UvA-DARE (Digital Academic Repository) Colon cancer heterogeneity: Stem cells, signals and subtypes De Sousa E Melo, F. Link to publication Citation for published version (APA): De Sousa E Melo, F. (2013). Colon cancer heterogeneity: Stem cells, signals and subtypes General rights It is not permitted to download or to forward/distribute the text or part of it without the consent of the author(s) and/or copyright holder(s), other than for strictly personal, individual use, unless the work is under an open content license (like Creative Commons). Disclaimer/Complaints regulations If you believe that digital publication of certain material infringes any of your rights or (privacy) interests, please let the Library know, stating your reasons. In case of a legitimate complaint, the Library will make the material inaccessible and/or remove it from the website. 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La compréhension des phénomènes biologiques les régulant pourrait avoir des conséquences importantes sur le pronostic clinique. La perspective de thérapies ciblant spécifiquement ces cellules tumorales offre dès lors de nouveaux espoirs dans le traitement contre le cancer. Annexes S UMMARY A growing body of evidence indicates that a subpopulation of tumor cells, the so-called cancer stem cells (CSCs), drive tumor growth and metastasis and preclude therapy efficiency. CSCs have been isolated in virtually all type of tumors. These findings may have important consequences for clinical prognostic. Current cancer research aim to unravel the CSCs’ basic biological mechanisms. The development of new CSCs-targeted treatments shed therefore new hopes in improving cancer therapy. 170 Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French I NTRODUCTION La majorité sinon toutes les formes de cancer se compose d’une grande hétérogénéité cellulaire. Ces disparités sont évidentes à la fois au niveau morphologique que dans l’expression de marqueurs moléculaires tels que des protéines exprimées à la surface des cellules tumorales, ou encore biologique comme la capacité proliférative de ces cellules. Cette évidente diversité a longtemps été expliquée par la présence de différents clones acquérant, au fur et à mesure que la tumeur progresse, des mutations dans des gènes oncogènes ou gènes tumeur suppresseurs [1]. La conséquence est une sélection progressive du clone le plus agressif et le plus apte à survivre dans l’environnement tumoral. Dans ce modèle classique, il n’existe peu ou pas de hiérarchie entre les différents clones et toutes les cellules peuvent contribuer de manière équivalente à la croissance de la tumeur (Fig. 1a). Cependant depuis quelques années, une autre théorie a modifié notre vision du cancer. Cette théorie explique l’hétérogénéité observée dans les tumeurs comme le résultat d’un gradient de différentiation. Certaines cellules tumorales sont dites différentiées et expriment des marqueurs cellulaires et moléculaires associées à la différentiation, alors que d’autres cellules se trouvent par opposition à un stade immature et expriment des marqueurs spécifiques à ce stade. Ces dernières sont appelées cellules souches cancéreuses (CSCs) et sont à la base de cette théorie (Fig. 1b). Bien que ces deux théories soient différentes, elles ne sont pas mutuellement exclusives et il semble que certains types de tumeurs suivent préférentiellement l’un ou l’autre modèle [2]. Néanmoins, comme nous allons le présenter dans cet article, l’existence et la définition des CSCs ont d’importantes implications pour la compréhension et le traitement du cancer. Les conséquences sur la pratique clinique courante, tels que les résistances thérapeutiques, sont également discutées. D ÉFINITION DES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES Une cellule tumorale est définie comme souche cancéreuse lorsqu’elle répond à deux critères fondamentaux : (1) Elle doit pouvoir reformer d’autres CSCs lors du processus de division cellulaire (auto-renouvellement), (2) Elle doit être capable de se différencier dans l’ensemble des composants cellulaires présents dans la tumeur/organe en question (multi-potentialité) (Fig. 1c). Ces deux propriétés sont aussi partagées par les cellules souches non tumorales. Actuellement, l’étalon d’or expérimental permettant de définir la présence de CSCs dans une tumeur humaine requiert leur transplantation dans des souris immunocompromises (dépourvues de système immunitaire). Il est alors impératif que la tumeur résultante (appelée aussi xénogreffe) possède une morphologie similaire à la tumeur originelle corroborant ainsi la capacité de se différencier dans les différentes lignées cellulaires. De plus, de nouvelles CSCs doivent pouvoir être isolées à partir de la xénogreffe et re-transplantées en série dans d’autres souris validant ainsi la capacité d’auto-renouvelement [3] 171 