Rédaction : Sylvie André - © Inra 2013, tous droits réservés.
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Département
Physiologie animale
et Systèmes d'élevage
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070-2013
Bovins
STRATEGIE D’ALIMENTATION ET REPRODUCTION DES
VACHES LAITIERES
L’ensemble des performances de reproduction se sont dégradées au cours des 30 dernières années, et ce dans
de nombreux systèmes laitiers. La littérature concernant les relations entre niveau d’alimentation et reproduction et/ou
productivité laitière et reproduction, est le plus souvent centrée sur une seule étape du processus reproductif (reprise de
cyclicité ou mortalité embryonnaire…) et les résultats obtenus sont parfois discordants. L'amélioration de la
compréhension des effets respectifs de la production laitière et de la gestion des réserves corporelles sur l'ensemble
des étapes du processus reproductif doit permettre aux physiologistes d'améliorer les connaissances des mécanismes
sous-jacents et aux zootechniciens d'optimiser les stratégies d'élevage en fonction des objectifs du système de
production.
L’objectif de cette étude était d’évaluer la reproduction de vaches laitières conduites en vêlages groupés d’hiver,
soumises à deux stratégies d’alimentation, pour les deux races Holstein (laitière) et Normande (double aptitude, lait et
viande). L’étude des étapes successives du processus reproductif (cyclicité, chaleurs, fertilité) a été permise par la
combinaison d’un dosage tri-hebdomadaire de la progestérone dans le lait, d’un suivi des chaleurs et de diagnostics de
gestation. Trois années consécutives, les conséquences d’un niveau d’apport alimentaire Haut ou Bas ont été évaluées
sur l’ensemble des étapes et sur 72 vaches (36 Holstein et 36 Normandes) chaque année. Le lot Haut a reçu une ration
complète composée de 55 % d’ensilage de maïs, 15 % de luzerne déshydratée, 30 % de concentré en période
hivernale et 4 kg de concentré durant la période de pâturage. Le lot Bas a été nourri sans concentré : 50 % d’ensilage
d’herbe et 50 % de mi-fané en hiver, puis de l’herbe pâturée seule.
Le lot Bas a produit moins de lait sur 44 semaines mais a plus maigri après vêlage que le lot Haut (5207 vs 7457
kg, -1,28 vs -0,96 de point d’état d’engraissement). Les Normandes ont produit moins de lait et moins maigri que les
Holstein. Le régime alimentaire n’a pas eu d’effet significatif sur la cyclicité, mais des effets notables sur les chaleurs
dans les deux races et sur la fertilité en race Holstein. Dans le lot Bas, les ovulations ont été mieux détectées (74 vs
59 %). En race Holstein, suite aux 1ère et 2e inséminations, les non-fécondations ou mortalités embryonnaires
précoces ont été bien plus fréquentes dans le lot Bas que dans le lot Haut (52 vs 27 %), mais les mortalités
embryonnaires tardives ont été plus fréquentes dans le lot Haut (30 vs 9 %). En fin de campagne, le taux de vaches
gestantes n’a donc pas différé entre les deux stratégies alimentaires. Plus de Normandes ont été gestantes en fin de
campagne (72 vs 54 %), cette race ayant présenté moins d’anomalies de cyclicité et moins de mortalités embryonnaires
tardives. Pour cette seule race, les vaches ont été gestantes plus rapidement dans le lot Bas que dans le lot Haut, du
fait d’ovulations mieux détectées.
Une même stratégie d’alimentation peut avoir des effets bénéfiques à certaines étapes du cycle de
reproduction et des effets négatifs à d’autres ; ces effets peuvent être marqués pour une race et sans réel
impact pour une autre. Ce dispositif expérimental a permis de dissocier les effets respectifs et d'obtenir des lois de
réponse aux variables de production laitières et de dynamique des réserves corporelles pour les étapes successives du
processus reproductif. Les équations issues de ces résultats permettent de modéliser les performances de
reproduction du troupeau en fonction de la production et de l'amaigrissement et donc d’améliorer la cohérence
entre les stratégies d'alimentation et de productivité laitière et les objectifs de reproduction en élevage laitier.
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SOURCE: Cutullic, E., Delaby L., Gallard, Y., Disenhaus C., 2011, Dairy cows’ reproductive response to feeding level differs according to the
reproductive stage and the breed, Animal, 5, 731-740.