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FR ❙ Humoriste de plus en plus présent sur les ondes (La Première, France Inter) et sur les écrans (La Une), le 
Bruxellois Alex Vizorek n’en délaisse pas pour autant son premier amour, la scène. Avec cinq complices de  
différents horizons, il s’intéresse aujourd’hui à un concept mal défini mais que beaucoup nous envient : lA  
belgitude. EstEllE spoto
NL ❙ De op radio en tv furore makende Brusselse comedian Alex Vizorek keert zijn eerste liefde, het theater, de rug 
niet toe. Samen met vijf bondgenoten met een uiteenlopende achtergrond en een titel die geïnspireerd is door 
Pirandello buigt hij zich over een moeilijk te definiëren concept dat velen ons benijden: belgitude.
EN ❙ The Brussels humourist Alex Vizorek, who has been making waves both on the radio and on TV, has never 
abandoned his first love, the stage. With five associates from a variety of backgrounds and a title inspired by 
Pirandello, this time he takes a look at a concept that is difficult to define but is the envy of many: Belgian-ness.
LA BELGITUDE, C’EST QUOI ?
Je  tourne  avec  ce  spectacle  depuis 
trois ans et demi », explique l’humo-
riste  à  propos  de  son  premier  one 
man  show  Alex  Vizorek  est  une  œuvre 
d’art.  « En  Belgique,  ça  paraît  énorme 
parce quand on a fait six mois de tournée 
ici,  on  a  visité  le  pays  de  long  en  large, 
mais  ce  n’est  pas  le  cas  en  France ».  Ce 
spectacle,  il  le  joue  tous  les  dimanches 
à  Paris  au  Théâtre  du  Petit  Hébertot  et 
il  le  reprend  bientôt  pour  trois  dates  à 
Bruxelles,  dans  le  cadre  des  20  ans  du 
Théâtre Le Public (21 > 23/12, voir p. 32). 
Mais pour l’heure, avant de lire Pierre et le 
Loup  accompagné par  un orchestre  et  de 
sortir  un  premier  recueil  de  chroniques, 
celui qui - le saviez-vous ? - a fait ado ses 
premiers pas  d’acteur professionnel  à La 
Balsamine  dans  une  création de  Martine 
Wijckaert,  planche  sur  une  création  au 
titre  inspiré  par  la  pièce  la  plus  célèbre 
de Pirandello : Six personnages en quête de 
belgitude. 
Qui sont ces six personnages ? 
ALEX  VIZOREK :  Il  y  aura  moi,  qui  suis 
bruxellois, Jean-Michel de Beyne-Heusay, 
wallon, Els De Schepper, flamande, Kody, 
qui  est  d’origine  congolaise,  Charline 
Vanhoenacker,  qui est  née à  La Louvière 
mais qui vit depuis quinze ans en France, 
et  Frédéric  Fromet  à  la  guitare,  le  seul 
Français  de  l’équipe.  Ce  sont  six  per-
sonnages  différents  qui  parleront  de  la 
Belgique.  Le  spectacle  est  une  suite  de 
morceaux de one man shows de gens que 
j’aime beaucoup et que j’espère être com-
plémentaires.  Charline    Vanhoenacker, 
avec qui j’évolue en duo sur France Inter, 
montera sur scène pour la première fois.
Comment avez-vous rencontré l’humoriste 
flamande Els De Schepper ?
VIZOREK :  Nous  avons  participé  ensemble 
à la Belgodyssée, l’émission radio d’Adrien 
Joveneau  qui  réunissait  toutes  les 
semaines  deux  personnes  d’un  même 
métier,  un  francophone  et  un  Flamand. 
On a discuté, elle m’a dit qu’elle aimerait 
bien jouer en français, moi en néerlandais 
et  on  a  fini  par  faire  un  sketch  à  deux. 
Quand  Els  monte  sur  scène,  c’est  une 
tornade. Elle a 20 ans de métier, c’est une 
Six perSonnageS en quête de belgitude • 18 > 31/12, 20.30 (31/12: 19.00 & 22.00), 
€19/25/27/29, WOLUBILIS, Cours Paul-Henri Spaakpromenade 1, Sint-Lambrechts-Woluwe/ 
Woluwe-Saint-Lambert, 02-761.60.30, www.wolubilis.be
Alex Vizorek and friends
star  en  Flandre.  Avec  son  professionna-
lisme  et  son  expérience,  elle  met  tout  le 
monde dans sa poche en cinq minutes. 
De quoi parlerez-vous dans votre partie ?
VIZOREK :  Je  parlerai  d’actu,  chose  que  je 
n’ai  jamais  faite  sur  scène  en  Belgique. 
Je  vais  relire  mes  Cafés  serrés  de  ces 
derniers  mois  pour  m’en  inspirer.  Mais 
une chronique à la radio et un sketch sur 
scène,  ce  n’est  pas  la  même  écriture.  Je 
reprendrai sans doute des choses un peu 
absurdes qu’on a pu lire dans la presse, la 
formation du gouvernement sera traitée... 
J’aime bien l’idée de partir de faits réels.
Vous qui faites continuellement l’aller-retour 
entre Paris et Bruxelles, vous êtes bien placé, 
avec suffisamment de recul, pour le savoir : la 
belgitude, c’est quoi ?
VIZOREK :  J’aime  bien  dire  qu’en  Belgique 
tout  va  mal  et  que  c’est  pour  ça  que  ça 
va  bien.  On  a  tendance  à  prendre  tout 
à  la  cool.  La  Belgique  est  un  pays  né  de 
compromis,  un  état-tampon. De  par  son 
histoire, le Belge n’est pas prétentieux, et 
relativement  diplomate.  Statistiquement, 
il  y  a  énormément  de  Belges  parmi  les 
dirigeants  d’institutions  comme  l’Eu-
rope,  l’Otan...  Parce  qu’on  a  le  sens  du  
compromis. 
Comment expliquer le succès actuel des 
humoristes belges en France ?
VIZOREK :  Je  n’ai  pas  la  réponse.  Je  crois 
qu’il  y  a  une  espèce  d’envie  en  France 
d’avoir  un  autre  genre  d’humour,  peut-
être plus  « gentil » que  celui de  Stéphane 
Guillon  ou  de  Gaspard  Proust.  Mais  je 
pense  que si  on  est  là, ce  n’est  pas seu-
lement  lié à  notre  carte d’identité  et  que 
si on reste, ce sera dû au travail et au fait 
qu’on est dans l’air du temps. 
« 
© Mathieu-Buyse