Colon cancer heterogeneity: Stem cells, signals and - UvA-DARE

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Colon cancer heterogeneity: Stem cells, signals and subtypes
De Sousa E Melo, F.
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De Sousa E Melo, F. (2013). Colon cancer heterogeneity: Stem cells, signals and subtypes
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F rench summary
Cellules Souches Cancéreuses
et Futures Modalités
Thérapeutiques du Cancer
F. De Sousa E Melo, I. Guessous, L. Vermeulen, J.P. Medema
Published in Revue Medicale Suisse, 2011
Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes
R ESUME
Les récentes avancées dans le domaine de l’oncologie ont démontré l’existence d’une
population de cellules tumorales, les cellules souches cancéreuses (CSCs), comme ayant un rôle
central dans la propagation et la résistance tumorale. Les CSCs ont été isolé dans virtuellement
tous les types de tumeur humaine. La compréhension des phénomènes biologiques les
régulant pourrait avoir des conséquences importantes sur le pronostic clinique. La perspective
de thérapies ciblant spécifiquement ces cellules tumorales offre dès lors de nouveaux espoirs
dans le traitement contre le cancer.
Annexes
S UMMARY
A growing body of evidence indicates that a subpopulation of tumor cells, the so-called
cancer stem cells (CSCs), drive tumor growth and metastasis and preclude therapy efficiency.
CSCs have been isolated in virtually all type of tumors. These findings may have important
consequences for clinical prognostic. Current cancer research aim to unravel the CSCs’ basic
biological mechanisms. The development of new CSCs-targeted treatments shed therefore
new hopes in improving cancer therapy.
170
Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French
I NTRODUCTION
La majorité sinon toutes les formes de cancer se compose d’une grande hétérogénéité
cellulaire. Ces disparités sont évidentes à la fois au niveau morphologique que dans l’expression
de marqueurs moléculaires tels que des protéines exprimées à la surface des cellules tumorales,
ou encore biologique comme la capacité proliférative de ces cellules. Cette évidente diversité a
longtemps été expliquée par la présence de différents clones acquérant, au fur et à mesure que
la tumeur progresse, des mutations dans des gènes oncogènes ou gènes tumeur suppresseurs
[1]. La conséquence est une sélection progressive du clone le plus agressif et le plus apte à
survivre dans l’environnement tumoral. Dans ce modèle classique, il n’existe peu ou pas de
hiérarchie entre les différents clones et toutes les cellules peuvent contribuer de manière
équivalente à la croissance de la tumeur (Fig. 1a).
Cependant depuis quelques années, une autre théorie a modifié notre vision du cancer. Cette
théorie explique l’hétérogénéité observée dans les tumeurs comme le résultat d’un gradient de
différentiation. Certaines cellules tumorales sont dites différentiées et expriment des marqueurs
cellulaires et moléculaires associées à la différentiation, alors que d’autres cellules se trouvent par
opposition à un stade immature et expriment des marqueurs spécifiques à ce stade. Ces dernières
sont appelées cellules souches cancéreuses (CSCs) et sont à la base de cette théorie (Fig. 1b).
Bien que ces deux théories soient différentes, elles ne sont pas mutuellement exclusives
et il semble que certains types de tumeurs suivent préférentiellement l’un ou l’autre modèle [2].
Néanmoins, comme nous allons le présenter dans cet article, l’existence et la définition des CSCs ont
d’importantes implications pour la compréhension et le traitement du cancer. Les conséquences
sur la pratique clinique courante, tels que les résistances thérapeutiques, sont également discutées.
D ÉFINITION DES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES
Une cellule tumorale est définie comme souche cancéreuse lorsqu’elle répond à deux critères
fondamentaux : (1) Elle doit pouvoir reformer d’autres CSCs lors du processus de division
cellulaire (auto-renouvellement), (2) Elle doit être capable de se différencier dans l’ensemble
des composants cellulaires présents dans la tumeur/organe en question (multi-potentialité)
(Fig. 1c). Ces deux propriétés sont aussi partagées par les cellules souches non tumorales.
