Horticulture - Pépinières - Chambre d`Agriculture Aquitaine

publicité
gggggggggg
ggggg
N°6 - 8 juin 2011
SOMMAIRE
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires
à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières
sont les horticulteurs et pépiniéristes, les entreprises CIC et Medan.
Vigilance et rappel
réglementaire
Le rédacteur du BSV Horticulture - Pépinières est le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest.
Ravageurs
• Pucerons
• Aleurodes
• Chenilles
• Acariens Tétranyques
• Otiorrhynques
• Clytres
• Charençon Apions
• Cicadelles
• Cochenilles
Maladies
• Oïdium
• Mildiou
• Taches foliaires
Horticulture - Pépinières
Récapitulatif de l'évaluation
des risques
Vigilance et rappel réglementaire
Les organismes nuisibles réglementés sont définis dans l’arrêté national de lutte du 31 juillet 2000
et dans l’arrêté du 24 mai 2006 qui traduit en droit français la directive 2000/29/CE concernant les
mesures de protection contre l’introduction dans la communauté d’organismes nuisibles aux
végétaux et aux produits végétaux et contre leur propagation à l’intérieur de la communauté.
La notion d’organisme nuisible réglementé englobe la notion d’organismes de quarantaine.
Un organisme de quarantaine est défini par la Convention Internationale pour la Protection des
Végétaux comme suit : « organisme nuisible qui a une importance potentielle pour l’économie de la
zone menacée et qui n’est pas encore présent dans cette zone ou bien qui y est présent mais n’y
est pas largement disséminé et fait l’objet d’une lutte officielle.»
Toute personne qui constate sur un végétal la présence d’un organisme nuisible réglementé a
l’obligation d’en faire déclaration auprès de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture
et de la Forêt / Service Régional de l’alimentation (DRAAF-SRAL).
Les ravageurs
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre
régionale d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/

