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J. sci. pharm. biol., Vol.14, n°2- 2013
N’GUESSAN-BLAO AR & al. : Immunophenotypage des leucémies lymphoides B
© EDUCI 2013.
l’expression du marqueur CD56 observée
sur les cellules contraste avec l’étude de
Drenou qui avait montré que la présence de
ce marqueur n’avait pas de valeur diagnostic
au cours des LLC [Drenou B ,2002]. Mais,
sa présence pourrait orienter vers le
diagnostic d’un lymphome à cellules NK
ou une prolifération à grands lymphocytes.
L’absence de certains marqueurs du
score de Matutes n’a pas permis d’afner
le diagnostic de la LLC et de mettre en
évidence un lymphome [Matutes E, 1994].
Le coût des réactifs a limité l’utilisation
d’un plus grand panel d’anticorps ne
permettant pas de faire un diagnostic
différentiel entre les LLC et les autres
SLPC. Cependant, l’immunophenotypage
a permis d’identier la nature de la cellule
proliférante. L’expression du CD34 est un
facteur de mauvais pronostic dans les LA
contrairement au CD38 [Vergez et Witte
KE ,2011]. Ces cellules immatures CD34+
sont plus résistantes aux traitements
et à la chimiothérapie constituant ainsi
un obstacle majeur à la réussite des
traitements au cours des leucémies aigues
[Ebinger, 2010].
Dans cette étude, la majorité des patients
LLC était aux stades B et C contrairement
à l’étude de Koffi qui a retrouvé 52%
des sujets au stade A pendant laquelle
l’abstention thérapeutique est observée
sauf en cas de signe de progression de
la maladie [Delmer,1999]. Dans l’étude
de Koffi, certains patients bien qu’au
stade A ont été traités. L’absence de
données de l’immunophénotypage n’a
pas permis de voir si le traitement était
lié a la progression ou à l’expression de
marqueurs de mauvais pronostic. Un des
patients au stade A avait exprimé le CD38.
Selon During, ce marqueur est associé
à un mauvais pronostic dans les LLC
[During,2002 ]. Il témoigne de l’activation
et de la maturation des cellules et est
associé à une concentration importante
de lymphocytes dans le sang rendant le
pronostic défavorable
[ Véronèse ,2008]. La présence de ce
marqueur a modié le pronostic du sujet
au stade A.
pendant de nombreuses années et leur
arrivée dans les services de soins se fait
alors tardivement généralement lorsque le
patient ressent une fatigue liée à l’anémie.
La blastose médullaire et la lymphocytose
médullaire ont été retrouvées à des taux
élevés témoignant de la prolifération
tumorale et de l’insufsance médullaire
associés à des signes de mauvais pronostic.
La classification FAB tient compte
de la morphologie des cellules et le
myélogramme dans certains cas ne permet
pas de caractériser les cellules blastiques
surtout lorsque les caractéristiques
morphologiques entrainent un doute
pour l’observateur. Les trois cas de LANC
qui n’ont pu être typés par la cytologie,
grâce à l’immunophénotypage, ont été
identifiés en LAL BIV pour lesquelles
les cellules portaient les marqueurs
spéciques CD19 et CD20 de la lignée
B selon le score proposé par EGIL [Bene
MC ,1995]. L’immunophénotypage s’est
avérée nécessaire pour l’identification
de ces leucémies grâce aux antigènes
présents sur les cellules. Plusieurs auteurs
afrment que l’immunophénotypage est
un outil nécessaire au diagnostic des LA
[Inwoley 2004 ; Bene MC 1991]. Il est
important de déterminer la nature de la
lignée proliférante et de typer les LA an
de choisir le protocole thérapeutique
adéquat [Jouault H ,2002]. L’expression
des marqueurs HLADR/CD34/CD38
est associée à un mauvais pronostic
[Sawadogo D, 2013]. Les études d’Inwoley
[2004] et Sawadogo [2013] ont retrouvé
deux cas de leucémies biphénotypiques.
Un cas de LALT a été également retrouvé
par l’expression de marqueurs CD3+ et
CD4+. L’immunophénotypage a donc
permis d’afner le diagnostic des LAL.
Le diagnostic cytologique était
relativement aisé pour la LLC, qui
est caractérisée par une population
monomorphe, constituée de petits
lymphocytes matures. Cependant,