Annexes Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes L A LEÇON DU SYSTÈME HÉMATOPOÏÉTIQUE Annexes Le système hématopoïétique est probablement le meilleur exemple d’organisation hiérarchique du corps humain. Au sommet de la hiérarchie se trouve la cellule souche hématopoïétique qui se divise occasionnellement pour donner naissance à des cellules pro-génitrices plus ou moins différenciées. Par une série successive de divisions, celles-ci donneront l’ensemble des cellules composant le système immunitaire ainsi que les globules rouges (hématopoïèse). Les techniques ayant permis de mieux comprendre le fonctionnement et l’organisation du système hématopoïétique ont aussi permis l’identification de CSCs. Grâce à la cytométrie de flux, différentes populations de cellules présentes dans une tumeur peuvent être triées selon l’expression spécifique de protéines à leur surface. C’est ainsi qu’en 1994 fut démontrée pour la première fois une organisation hiérarchique dans un type de leucémie myeloïde aiguë (LMA) [4]. Les cellules tumorales, isolées à partir d’un patient atteint de LMA, exprimant le marqueur CD34 à leur surface et étant négatives pour CD38 (CD34+ CD38-) étaient capables de reproduire la maladie, une fois transplantées dans des souris immuno-compromises et de générer l’ensemble des différents types cellulaires présents dans la leucémie originale. Les cellules CD34-CD38+ étaient, elles, incapables de propager la maladie et étaient donc non essentielles pour la croissance tumorale. Cette découverte démontra pour la première fois une hiérarchie tumorale très similaire à celle présente dans l’organe sain correspondant. Cette étape fut majeure dans la compréhension du cancer. Par la suite, des CSCs ont été identifiées puis isolées dans de nombreux types de tumeurs dites « solides » tels que le carcinome du sein [5], pancréas [6], le glioblastome [7] et l’adénocarcinome du colon [8]. En 2003, des CSCs furent isolées pour la première fois à partir de métastases issues de cancer du sein. Les auteurs observèrent une vaste hétérogénéité cellulaire et démontrèrent que seules les cellules étant négatives pour le marqueur CD24 et exprimant CD44 (CD24 -/CD44+) à leur surface pouvaient provoquer un adénocarcinome du sein lorsqu’elles étaient injectées dans le « tissu adipeux de la glande mammaire » de souris immunocompromises [5]. Cette petite fraction de la tumeur originelle était la seule capable à la fois de propager efficacement la maladie et reproduire l’ensemble de cellules présentes dans la tumeur parentale. Les mêmes observations ont été faites pour virtuellement toutes les sortes de tumeurs malignes. Dans chacun des cas, une fraction de la tumeur seulement, exprimant un ou plusieurs marqueurs spécifiques, démontrait des propriétés souches (voir Table 1 pour une liste de tumeurs et les marqueurs souches correspondants). La recherche sur les CSCs a été considérable durant cette dernière décennie et bien que la théorie soit largement acceptée par la communauté scientifique, certains problèmes et limitations restent évidentes et sont discutés ci-dessous 172 Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French L IMITATIONS DE LA THÉORIE DES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES La première et certainement la plus importante limitation dans l’étude des CSCs découle des procédures expérimentales. En effet, comme mentionné plus haut, l’étalon d’or permettant de définir la présence d’une population de CSCs dans une tumeur requiert leur xenotransplantation dans des souris immunocompromises [3]. Autrement dit, des cellules d’origine humaine sont transférées et forcées à s’adapter et survivre dans un environnement murin très différent de leur niche originelle. Il est aussi important de réaliser que bien qu’immunodéficiente, les souris utilisées possèdent encore une légère réponse immunitaire. Il est donc possible que les cellules qualifiées de souches cancéreuses dans ces essais sont en réalité simplement plus aptes à survivre et à s’adapter dans un environnement murin sans pour autant être bone fida souche. Une autre critique majeure dans la recherche actuelle est l’utilisation de certains marqueurs dont leur spécificité pour la population est controversée. La plupart des marqueurs de surface extracellulaires utilisés pour l’isolation et l’étude des CSCs sont encore peu caractérisés et donc de fonction parfois inconnue (p. ex. CD133). Il y a donc des limites évidentes dans la recherche et la définition des CSCs. Les futures recherches devront permettre de découvrir de marqueurs souches de fonctions connues et limiter les facteurs confondants. L ES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES ET LES IMPLICATIONS CLINIQUES Les CSCs sont liées au développement tumoral, aux métastases et à la résistance thérapeutique, et influencent donc directement le pronostic clinique. Par