Pucerons
Les populations de pucerons se développent, l’intensité des attaques augmente, touchant un panel
de végétaux plus important. De même, on observe une diversité des espèces de pucerons. Les
observations nous ont permis de recenser notamment :
- Aphis spiraecola et Macrosiphum euphorbiae sur photinia, lagerstoemia, spirées, Hibiscus
syriacus
- Aphis fabae sur pittosporum
- Macrosiphum rosae sur rosiers
- Eriosoma lanigerum sur pommier
- Cryptomysis ribis sur plants de framboisiers
- Aphis nerii sur dipladenia, sundaville, asclépias et laurier rose
- Mysus persicae, Macrosiphum euphorbiae et Aphis gossypii sur plantes horticoles diverses
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
1
gggggggggg
ggggg
FOCUS : Surveillez l’ensemble des végétaux et soyez très vigilants avec : Macrosiphum rosae sur
rosier et Eriosoma lanigerum sur pommier en pépinière fruitière
Dégâts de pucerons :
Ce sont des piqueurs-suceurs homoptères comme les aleurodes, psylles, cochenilles. Ils se nourrissent de la
sève des plantes en piquant les cellules à l’aide de leurs pièces buccales formées de 4 stylets dans un rostre.
Les prélèvements de sève affaiblissent la plante et peuvent retarder sa croissance voire provoquer un blocage
des apex.
La salive injectée pour ramollir les tissus peut être toxique ce qui peut provoquer des déformations, des
recroquevillements, un gaufrage des feuilles, des taches foliaires, un blocage des points de croissance
(bourgeons). Certains pucerons sont galligènes et induisent la formation de galles (comme chermes sur
conifères). Les pucerons peuvent s’attaquer à tous les organes de la plante : jeunes pousses et jeunes feuilles
surtout, fleurs et jeunes fruits, tiges herbacées.
Les excréments liquides et sucrés (miellat) favorisent le développement d’un champignon noir, la fumagine
(Cladosporium sp).
Les pucerons sont des vecteurs potentiels de virus.
Aspects morphologiques et éléments de biologie :
Adultes : Il existe des formes ailées : 4 ailes membraneuses et corps réduit et des formes aptères (sans aile).
Larves : Le développement passe par 4 stades larvaires avec une mue pour passer d’un stade à l’autre. Les
enveloppes de mue ou exuvies (" peaux blanches ") restent visibles et sont souvent le témoin d’un fort niveau
de population.
Les formes ailées apparaissent lorsque le foyer est important et permet la dispersion sur d’autres plantes. Elles
peuvent aussi apparaître pour le changement de plante hôte, car les pucerons suivant les espèces font leur
cycle sur une espèce de plante ou plusieurs. Le vol n’est possible qu’à une température supérieure à 16°C et
peut être repéré par piégeage sur panneau jaune englué.
Le mode de reproduction dominant est la parthénogénèse sur le mode vivipare : les femelles non fécondées
« mettent bas » jusqu’à 4 larves par jour et développent des colonies responsables des dégâts. Les femelles
sont fécondées en général en fin d’été et pondent alors des œufs qui sont souvent la forme de conservation de
l’espèce en conditions difficiles.
L’identification des espèces demandent l’observation attentive des formes ailées et des formes aptères par un
spécialiste. Il existe plus de 6000 espèces ! Sous abris en horticulture le nombre d’espèces observées
couramment se limite à moins d’une dizaine dont 5 très fréquentes (Aulacorthum solani, Myzus persicae,
Macrosiphum euphorbiae, Aphis gossypii, Aphis fabae) mais la diversification des végétaux dans les
entreprises augmente la diversité des espèces. En pépinière ornementale, les cultures en milieu ouvert et la
diversité des espèces cultivées augmentent le nombre d’espèces de pucerons observées, mais on retrouve les
principales espèces inféodées à l’horticulture. Les critères d’identification « terrain » consistent à examiner la
couleur, la taille, la forme de l’abdomen, des cornicules (appendices postérieurs caractéristiques des
pucerons, larguant des substances d’alerte), des antennes, des pattes.
Evaluation du risque :
Des espèces sont plus prolifiques que d’autres et donc leur vitesse de développement peut conduire en
quelques jours à une situation grave. C’est le cas par exemple d’Aphis gossypii. L’identification des espèces est
donc un élément important, surtout sous abris où les conditions climatiques sont plus favorables.
Les seuils de nuisibilité peuvent aussi varier en fonction des espèces et en fonction des saisons où elles sont
observées. Une présence de quelques pucerons Aulacorthum solani sur géranium en automne-hiver et début
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
2
gggggggggg
ggggg
de printemps peut être rapidement préjudiciable car cette espèce provoque des déformations graves associées
à des taches claires. L’apparition d’Aphis gossypii en fin de printemps et en été doit conduire à être très vigilant
car cette espèce est très prolifique et à cette saison les formes ailées dispersent rapidement les foyers. Par
contre Macrosiphum euphorbiae au printemps et en été provoque peu de déformations et produit peu de
miellat... Aphis fabae au printemps est souvent présent en foyers localisés que l’on peut assez facilement
maîtriser.
La décision d’intervention doit tenir compte des observations menées sur la parcelle : nombre et taille des
foyers, identification de l’espèce, conditions climatiques.
Mesures prophylactiques :
Le contrôle des mauvaises herbes (hôtes primaires, suivant les espèces, ou plantes refuges), la taille des tiges
affectées, l’observation des formes ailées sur les panneaux jaunes englués sont des moyens à mettre en œuvre
pour prévenir les attaques.
Bio-contrôle : De nombreux auxiliaires indigènes ou lâchés peuvent intervenir pour réguler les populations :
- prédateurs polyphages : coccinelles, syrphes, cécidomyies, chrysopes
- hyménoptères parasitoïdes spécifiques : Aphidius sp, Aphelinus, Praon...
 Le puceron vert du rosier ou Macrosiphum rosae
Il attaque principalement le rosier.
Les adultes aptères ont une taille de près de 3 mm, l’abdomen est très allongé de couleur verte à rose-mauve.
La couleur variable est liée à l’espèce mais aussi aux nutriments prélevés (jeunes pousse de rosiers riche en
anthocyanes, pigment rouge). Les pattes sont claires et longues, genouillées de noir. Les antennes sont
dirigées vers l’arrière et aussi longues que le corps. Les cornicules sont longs et noirs.
Le genre Macrosiphum a un comportement caractéristique qui devient un critère d’identification : approchés, ils
se laissent facilement tomber.
Les colonies se développent surtout au printemps. En mai des formes ailées émigrent sur des hôtes
secondaires comme les Scabieuses, puis l’espèce termine son cycle de nouveau sur les rosiers à l‘automne :
apparition de femelles sexopares et reproduction sexuée pour le passage hivernal sous forme d’œufs
diapausants.
Les rosiers attaqués ont des tiges moins longues, les feuilles émergentes sont malformées, parfois gaufrées.
Une forte population est préjudiciable au plan esthétique et peut salir les boutons et les fleurs.
L’apparition de fumagine est un signe d’un seuil de nuisibilité dépassé.
Le parasitisme naturel par le Praon volucre est remarquable.
Femelle ailée « mettant bas » une larve
(source http://aramel.free.fr)
Colonie sur bouton
(source GIE FPSO)
Femelles aptères de Macrosiphum rosae
(source GIE FPSO)
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
3
gggggggggg
ggggg
Les attaques sont fréquentes depuis plus d’un mois, mais les auxiliaires sont souvent très actifs dans les
entreprises qui ne traitent plus ou peu.
 Le puceron lanigère du pommier ou Eriosoma lanigerum
Eriosoma lanigerum se développe principalement sur pommier en Europe mais peut aussi, très rarement
cependant, s’attaquer au poirier.
Les adultes aptères mesurent 3 mm de long et leur couleur générale est marron-foncé. Ils secrètent de longs
filaments cireux (3 à 4 mm) qui s’enchevêtrent. Lorsqu’on écrase avec le doigt quelques individus, ces derniers
sont de teinte vineuse.
Les adultes ailés ont une envergure de 6 à 7 mm, un thorax noir, et un abdomen brun foncé.
Les cornicules sont très réduits.
Les larves et les femelles aptères hivernent, réfugiées sous l’écorce, dans les anfractuosités du tronc, des
chancres, ou sur les racines au voisinage du collet. La reprise d’activité intervient en début de printemps, en
mars-avril et les femelles commencent à se reproduire. Chacune d’elle engendre plus de 100 larves et donne
naissance à une dizaine de générations en six mois sur le mode parthénogénétique vivipare.
Les pucerons lanigères s’attaquent surtout aux parties ligneuses de l’arbre, plus rarement aux fleurs et aux
jeunes pousses. Suite à leur piqûre et à l’injection d’une salive toxique, les feuilles se crispent et s’enroulent.
Les rameaux se couvrent de boursouflures et de chancres pouvant atteindre la grosseur d’une noix en
empêchant la circulation de la sève. Ils peuvent également favoriser l’établissement d’une flore pathogène
(bactéries, champignons, virus…).
Il est difficile à éradiquer de par sa protection laineuse. Il est conseillé de limiter la présence des fourmis par un
anneau de glu sur le tronc car elles gênent l’activité des auxiliaires.
Aphelinus mali est un parasitoïde spécifique et performant de ce puceron.
Détail d’une colonie sur tronc de pommier
(source http://www.inra.fr/hyppz)
Gros plan
(source http://bugguide.net)
Des attaques sont signalées en pépinière fruitière.

