article sur les traitements de la LLC, cliquer ici

Des pathologies qui peuvent ne pas être
traitées
Pauline Léna
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« DANS 80 % des cas, lorsqu’une leucémie lymphoïde chronique est diagnostiquée, aucun
traitement ne sera mis en place d’emblée, souligne la Pr Véronique Leblond, professeur
d’hématologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie et responsable du service d’hématologie
clinique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Seuls 50 % de ces patients devront
prendre un traitement au fur et à mesure que leur maladie évolue. »
La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est ainsi une leucémie à part, qui évolue très
lentement et parfois sans aucune conséquence jusqu’à la fin de la vie. Elle apparaît tard dans
la vie, le diagnostic se fait en moyenne à 70 ans, touche deux hommes pour une femme et
représente 4 000 nouveaux cas par an en France, un chiffre probablement sous-estimé
puisque la maladie n’est parfois jamais détectée en l’absence de symptômes. Elle représente
30 % des leucémies, tous âges confondus, et se place au premier rang des leucémies de
l’adulte.
C’est pourtant le plus souvent de manière fortuite, à l’occasion d’un examen sanguin de
routine que le médecin constate un taux de lymphocytes B supérieur à 5 000/mm3, qui dure
plus de trois mois. Une analyse plus précise révèle que ces globules blancs sont tous du même
type immunologique : la moelle produit des clones d’un même lymphocyte qui a perdu la
capacité normale de se détruire lorsqu’il n’est pas utile pour lutter contre une infection. Ces
clones s’accumulent dans le sang, et parfois dans les ganglions lymphatiques et dans la rate,
mais n’empêchent pas le fonctionnement normal de la moelle osseuse pendant de nombreuses
années. La maladie évolue alors très lentement jusqu’à ce que les premiers symptômes
apparaissent : gonflement des ganglions et de la rate, apparition d’une anémie et diminution
du taux de plaquettes. À ce stade, le sang remplit moins bien ses différentes fonctions, en
particulier la lutte contre les infections, qui sont d’ailleurs responsables de la moitié des
décès liés à la LLC, environ 1 000 par an.
La prise en charge des patients asymptomatiques repose sur la surveillance de ces différents
signes, grâce à des prises de sang régulières tous les 6 mois ou tous les ans, pour détecter de
tels signes d’évolution. À ce stade, un traitement sera mis en place pour « remettre les
compteurs à zéro » en éliminant les lymphocytes excédentaires pour permettre à la moelle
osseuse de reprendre un fonctionnement normal. Le traitement, qui ne dure pas plus de six
mois, repose sur une combinaison de chimiothérapie, d’une thérapie ciblée par anticorps
monoclonaux et parfois de corticoïdes. Une analyse précise du type génétique des
lymphocytes permet d’adapter le traitement, notamment parce qu’il donne une indication sur
la rapidité d’évolution de la maladie.
« L’apparition des thérapies ciblées, associée à une meilleure analyse du profil des patients et
de leur maladie, a largement amélioré le pronostic », souligne le Pr François Guilhot,
directeur de recherche Inserm et responsable du service d’oncologie hématologique et
thérapie cellulaire au CHU de Poitiers. La LLC est en effet très variable d’un patient à
l’autre et, si les médecins disposent désormais de trois anticorps monoclonaux pour s’adapter
à chaque patient, de nouvelles molécules sont en développement. Elles visent des cibles plus
spécifiques pour une meilleure efficacité avec le moins d’effets secondaires possibles. P. L.
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