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peu à l'argumentation de Russell relativement aux types, ou
celle de Tarski et d'autres à propos des langues en Logique.
Bohr, en effet, nous d it ci-après M. Jasselette, «n'accepte de
parler d'un système ou de phénomerne que dans u n contexte
expérimental précis». Complétons quelque peu ceci:
Si l'observateur A mesure la composante, selon son axe OZ,
du spin (pivotement) du système U, il exécute une certaine ex-
périence; s ' i l mesure la composante a,, selon OX, i l f a it une
expérience entièrement différente, dans laquelle a, (la compo-
sante selon OZ) n'a absolument rien à vo ir,— et inversement: la
mesure de a, exclut toute possibilité de connaître a,.
Par ailleurs, une expérience de mesure fait partie intégrante
du phénomène physique dont elle s'occupe. C'est là l'une des
idées fondamentales de Copenhague: I l y a interaction ja mais
négligeable, avec des conséquences lourdes d'indéterminisme,
entre l'observant et l'observé quantique, entre le sujet et l'ob-
jet. E n conséquence, le s d e u x phénomènes p h ysiques c o m-
plexes, désignés p a r «spin ve rtica l a , e t sa mesure» e t p a r
«spin horizontal a
x e t s a
m e s u r e
» ,
s ' e x c
l u e n t
m u t u
e l l e
m e n t
.
A
u
sens de Bohr, ils représentent deux aspects «complémentaires»
du réel, aspects qui s'excluent l'un l'autre, même en pensée. Dé-
fense donc de les mélanger, même en pensée; défense de con-
fronter une expérience qui a été faite avec une expérience qui
ne l'a pas été. Et aussi, comme nous l'expose ci-après M. Jasse-
lette, défense de séparer les deux composantes U et V de l'e x-
périence EPR. Défense, défense,... sinon, paradoxe !
Pareillement, Russell nous défend de mélanger les types,—
sous peine de paradoxe logique,— e t Ta rski nous in t e rd it de
mélanger les langues,— sous peine de paradoxe sémantique.
De leurs travaux et de ceux de tant d'autres logiciens modernes
découle la conclusion bien connue: Un e langue logique don-
née n'est jamais complète. De même, Einstein et bien d'autres
constatent que la description bohrienne du ré e l quantique ne
peut être complète.
En logique donc, comme en théorie «orthodoxe et positiviste»
des Quanta, la réfutation des paradoxes obéit à un même sché-
ma répressif: I l est défendu de... Ce qu i re vie n t finalement
dire: I l est inte rd it de paradoxer! O n comprend que d'aucuns