Aleurodes
Il est important de distinguer Trialeurodes vaporariorum de Bemisia tabaci (Voir BSV N°5 du 13 mai 2011).
Bemisia tabaci est un vecteur potentiel de virus nuisibles réglementés, et il existe des exigences particulières à
l’export dans des zones protégées où Bemisia est absent.
Les populations de Bemisia sont toujours très présentes en cultures sous serres (Hibiscus, Lantana, Sundaville,
Mandevilla..), les populations de Trialeurodes vaporariorum se développent davantage sur verveines,
agératum, fuchsia... d’autant que les plantes arrivent en fin de culture...
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
4
gggggggggg
ggggg
FOCUS : Les deux espèces d’aleurodes : Trialeurodes vaporariorum et Bemisia tabaci
Adulte de Trialeurodes (ailes sur un plan)
et œufs (en cercle)
Adulte de Bemisia (ailes en toit
découvrant l’abdoment jaune)
(source GIE FPSO)
Puparium de Trialeurodes (bords droits, couronne ciliée, longues soies)
(source GIE FPSO)
Puparium de Bemisia (forme de lentille,
peu ou pas de soie, jaunâtre
(source GIE FPSO)
Puparium vides (blancs) et plein
(jaunes) de Bemisia
(source GIE FPSO)
Dégâts :
Pour se nourrir, les aleurodes piquent les feuilles et vident les cellules de leur contenu. Ce prélèvement peut
entraîner une réduction de la croissance et un jaunissement. Les aleurodes déposent des secrétions sucrées
sur lesquelles se développe de la fumagine qui altère les fonctions physiologiques des plantes.
Comme tout insecte piqueur-suceur, les aleurodes peuvent transmettre des virus et en particulier Bemisia
tabaci.
Mesures prophylactiques :
Il faut régulièrement observer le dessous des plantes sensibles, et avec une loupe portable (X10) pour repérer
les stades de développement et distinguer les deux espèces. L’observation des adultes sous les feuilles est
plus facile le matin en conditions fraîches.
Des panneaux chromatiques englués jaunes peuvent être utilisés pour faire du piégeage de masse (format A4
ou rouleaux) ou pour faire du piégeage de détection (11x25 cm ; 1/500 m² ; au dessus de cultures sensibles ;
comptages réguliers ou estimation du niveau de population).
L’élimination des plantes très infestées par le feu est une mesure très sage, surtout pour Bemisia tabaci.
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
5
gggggggggg
ggggg
Bio-contrôle :
L’utilisation de plantes pièges comme les plants d’aubergine, plus attractifs pour le ravageur que la culture
donne de bons résultats dans les études menées en horticulture.
- acarien prédateur d’œufs et de larves : Amblyseius swirskii
- hyménoptères parasitoides : Encarsia formosa, Eretmocerus eremicus (contrôle de Trialeurodes),
Eretmocerus mundus (contrôle de Bemisia)
- champignons entomopathogènes (HR >70%) : Paecilomyces fumosoroseum, Lecanicillium muscarium