exemple, les CSCs semblent pouvoir être épargnées des régimes thérapeutiques actuels en expulsant les drogues administrées [9]. Il a été démontré que certaines populations de CSCs expriment préférentiellement à leur surface cellulaire des transporteurs du type ABC (‘ATP binding cassette’, voir Table 1) qui confèrent une imperméabilité face aux drogues en les expulsant continuellement dans le milieu extracellulaire [9]. Récemment il a également été démontré que les CSCs isolées à partir de cancer du colon expriment et secrètent l’IL-4 (une cytokine pro-inflammatoire) qui protège ces dernières contre les effets pro-apoptotiques (effets induisant la mort cellulaire) des chimiothérapies conventionnelles. En intervenant directement au niveau d’IL-4 par le biais d’anticorps bloquant l’activité de cette cytokine, les CSCs ont pu être re-sensibiliser à l’apoptose [10]. Un autre exemple important a été décrit pour les gliomes. Lorsque les xénogreffes étaient traitées par irradiation, les auteurs observèrent une radiorésistance et une sélection au cours du temps des cellules exprimant CD133 à leur surface, un marqueur de CSCs. Cette population de cellules était également capable de réparer très efficacement les dommages que les radiations causent normalement à l’ADN [11]. Une stratégie thérapeutique intéressante serait d’agir au niveau de la différentiation des CSCs. L’idée serait de forcer les CSCs à se différencier et dès lors être sensible à nouveau aux thérapies conventionnelles. Cette étape supplémentaire peut être perçue comme une « sensibilisation » 173 Annexes Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes Annexes Fig. 1. La sélection clonale et la théorie des Cellules Souches Cancéreuses. (A) Représentation schématique de la sélection clonale ou théorie « classique». Chaque cellule/clone présent dans la tumeur est capable de proliférer et contribue donc de manière équivalente à la croissance tumorale et peu ou pas de hiérarchie existe entre les cellules. (B) Par opposition, la théorie des cellules souches cancéreuses (CSCs) postulent qu’une fraction des cellules seulement est capable de proliférer (la CSC, en jaune) et est nécessaire à la croissance tumorale. (C) Dans ce cas précis, il existe une hiérarchie entre les cellules où au sommet de la hiérarchie se trouve la CSC (en jaune) qui peut s’auto-renouveller et se différencier dans toutes les autres cellules présentent dans la tumeur (multi-potentialité). Les cellules tumorales différenciées ont perdu leur capacité d’auto-renouvellage et sont donc dispensables pour la tumeur. de la tumeur (Fig. 2b, c). Toutes ces observations démontrent que les CSCs composent une population de cellules très spécifique et très bien équipée pour survivre dans l’environnement tumoral même lorsque celui-ci est combattu par les thérapies actuelles (voir Fig. 2a). Plusieurs études ont associé la présence et la fraction de CSCs dans la tumeur primaire avec le pronostic clinique [12-13]. Cette approche permettrait de mieux distinguer quels patients 174 Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French Annexes Fig. 2. Maladie résiduelle minimale et stratégies d’éradication des Cellules Souches Cancéreuses. (A) Les CSCs sont par définition plus efficaces face aux thérapies conventionnelles et peuvent reformer la tumeur provoquant la rechute du patient. (B) Des thérapies spécifiques ciblant les CSCs directement ou induisant une différentiation (C) de ces dernières seraient les futures modalités de traitements. Table 1. Exemple de tumeurs et de marqueurs de Cellules Souches Cancéreuses associés. bénéficieront ou non des chimiothérapies conventionnelles, résultant en une amélioration de la qualité de vie du patient. Les CSCs posent donc des problèmes aussi bien fondamentaux que cliniques dans la recherche contre le cancer. Une meilleure compréhension des phénomènes biologiques de bases les régulant porte dès lors des conséquences vastes en oncologie qui pourrait résulter en une nette amélioration du pronostique clinique et de la qualité de vie des patients. 175 Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes R EFERENCES 1. 2. 3. 4. Annexes 5. 6. 7. Hanahan,D. & Weinberg,R.A. The hallmarks of cancer. Cell 100, 57-70 (2000). Shackleton,M., Quintana,E., Fearon,E.R., & Morrison,S.J. Heterogeneity in cancer: cancer stem cells versus clonal evolution. Cell 138, 822829 (2009). Clarke,M.F. et al. Cancer stem cells-perspectives on current status and future directions: AACR Workshop on cancer stem cells. Cancer Res. 66, 9339-9344 (2006). Lapidot,T. et al. A cell initiating human acute myeloid leukaemia after transplantation into SCID mice. Nature 367, 645-648 (1994). Al-Hajj,M., Wicha,M.S., ito-Hernandez,A., Morrison,S.J., & Clarke,M.F. Prospective identification of tumorigenic breast cancer cells. 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