RÉSUMÉ
Ce travail de recherche a pour objectif global d’étudier le lien potentiel existant entre les
différents environnements des firmes manufacturières marocaines –externe (institutionnel et
réglementaire) et interne (relations avec ses parties prenantes) –et leur performance
économique et financière mesurée par un certain nombre de ratios de rentabilité. Le contexte
général de l’étude est l’ouverture, en 2012, des frontières du Maroc aux produits européens, et
la signature, en 2008, du Statut avancé entre le Maroc et l’UE en conséquence duquel les
firmes marocaines devront respecter un certain nombre de critères en termes de
développement durable notamment. Aussi, la conjugaison de ces deux évènements
bouleversera durablement l’environnement des affaires des firmes, impactera leur
compétitivité et donc leur performance globale. Aussi, la première partie a été l’occasion de
vérifier l’existence potentielle d’une relation entre le climat de l’investissement (CI) et la
performance économique et financière des firmes, et de déterminer le cas échéant les éléments
du CI qui exercent une influence sur leur performance. Les résultats indiquent qu’au plan du
climat de l’investissement, l’impact de la fiscalité (mise en conformité) est très significatif sur
la performance des firmes, alors que l’iniquité fiscale est négativement associée à la
performance. La concurrence déloyale du secteur informel exerce également un impact
négatif sur la performance. Au plan réglementaire, le niveau de contrainte à l’activité des
firmes est négativement associé à la performance, alors que le niveau de contrainte
administrative à l’export l’est positivement. En revanche nous n’avons pas établi de lien
significatif entre le financement et la performance.
Dans la seconde partie, nous mesurons l’engagement réel des firmes marocaines en matière
de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) au moyen d’une mesure de performance
sociale (PSE) adhoc, et vérifions si cette PSE se traduit par un quelconque impact (positif,
négatif ou neutre) sur la performance financière des firmes (PF). Les résultats indiquent
qu’aucun consensus autour d’une théorie n’émerge : la théorie des parties prenantes et celle
des ressources disponibles se vérifie pour la dimension « employés » de la PSE ; la théorie
dite « classique » pour les autres dimensions (environnement, etc.). En tout état de cause, il
semblerait que l’engagement social des firmes marocaines en faveur des employés soit une
dimension importante de la RSE, alors que les autres dimensions semblent ne pas l’être.
Mots-clés : performance économique et financière des firmes, économie néo-institutionnelle,
facteurs institutionnels, développement, croissance, climat de l’investissement, Maroc, pays
émergent, développement durable, responsabilité sociale des entreprises, performance sociale,
théorie des parties prenantes.