Actuellement, l’étalon d’or expérimental permettant de définir la présence de CSCs dans
une tumeur humaine requiert leur transplantation dans des souris immunocompromises
(dépourvues de système immunitaire). Il est alors impératif que la tumeur résultante (appelée
aussi xénogreffe) possède une morphologie similaire à la tumeur originelle corroborant ainsi
la capacité de se différencier dans les différentes lignées cellulaires. De plus, de nouvelles CSCs
doivent pouvoir être isolées à partir de la xénogreffe et re-transplantées en série dans d’autres
souris validant ainsi la capacité d’auto-renouvelement [3]
171
Annexes
Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes
L A LEÇON DU SYSTÈME HÉMATOPOÏÉTIQUE
Annexes
Le système hématopoïétique est probablement le meilleur exemple d’organisation hiérarchique
du corps humain. Au sommet de la hiérarchie se trouve la cellule souche hématopoïétique qui
se divise occasionnellement pour donner naissance à des cellules pro-génitrices plus ou moins
différenciées. Par une série successive de divisions, celles-ci donneront l’ensemble des cellules
composant le système immunitaire ainsi que les globules rouges (hématopoïèse).
Les techniques ayant permis de mieux comprendre le fonctionnement et l’organisation du
système hématopoïétique ont aussi permis l’identification de CSCs. Grâce à la cytométrie de
flux, différentes populations de cellules présentes dans une tumeur peuvent être triées selon
l’expression spécifique de protéines à leur surface.
C’est ainsi qu’en 1994 fut démontrée pour la première fois une organisation hiérarchique
dans un type de leucémie myeloïde aiguë (LMA) [4]. Les cellules tumorales, isolées à partir d’un
patient atteint de LMA, exprimant le marqueur CD34 à leur surface et étant négatives pour
CD38 (CD34+ CD38-) étaient capables de reproduire la maladie, une fois transplantées dans des
souris immuno-compromises et de générer l’ensemble des différents types cellulaires présents
dans la leucémie originale. Les cellules CD34-CD38+ étaient, elles, incapables de propager la
maladie et étaient donc non essentielles pour la croissance tumorale.
Cette découverte démontra pour la première fois une hiérarchie tumorale très similaire à
celle présente dans l’organe sain correspondant. Cette étape fut majeure dans la compréhension
du cancer. Par la suite, des CSCs ont été identifiées puis isolées dans de nombreux types de
tumeurs dites « solides » tels que le carcinome du sein [5], pancréas [6], le glioblastome [7] et
l’adénocarcinome du colon [8].
En 2003, des CSCs furent isolées pour la première fois à partir de métastases issues de cancer
du sein. Les auteurs observèrent une vaste hétérogénéité cellulaire et démontrèrent que seules
les cellules étant négatives pour le marqueur CD24 et exprimant CD44 (CD24 -/CD44+) à leur
surface pouvaient provoquer un adénocarcinome du sein lorsqu’elles étaient injectées dans
le « tissu adipeux de la glande mammaire » de souris immunocompromises [5]. Cette petite
fraction de la tumeur originelle était la seule capable à la fois de propager efficacement la
maladie et reproduire l’ensemble de cellules présentes dans la tumeur parentale. Les mêmes
observations ont été faites pour virtuellement toutes les sortes de tumeurs malignes. Dans
chacun des cas, une fraction de la tumeur seulement, exprimant un ou plusieurs marqueurs
spécifiques, démontrait des propriétés souches (voir Table 1 pour une liste de tumeurs et les
marqueurs souches correspondants).
La recherche sur les CSCs a été considérable durant cette dernière décennie et bien que
la théorie soit largement acceptée par la communauté scientifique, certains problèmes et
limitations restent évidentes et sont discutés ci-dessous
172
Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French
L IMITATIONS DE LA THÉORIE DES CELLULES SOUCHES
CANCÉREUSES
La première et certainement la plus importante limitation dans l’étude des CSCs découle des
procédures expérimentales. En effet, comme mentionné plus haut, l’étalon d’or permettant de
définir la présence d’une population de CSCs dans une tumeur requiert leur xenotransplantation
dans des souris immunocompromises [3]. Autrement dit, des cellules d’origine humaine sont
transférées et forcées à s’adapter et survivre dans un environnement murin très différent de
leur niche originelle.
Il est aussi important de réaliser que bien qu’immunodéficiente, les souris utilisées
possèdent encore une légère réponse immunitaire. Il est donc possible que les cellules
qualifiées de souches cancéreuses dans ces essais sont en réalité simplement plus aptes à
survivre et à s’adapter dans un environnement murin sans pour autant être bone fida souche.
Une autre critique majeure dans la recherche actuelle est l’utilisation de certains marqueurs
dont leur spécificité pour la population est controversée. La plupart des marqueurs de surface
extracellulaires utilisés pour l’isolation et l’étude des CSCs sont encore peu caractérisés et donc
de fonction parfois inconnue (p. ex. CD133). Il y a donc des limites évidentes dans la recherche
et la définition des CSCs. Les futures recherches devront permettre de découvrir de marqueurs
souches de fonctions connues et limiter les facteurs confondants.
