler de la fraude douanière et de la corruption, si fréquentes en Afrique,
doivent être systématiquement combattues. Bien qu’elles soient le plus
souvent clairement identifiées, elles sont particulièrement difficiles à éliminer,
car profondément enracinées dans les comportements. Nous devons savoir
qu’aussi longtemps que nous n’en serons pas débarrassés, nos efforts de
redressement resteront aléatoires.
D’autre part, depuis la montée du terrorisme, l’apparition de la piraterie et le
développement du grand banditisme, l’insécurité a pris un autre visage sur