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C. Filliau -Thèse pour le doctorat en science de la vie - Université Paris Saclay- 2015
Synthèse
Cette étude s’inscrit dans le cadre des travaux de recherche visant à expliquer les
mécanismes physiologiques qui sous-tendent la variabilité cardiaque, au moyen de
l’utilisation de l’analyse spectrale.
Nous nous sommes attachés à comprendre pourquoi, les sujets ayant une basse
fréquence cardiaque de repos ne sont pas toujours ceux qui ont la plus grande variabilité en
hautes fréquences. Effectivement, la composante en hautes fréquences issue d’une analyse
spectrale est révélatrice de l’activité vagale. Au repos, cette dernière permet de diminuer la
fréquence cardiaque intrinsèque jusqu’à la fréquence cardiaque de repos. Si cette relation est
bien connue, on peut se demander pourquoi les personnes qui ont la plus basse fréquence
cardiaque au repos, n’ont-elles pas l’activité vagale la plus importante ou, pourquoi ces
personnes ne se révèlent-elles pas avoir les variabilités cardiaques en hautes fréquences les
plus élevées?
Il nous semble que pour pouvoir interpréter les résultats d’une analyse spectrale d’un
signal cardiaque et expliquer le fonctionnement nerveux cardiaque, la seule valeur des indices
spectraux n’est pas suffisante. D’après ce que nous avons expliqué ultérieurement, la force du
tonus vagal est dépendante de l’écart entre la fréquence cardiaque de repos et la fréquence
cardiaque intrinsèque. Or ces deux valeurs sont variables. En outre, s’il est facile de mesurer
la fréquence cardiaque de repos, la valeur de la fréquence cardiaque intrinsèque n'est
quasiment jamais mesurée. Sa détermination nécessite effectivement la mise en œuvre d'un
protocole pharmacologique lourd. Ceci explique probablement le manque d'intérêt pour cette
mesure dans la littérature scientifique et notamment en physiologie de l'exercice.
Par ailleurs, l’exercice physique modifie le contrôle nerveux du cœur. Cette
modification apparait à la fois dans les observations faites de manière aigue, au cours de
l’exercice lui-même, ou de manière chronique suite à un entraînement. Notre objectif a alors
été de chercher comment l’exercice physique pouvait être utilisé pour compléter les méthodes
existantes afin d'étudier de manière non invasive le contrôle nerveux cardiaque en prenant en
compte à la fois sa fréquence intrinsèque de contraction et son contrôle par le système
nerveux autonome.