Chenilles
L’activité des papillons a été précoce cette année et un nombre plus important de générations est à craindre.
Les pontes et les dégâts sont notoires dans nombre de cultures.
Elles sont très présentes sur toutes les cultures. Sous serres, Autographa gamma provoque déjà des dégâts
sur diverses cultures (entre autres sur Dahlia et Héliotrope).
Un diagnostic de Choreutis nemorana a été fait sur un lot de figuiers : Xylopode du Figuier ou petite teigne du
figuier... C'est une tordeuse ! De jeunes larves et des larves nymphosantes ont été observées. Les chenilles se
protègent sous des soies au moment des mues et les déjections sont visibles sous les amas soyeux. La
nymphose a lieu sur le feuillage. L’adulte mesure de 7 à 10 mm. Ce ravageur, plutôt méditerranéen, progresse
dans la région littorale atlantique. On observe, en principe, deux générations sous nos climats et un
parasitisme possible entre autre par l’hyménoptère Apanteles sicarius (Braconidé).
Adulte de Choreutis nemorana
(source : www.galerie-insecte.org)
Larve de Choreutis nemorana
(source : www.papillon-poitou-charentes.org)
Bio-contrôle :
-

bactéries entomopathogènes : Bacillus thuringiensis Var kurtaki ou azawaï
hyménoptère parasitoïde : Trichogramma sp (Chalcidien)
Acariens Tétranyques
En extérieur comme sous abris, le développement est favorisé à des Températures supérieures à 23°C et des
humidités relatives inférieures à 50%.
Des observations ont été faites sous abris sur rosiers, Ficus benjamina, crotons, agrumes, Sundaville, Datura
et Choysia...
Bio-contrôle :
-
acariens prédateurs : Phytoseiulus persimilis, Amblyseius andersonii, Neoseiulus californicus
cécidomyie prédatrice : Feltiella acarisuga (diptères)
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
6
gggggggggg
ggggg

