
4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease
intraveineux peut être transformé en traitement peroral
après 5 jours si l'on observe une amélioration. La résis-
tance de P. jirovecii au CTX est difficile à mettre en
évidence vu l'impossibilité de cultiver cet organisme. Les
polymorphismes génétiques ont été utilisés pour indiquer
la présence de résistance. On a conclu à la résistance aux
sulfamides à partir de mutations ponctuelles spécifiques
dans le gène de la déhydrostéroate synthase et cette résis-
tance est en rapport avec l'utilisation préalable des médi-
caments pour la prophylaxie de la PJP. La signification
clinique de cette résistance reste encore mal définie. La
prévalence des mutants de la déhydrostéroate synthase
varie entre 70% et 80% aux Etats-Unis, 19% et 35% dans
certaines parties de l'Europe et se situe à 13% en Afrique
du Sud.31,32 Vu le manque de disponibilité de ces études
génétiques pour aider au diagnostic de la résistance, on
doit se baser sur des données comme les aggravations
évidentes clinique ou radiologique de la PJP malgré un
traitement satisfaisant au CTX ; l'aggravation ou l'absence
d'amélioration clinique après l'administration de CTX
pendant 5 à 7 jours indique une résistance probable. Des
régimes alternatifs pour la PJP progressive sont la clin-
damycine avec la primaquine, la dapsone avec le trime-
thoprim ou l'atovaquone.33 Les enfants atteints d'une
forme très sévère et d'une insuffisance respiratoire hy-
poxémique aiguë (paO2 < 70 mm Hg à l'air ambiant)
peuvent nécessiter des corticostéroïdes et une assistance
ventilatoire. Dans un essai multicentrique randomisé en
double aveugle et contrôlé par placebo, concernant les
corticostéroïdes en soutien dans la PJP, Walmsley et Coll.
n'ont pas montré le moindre effet sur les résultats clini-
ques alors que d'autres études prospectives avaient
confirmé les avantages et l'absence de risque de ce trai-
tement.34-36 On a fait une relation entre les corticostéroï-
des et la réactivation d'infections opportunistes latentes.37
Les avantages à court terme de la ventilation mécanique
chez les enfants atteints de PJP varient entre 0% et 60%.38
Virus
Le virus le plus couramment identifié chez les enfants
infectés par le VIH est le cytomegalovirus (CMV). Le
rôle pathogène exact de ce virus est incertain. P. jirovecii
et CMV se rencontrent souvent comme agents co-
infectants chez les enfants atteints de maladie grave.39 Il
est possible que le CMV ne soit qu'un compère innocent
ou encore qu'il puisse causer une réactivation de la mala-
die. Une « véritable » infection pulmonaire se manifeste
par la présence d'inflammation et d'une identification
histologique du virus dans les tissus pulmonaires prélevés
par biopsie qu'elle soit transbronchique et assistée par
radio-video ou qu'elle soit chirurgicale. En cas de maladie
clinique, il y a aussi parfois une atteinte systémique. Les
tests sérologiques et les cultures urinaires de CMV ne
sont pas suffisants pour confirmer un diagnostic. L'identi-
fication du virus en réplication active par une réaction de
polymérase en chaîne de l'ADN (PCR) est plus fiable
mais est difficile à obtenir dans la plupart des pays en
développement. Le traitement par le gancyclovir est
conseillé pour les patients atteints de rétinite, de troubles
gastro-intestinaux ou de maladie pulmonaire sévère due
au CMV. On ne les conseille pas comme traitement de
routine. Une infection active par le CMV dans une PJP
sévère a été décrite comme signe de mauvais pronostic.37
D'autres virus respiratoires tels le virus respiratoire
syncytial (RSV), le virus de la rougeole, les virus in-
fluenza et parainfluenza ainsi que l'adénovirus se ren-
contrent chez les enfants atteints de pneumonie et infec-
tés par le VIH.40 La prévalence des infections virales est
plus faible que celle des infections bactériennes chez les
enfants infectés par le VIH.41 Les taux de létalité prove-
nant de la pneumonie à RSV sont plus élevés chez les
enfants infectés par le VIH que chez les non-infectés
(8% vs. 2%).41 L'association de la rougeole et de la
pneumonie avec le VIH n'a pas été largement décrite,
bien que la rougeole soit estimée comme responsable de
800.000 décès par an au niveau mondial.42 La vaccina-
tion contre la rougeole s'avère protectrice à la fois chez
les enfants infectés et non-infectés par le VIH, mais une
maladie aiguë due à l'échec de la vaccination ou à l'ab-
sence de vaccin peut être fulminante. L'infection par le
VIH-1 n'augmente pas la sensibilité au metapneumovi-
rus humain,43 tandis que l'association entre le syndrome
de détresse respiratoire aiguë (SARS) et l'infection par
le VIH-1 n'a pas encore été décrite.
Bactéries
La pneumonie bactérienne est fréquente à tous les stades
de l'infection par VIH-1 et à tous les âges. Dans les pays
en développement, les IRA sont plus susceptibles d'être
dues aux bactéries qu'aux virus et ont une plus grande
gravité. La bactériémie est deux fois plus fréquente chez
les enfants infectés par le VIH que chez les non-infectés
(15% vs. 7%).29 Les pathogènes observés chez les en-
fants atteints de pneumonie et infectés par le VIH sont
similaires à ceux observés chez les enfants non-infectés.
S. pneumoniae est régulièrement la cause la plus fré-
quente de pneumonie bactérienne. L'incidence est esti-
mée comme étant 42 fois supérieure dans le groupe
infecté par le VIH par rapport au groupe non infecté.29
L'aspect clinique et les réponses au traitement sont simi-
laires à ceux observés chez les enfants non-infectés par
le VIH, mais les infections dues aux organismes résis-
tants à la pénicilline y sont plus fréquentes. Les taux de
rechute après traitement sont plus élevés chez les en-
fants infectés par le VIH que chez les enfants non-
infectés (6% vs. 3%).29 La pneumonie à Haemophilus
influenzae est également courante chez les enfants in-
fectés par le VIH, mais sa prévalence a pu être réduite
dans les pays où une vaccination de routine par le vac-
cin Hib a été introduite. Staphylococcus aureus et les
bactéries à Gram négatif (par exemple les salmonella
non-typhoIdes, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli
et Pseudomonas aeruginosa) sont également rencontrés
couramment chez les enfants infectés par le VIH.25,27
Les enfants infectés par ces pathogènes sont fréquem-
ment en état de malnutrition, répondent mal au traite-
ment de première ligne et ont des résultats médiocres.
Mycobacterium tuberculosis
Des 3,1 millions d'enfants (estimation) âgés de moins de
15 ans et atteints d'une infection tuberculeuse dans le
monde, la majorité réside dans les pays en développe-
ment où la prévalence du VIH est élevée.44 Différentes
études ont récemment confirmé que 7% à 16% de l'en-
semble des épisodes de pneumonie aiguë chez les enfants
infectés par le VIH sont dus à M. tuberculosis.45 La TB