L ES CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES ET LES
IMPLICATIONS CLINIQUES
Les CSCs sont liées au développement tumoral, aux métastases et à la résistance thérapeutique,
et influencent donc directement le pronostic clinique. Par exemple, les CSCs semblent pouvoir
être épargnées des régimes thérapeutiques actuels en expulsant les drogues administrées [9]. Il
a été démontré que certaines populations de CSCs expriment préférentiellement à leur surface
cellulaire des transporteurs du type ABC (‘ATP binding cassette’, voir Table 1) qui confèrent une
imperméabilité face aux drogues en les expulsant continuellement dans le milieu extracellulaire
[9]. Récemment il a également été démontré que les CSCs isolées à partir de cancer du colon
expriment et secrètent l’IL-4 (une cytokine pro-inflammatoire) qui protège ces dernières
contre les effets pro-apoptotiques (effets induisant la mort cellulaire) des chimiothérapies
conventionnelles. En intervenant directement au niveau d’IL-4 par le biais d’anticorps bloquant
l’activité de cette cytokine, les CSCs ont pu être re-sensibiliser à l’apoptose [10]. Un autre exemple
important a été décrit pour les gliomes. Lorsque les xénogreffes étaient traitées par irradiation, les
auteurs observèrent une radiorésistance et une sélection au cours du temps des cellules exprimant
CD133 à leur surface, un marqueur de CSCs. Cette population de cellules était également capable
de réparer très efficacement les dommages que les radiations causent normalement à l’ADN [11].
Une stratégie thérapeutique intéressante serait d’agir au niveau de la différentiation des CSCs.
L’idée serait de forcer les CSCs à se différencier et dès lors être sensible à nouveau aux thérapies
conventionnelles. Cette étape supplémentaire peut être perçue comme une « sensibilisation »
173
Annexes
Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes
Annexes
Fig. 1. La sélection clonale et la théorie des Cellules Souches Cancéreuses. (A) Représentation schématique
de la sélection clonale ou théorie « classique». Chaque cellule/clone présent dans la tumeur est capable de
proliférer et contribue donc de manière équivalente à la croissance tumorale et peu ou pas de hiérarchie
existe entre les cellules. (B) Par opposition, la théorie des cellules souches cancéreuses (CSCs) postulent
qu’une fraction des cellules seulement est capable de proliférer (la CSC, en jaune) et est nécessaire à la
croissance tumorale. (C) Dans ce cas précis, il existe une hiérarchie entre les cellules où au sommet de la
hiérarchie se trouve la CSC (en jaune) qui peut s’auto-renouveller et se différencier dans toutes les autres
cellules présentent dans la tumeur (multi-potentialité). Les cellules tumorales différenciées ont perdu leur
capacité d’auto-renouvellage et sont donc dispensables pour la tumeur.
de la tumeur (Fig. 2b, c). Toutes ces observations démontrent que les CSCs composent une
population de cellules très spécifique et très bien équipée pour survivre dans l’environnement
tumoral même lorsque celui-ci est combattu par les thérapies actuelles (voir Fig. 2a).
Plusieurs études ont associé la présence et la fraction de CSCs dans la tumeur primaire avec
le pronostic clinique [12-13]. Cette approche permettrait de mieux distinguer quels patients
174
Cellules Souches Cancéreuses et Futures Modalités Thérapeutiques du Cancer – Summary in French
Annexes
Fig. 2. Maladie résiduelle minimale et stratégies d’éradication des Cellules Souches Cancéreuses. (A) Les
CSCs sont par définition plus efficaces face aux thérapies conventionnelles et peuvent reformer la tumeur
provoquant la rechute du patient. (B) Des thérapies spécifiques ciblant les CSCs directement ou induisant
une différentiation (C) de ces dernières seraient les futures modalités de traitements.
Table 1. Exemple de tumeurs et de marqueurs de Cellules Souches Cancéreuses associés.
bénéficieront ou non des chimiothérapies conventionnelles, résultant en une amélioration de
la qualité de vie du patient. Les CSCs posent donc des problèmes aussi bien fondamentaux que
cliniques dans la recherche contre le cancer. Une meilleure compréhension des phénomènes
biologiques de bases les régulant porte dès lors des conséquences vastes en oncologie qui pourrait
résulter en une nette amélioration du pronostique clinique et de la qualité de vie des patients.
175
Colon Cancer Heterogeneity: Stem cells, Signals and Subtypes
R EFERENCES
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