Thrips
Ils sont très présents sur de nombreuses cultures sous abris en horticulture comme en pépinière sous abris
(bambous par exemple). Frankliniella occidentalis est l’espèce dominante et nécessite un suivi attentif car il est
vecteur de virus, dont le TSWV, virus nuisible réglementé et il existe des exigences particulières à l’export vers
des zones dites protégées où Frankliniella est absent.
Les conditions climatiques sont très favorables et l’évaluation du risque reste élevée.
Bio-contrôle :
-

acarien prédateur : Neoseiulus cucumeris, Amblyseius swirskii
punaise prédatrice : Orius sp
Otiorrhynques
Les dégâts sur rosiers provoqués par des adultes sont importants, leur présence est également constatée sur
Photinia, rhododendron… et de nombreuses plantes de pépinières.
Un grand nombre d'adultes réfugiés la journée sous les conteneurs peut être observé ! Les adultes ont une
activité nocturne... Ils peuvent pondre dans les plantes des feuillages qu'ils rongent mais aussi dans d'autres
cultures où le feuillage n'est pas rongé. Il faut dépoter régulièrement les plantes pour vérifier la présence de
larves.
Evaluation du risque : passage de moyen à élevé, car les conditions climatiques sont favorables à leur
développement (température du sol de 20°C favorise la nymphose).
Bio-contrôle :
-

nématodes entomopathogènes : Steinernema feltiae, kraussei ; Heterorhabditis bacteriophora, megidis
champignon entomopathogène : Metarhizum anisopliae
Clytres
En pépinière fruitière, une forte attaque du clytre à 4 points sur feuillage de cerisiers (Clytra quadripunctata) a
été observée. C'est une chrysomèle (coléoptère) de 8-10 mm, de forme allongée. Les adultes rongent les
bords des limbes foliaires des cerisiers.
Adulte de Clytra quadripunctata (source
http://www.futura-sciences.com)
Rhopalapion longirostre
(source http://www.reptilis.org)
Rhopalapion longirostre sur fleurs
(source microgalerie.canalblog.com)
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
7
gggggggggg
ggggg

Charençons Apions
Une attaque de Rhopalapion longirostre sur rose trémière a été observée en pépinière ornementale en culture
extérieure : perforation des feuilles et prévision de dommages sur boutons floraux par les stades larvaires.
Il s’agit d’un charençon (Curculionidé).

Cicadelles
Cet insecte piqueur-suceur est très mobile et vecteur de virus et de bactéries dont certains peuvent être
parasites de quarantaine, il nécessite donc une vigilance toute particulière. Leur présence a été observée sur
lierre, charme et figuier en conteneurs extérieurs et sous abris de nombreuses cultures sont concernées dont
les aromatiques.
Evaluation du risque : Les conditions climatiques, températures élevées et surtout sécheresse, restent
favorables à leur développement et l’évaluation du niveau de risque est en augmentation.

