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CRDP
Académie de Versailles
Générique des
Acteurs de bonne foi
Les premiers échos
On trouve la première trace des Acteurs
de bonne foi le salon de Mlle Quinault,
dite Quinault Cadette, en 1748. Françoise
Quinault du Frêne, dite Quinault cadette
(1701-1783), était une femme de théâtre
et excellente comédienne, très consultée
par les auteurs. Elle était la fille de Jean
Quinault, de la Comédie-Française, donc
enfant de la balle. Ses soupers étaient cé-
lèbres pour leur gaieté et leur esprit. Elle
traitait sur un même pied la noblesse et
les poètes crottés.
Elle possédait à 21 ans une grande ré-
putation de savoir et d’esprit et recevait
deux fois par semaine à dîner chez elle les
personnages les plus cultivés de Paris.
On peut citer parmi eux madame d’Épi-
nay, Marivaux, d’Alembert, Rousseau, Di-
derot ou encore Claude Crébillon.
On sait qu’en 1731-1732, elle prit l’ha-
bitude de réunir sept amis pour des sou-
pers fins agrémentés de représentations
théâtrales sous toutes ses formes (lanter-
ne magique, marionnettes, chiens savants,
satire personnelle …).
Il est donc possible que Les acteurs de
bonne foi ait été lu ou joué dans ce cercle
intimiste de lettrés.
On sait que Marivaux serait parvenu à
faire jouer sa pièce en 1755 au Théâtre
Français.
Or les registres de l’établissement in-
diquent que le Français faisait relâche ce
jour-là. Si Marivaux a pu donner sa pièce,
elle n’a obtenu que peu de succès car cette
éventuelle représentation n’a pas connu
de suite.
Enfin, Marivaux fait publier son texte
en novembre 1757 dans Le Conservateur.
Nous évoquerons plus loin le contexte lit-
téraire de 1757.
Pistes de travail
Comprendre le rôle des salons au
XVIIIe siècle. On demandera aux élèves de
chercher qui était Mademoiselle Quinault,
puis quels étaient les autres salons en
vogue à la même époque, tenus par des
« dames » (Madame Geoffrin, madame
du Deffand,mademoiselle de Lespinasse,
madame de Tencin par exemple). On leur
demandera qui était reçu dans ces salons, ce
qu’on y faisait et leur rôle social et littéraire.
Les caractéristiques de la pièce
Il s’agit d’une pièce en prose et en un
acte. C’est une œuvre tardive si on la situe
dans la vie et l’œuvre de Marivaux (1688-
1763).
Marivaux est assez familier des piè-
ces courtes en un acte. On peut citer Le
père prudent et équitable (1706), Arlequin
poli par l’amour (1720), Le Dénouement
imprévu (1724), L’île des esclaves (1725),
L’Héritier du village (1725), La Nouvelle Co-
lonie (1729), perdue puis réécrite sous le
titre de la Colonie (1750), La réunion des
Amours (1730), L’École des mères (1732),
La méprise (1734), Le legs (1736), La joie
imprévue (1738), Les Sincères (1739),
L’épreuve (1740), La commère (1741), La
Dispute (1744), Le préjugé vaincu (1746),
La femme fidèle (1755), Félicie (1757)
et La Provinciale (1761). Ces pièces sont
toutes écrites en prose à l’exception de la
première.
Pistes de travail
Découvrir d’autres pièces courtes de
Marivaux. On demandera aux élèves de
choisir, parmi les titres indiqués en rouge
(choisis car ce sont les plus joués et les
plus connus), une autre pièce de Marivaux.
Après une lecture personnelle de l’œuvre,
ils en proposeront une analyse qui résumera
l’intrigue, présentera les personnages et les
thèmes principaux et enfin établira les points
communs avec Les acteurs de bonne foi.