• Le Christ appelle à la vie
Après avoir porté un regard aimant sur cet homme, Jésus appelle à aller encore plus loin.
« Va, vend tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis moi » Mc 10,21
Jésus désigne ici ce qui empêche cet homme riche de le suivre sans restriction. La parole de Jésus est radicale. Le « seul qui
manque », c’est Jésus lui-même puisqu’il dit : « puis viens et suis moi ». C’est aussi le « Seul Bon » que l’homme cherchait sans le
savoir quand il est venu se mettre à genoux devant lui. On peut lire dans ce récit une révélation de la personne du Christ comme celui
qui donne la Loi mais qui est infiniment supérieur à elle, il est lui-même la vie éternelle, il est Dieu. L’art du narrateur met en relief
le désir de l’homme, qui n’est autre finalement que sa capacité d’accueillir le salut, et le don de Dieu infiniment plus précieux que tout
ce que l’on peut posséder. La véritable rencontre a lieu dans l’intensité d’un regard d’amour et un appel à oser la confiance.
L’échec de cette rencontre manifeste combien ce regard et cet appel n’ont rien d’une séduction, d’une fascination et que l’homme
demeure toujours libre devant Dieu.
• Le refus de répondre à l’appel
« Mais lui, à ces mots, devient sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens »Mc 10,22
La tristesse de cet homme est révélatrice de sa reconnaissance de la valeur du Bien à coté duquel il passe, de son amour pour Jésus.
Sinon, il serait parti en ricanant comme les auditeurs de Paul à l’aréopage d’Athènes. Cette tristesse dit qu’il existe une manière de
posséder ses biens qui est incompatible avec la vie en Christ et le bonheur dont elle comble ceux qui l’accueillent. L’homme repart
vers son ancienne vie qui ne le comblait pas, sans que nous sachions ce qu’il advient de lui. Ce récit nous permet d’assister à une
vocation manquée. Au-delà de cas particulier, la tradition évangélique a vu là une leçon exemplaire. Derrière la figure de cet homme
juif, fidèle depuis sa jeunesse à la loi de Moïse, se profile l’histoire d’Israël dont la règle de vie, le Décalogue, est un chemin véritable
vers « la vie éternelle ». Au peuple qui observe les commandements de Dieu, Jésus demande « un plus ». La Bonne Nouvelle
proposée par Jésus est l’appel à un dépassement. Il ne suffit pas d’être fidèle aux commandements de Dieu, il faut se mettre « à la
suite » de la personne même du Christ. La pointe de ce texte n’est pas dans l’abandon des biens, mais dans l’attachement à la
personne de Jésus. Suivre le Christ, devenir chrétien, ne va pas sans un certain dépouillement. Le mystère pascal nous rappelle
que le Christ lui-même a suivi ce chemin de dépouillement. La radicalité exprimée par Jésus dans ce récit évangélique signifie que
devenir disciple du Christ bouleverse totalement l’existence de celui qui accepte de le suive.
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Jésus rappelle la loi de Moïse
• Quelle loi dans la Bible ?
Habituellement, dans nos sociétés judéo-chrétiennes, on distingue :
o Les lois qui relèvent du débat démocratique du fait majoritaire et du consensus social : le légal ;
o La loi naturelle qui s’enracine dans les interdits fondamentaux : le meurtre, le mensonge l’inceste
o La Torah (la loi en hébreu) : elle est don de Dieu qui manifeste son engagement et révèle les règles de l’Alliance.
Elle est donnée au Sinaï, ce lieu désertique qui n’appartient à personne et qui est donc potentiellement ouvert à tous
les peuples : ce lieu emblématique, préfigure la portée universelle de la Parole de Dieu.
Dans l’Ancien Testament, quand on parle de la Loi, on fait allusion à la Torah qui règle la vie du peuple de Dieu.
Elle se trouve dans les 5 livres du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, les Nombres et Deutéronome). Cette
législation est complexe. Le Décalogue, véritable cœur de la Torah, en rappelle les exigences fondamentales (Ex
20,1-17 ; Dt 5,6-21) et son caractère immuable et permanent.( Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 2072)
• Le Décalogue est constitué de deux parties
o 1
ère
partie : elle parle de Dieu, de sa grandeur, du culte que le peuple de Dieu doit lui rendre. Elle donne sens à
l’autre partie, car elle définit l’attitude fondamentale du peuple de l’Alliance qui doit vivre dans un dialogue
constant avec le Dieu vivant.
o 2
ème
partie : elle renvoie vers le prochain, elle parle de la relation avec les autres, elle décrit l’attitude des hommes
entre eux.
La loi de Moïse manifeste l’Alliance entre Dieu et les hommes : aimer Dieu et aimer son prochain sont proposés
dans une même loi/ Les commandements de Dieu (sauf celui qui concerne les parents et celui du sabbat), sont
rédigés de manière négative, ce qui est une manière de poser la limite à ne pas dépasser. La formulation positive