Cochenilles
La cochenille des agrumes (Planococcus citri) a été observée sur crotons, dipladenia sundaville.
Une cochenille spécifique a été identifiée sur bambous (Fargesia) : Trionymus bambusae.
Une cochenille à carapace type Saissetia, a été observée sur Lagerstromia (identification en cours).
Les cochenilles, autrefois appelées « poux collants », sont des insectes piqueurs-suceurs particuliers en raison
de leur forme et de leur mode de vie. Il en existe de nombreuses espèces parfois très polyphages ou, à
l’inverse, inféodées à un seul hôte. Leur cycle se déroule environ sur 1 mois.
Elles sont marquées par de nettes différences entre mâles et femelles (dimorphisme sexuel).
Les mâles ont un corps allongé présentant une seule paire d’ailes, translucides avec deux nervures
longitudinales. Leur allure générale est, à l’œil nu celle d’un moucheron mais ils passent souvent inaperçus.
Les femelles ont le corps large et aplati et ne possèdent jamais d’ailes. Toutes sont pourvues de glandes qui
secrètent un revêtement cireux ou une laque protectrice.
Les larves mâles et femelles sont aptères.
Sous serre, les cochenilles les plus représentées sont celles à corps mou, elles présentent un aspect farineux
(cochenilles farineuses) et mesurent de 4 à 6 mm.
FOCUS : Planococcus citri ou cochenilles des agrumes
Eléments de biologie et conditions favorables :
La cochenille farineuse des agrumes tient son nom de la substance cireuse blanche qui recouvre et protège le
corps de la femelle, alors que d’autres familles développent des carapaces (Lecaniidae) ou des boucliers
(Diaspididae).
L’adulte femelle de P. citri aptère, mesure 2,5 à 4 mm de long et 2 à 3 mm de largeur. La tête, le thorax et
l’abdomen sont fusionnés d’où sa forme oblongue .Les antennes sont réduites et les pattes bien développées,
elles sont disposées sous le corps et peu visibles. Il est de couleur blanchâtre.
L’adulte mâle mesure 1 mm au maximum, il possède deux paires d’ailes et deux longues soies à la partie
postérieure de son corps brun orangé. Il est dépourvu de pièces buccales et ne vit que 3 à 4 jours le temps de
s’accoupler.
Les femelles adultes n’ont pas d’ailes et pondent leur oeufs dans un ovisac ; les larves mâles ou femelles se
ressemblent, leur corps grisâtre est protégé de cire blanchâtre : tête-corps fusionnés, premiers stades mobiles,
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
8
gggggggggg
ggggg
stades âgés peu mobiles.
Les cochenilles bougent peu et ont tendance à former des colonies. La durée de développement de P. citri est
d’environ 1 mois pour une température de 26°C sous une humidité relative de 60%.
Dégâts :
Du printemps à l’été les dégâts sont visibles à l’aisselle des bourgeons, la base des feuilles, l’intérieur des
gaines foliaires enroulées. P.citri secrète de grandes quantités de miellat (fumagine).
Les attaques provoquent un ralentissement de la croissance, un jaunissement des feuilles ou une déformation
et parfois une défoliation, des pertes de fleurs ou de fruits.
La plante-hôte est exposée à un risque de transmission de virus.
Femelles, ovisac et œufs
(source GIE FPSO)
Mâle ailé
(source GIE FPSO)
Colonie sur dipladénia
(source GIE FPSO)
Evaluation du risque :
Les conditions climatiques sont optimales pour le développement de foyers de P.citri, les manipulations de
plantes accélèrent le risque de dispersion.
Mesures prophylactiques :
Il faut tailler les branches atteintes, éliminer les plantes trop infestées, éviter de réutiliser les poteries et les
plaques de manutention ou soigneusement les désinfecter.
Bio-contrôle :
La pause de panneaux jaunes et de capsules de phéromone permet de détecter la reprise d’activité sexuelle à
la sortie de l’hiver et de suivre les niveaux de populations.
- Prédateur spécifique des cochenilles farineuses : Cryptolaemus montrouzieri (coccinelle)
- Préadateur polyphage : Chrysopes
- hyménoptères parasitoïdes spécifiques : Leptomastix dactylopii, Leptomastidea abnormis,
Coccidoxenoïdes perminutus
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
9
gggggggggg
ggggg
Maladies

