Départ de Jésus, venue de Jésus
Avant de partir pour toujours, Jésus promet son retour.
Jésus vit ses dernières heures parmi les siens, du moins selon le
mode de présence habituel, celui que nous connaissons en nos
relations mutuelles. Désormais rien ne sera plus comme avant.
Il part et pourtant, paradoxe, il ne s'absente pas puisqu'il
viendra, avec le Père, faire sa demeure en ceux qui l'aiment.
Mais qu'est-ce qu'aimer le Christ ? C'est rester fidèle à sa parole.
Donc Jésus habite ceux qui habitent sa parole. Quelle parole ?
Le "commandement nouveau" qu'il nous laisse, celui qui
remplace tous les autres parce qu'il les contient : nous aimer les
uns les autres. Notre amour pour le Christ se matérialise, si l'on
peut dire, dans notre amour du "prochain" et nous avons appris
que nous faisons de quiconque notre prochain dans la mesure
où nous nous approchons de lui (Luc 10,29 et 36-37).
Transformer l'autre en prochain, c'est la démarche même que
fait le Verbe, à un degré et en un sens inimaginables , quand il
se fait chair. Dès lors, toute humanité est présence du Christ.
Nous rendre proches des autres, c'est nous rendre proches du
Christ pour une habitation mutuelle. Ainsi Dieu, les autres,
chacun de nous entrons dans la cohérence d'un corps unique. Le
Dieu Un fait de l'unité. Il unit parce qu'il est en lui-même Union,
dit saint Ignace d'Antioche dans sa lettre aux Tralliens. Oui,
mais notre liberté est requise pour que cette union se fasse.
Le Père plus grand
"Plus grand que moi", dit Jésus. Cette formule n'est pas très
prisée par les théologiens. Elle a l'air de dire que le Fils est
inférieur au Père, ce qui va à l'encontre de ce que l'Église a
toujours dit à propos de la Trinité. On s'en tire souvent en disant
que le Christ parle ici "en tant qu'homme", pas en tant que Dieu.
Ces "en tant que" ne sont guère satisfaisants : ils laissent croire