Oïdium
Une attaque faible a été observée sur chênes en pleine terre.
Une forte pression est observée surtout sous abris sur Phlox, verveines, pétunias retombants, callibrachoas,
rosiers mais aussi sur Lagerstroemia en culture extérieures.
Microsphaera alphitoïdes sur chêne
(source GIE FPSO)
Uncinula australiana sur largerstroemia
Oïdium sur pétunia
(source GIE FPSO)
(source GIE FPSO)
Les écarts thermiques jours/nuits génèrent des variations d’humidité favorable à l’oïdium. Le mycélium se
développe en conditions sèches, les conidies germent en conditions humides.
Le mycélium est plutôt superficiel et peut envahir tous les organes tendres de la plante.
Une forte attaque peut pénaliser le développement des pousses de l’année.

Mildiou
Un début d'attaque de Bremia lactucae (mildiou des composées) a été observé sur gazania : tout commence
par un jaunissement par plage étendue, plutôt des feuilles du bas ou du cœur. Le diagnostic est conforté par la
sporulation typique blanche sous les feuilles.
Evaluation de risque : Conditions humides favorables (excès d'arrosage, abris mal ventilé).
Plasmopara obducens a été diagnostiqué à plusieurs reprises sur des cultures d’Impatiens X walleriana : un
jaunissement et une sporulation blanche sous les feuilles, peuvent conduire à un dépérissement en culture
comme dans les massifs après plantation.
Sporulation face inférieure
de Bremia lactucae sur gazania
(source GIE FPSO)
Jaunissement face supérieure
des feuilles de gazania
(source GIE FPSO)
Sporulation face inférieure de
plasmopara obducens sur impatiens
(source GIE FPSO)
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
10
gggggggggg
ggggg

Taches foliaires
Septoriose
Une attaque du champignon Septoria lavandulae sur lavande est classique en pépinière lorsque la culture est
arrosée par aspersion.
Evaluation de risque : faible.
Criblure bactérienne du laurier palme
La bactérie Pseudomonas syringae pv syringae a été identifiée sur Prunus laurocerasus et des attaques fortes
ont été observées en cultures de conteneurs.
Des taches auréolées de jaune apparaissent en début d’attaque et évoluent en taches nécrotiques se perforant.
Le risque est très fort en pépinière de conteneur et faible en pleine terre.
L'agent pathogène est disséminé par la pluie (l’aspersion) et le vent. En été la bactérie subsiste à la surface des
feuilles et des branches et ne contamine que l'hiver par temps froid et humide : la bactérie pénètre alors par des
plaies (plaies de taille, plaies pétiolaires).
Notons que l’attaque conjointe de la bactérie et de l’oïdium ont pu conduire par le passé à qualifier l’oïdium de
perforant. C’est une notion erronée aujourd’hui.
Septoria lavandulae
(source http://www.omafra.gov.on.ca)
Criblure bactérienne
(source GIE FPSO)
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
11
gggggggggg
ggggg
Récapitulatif de l’évaluation du risque
Ravageurs
psylles
pucerons
aleurodes
cochenilles
acariens
chenilles
otiorrhynques
thrips
cicadelles
clydre
Abris
Maladies
oïdium
rouille
fusariose
mildiou
taches foliaires
criblure bactérienne
Abris

=
=
=

=

=
=

=
Hors-sol
=

Pleine terre
=

Hors sol
Pleine Terre
Légendes :
Pas observé
Pas de pression
Pression faible
Pression moyenne
Pression forte
Indicateur d’évolution du risque depuis le dernier BSV :
- augmentation du risque : 
- diminution du risque : 
- risque identique : =
Remarques générales :
 Sur les agents de bio-contrôle soumis à l’homologation des produits phytopharmaceutiques il faut vérifier
les usages homologués sur e-phy : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
 Sur les organismes nuisibles réglementés : voir notamment le guide des organismes nuisibles :
http://www.astredhor.fr/data/info/65827-Guide_PPE.pdf
" Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques,
par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 ".
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être
transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises
par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées
sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
Bulletin de santé du végétal Sud-Ouest Horticulture - Pépinières N°6 - 8 Juin 2011
12
Téléchargement