MA 4655.247 Economie et politique de l’éducation et de la formation La théorie du capital humain La théorie du capital humain est née du constat que les facteurs classiques de production (terre, capital, travail) n’expliquaient qu’une partie de la croissance économique. A la fin des années 50, des travaux aux Etats-Unis ont montré statistiquement qu’une part de la croissance économique était imputable au capital humain; celui-ci est défini comme un ensemble de compétences, de savoirs, de savoir-faire acquis par un individu et qui augmentent sa capacité productive. 1 MA 4655.247 Economie et politique de l’éducation et de la formation La théorie du capital humain (suite) Le capital humain peut être mesuré par une approche macro- et micro-économique. La macro-économie étudie l'économie à l’échelle d’un pays à travers les relations entre les grands agrégats économiques, tels que par exemple le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, …Elle tend à expliciter ces relations et à prédire leur évolution face à une modification des conditions (par exemple l’augmentation du prix du pétrole). La micro-économie étudie les comportements du consommateur et de l’entreprise, entre autres, dans leurs prises décisions. Le consommateur est considéré comme un « offreur » de travail et un « demandeur » de produits finis. L’entreprise est assimilée à une « demandeuse » de travail et à une « offreuse » de produits finis et de consommations intermédiaires. 2 MA 4655.247 Economie et politique de l’éducation et de la formation La théorie du capital humain (suite) Approche macro-économique : la mesure de l’apport de l’éducation à la croissance économique L'explication traditionnelle de la croissance économique repose sur deux facteurs de production : le travail et le capital. Or à la fin des années 60 plusieurs économistes nord américains, parmi lesquels Schultz et Denison démontrent que l'éducation contribue aussi à l'augmentation du produit national, c’est-à-dire à la création de l’ensemble des biens et des services produits annuellement. Démarche macroéconomique de DENISON (« facteur résiduel ») visant à mesurer l ’apport de l ’éducation à la croissance économique des Etats-Unis de 1929 à 1957 3 MA 4655.247 Economie et politique de l’éducation et de la formation La théorie du capital humain (suite) Critiques à l’égard de la démarche de Denison Hypothèse que les gains des différents groupes de travailleurs = mesure de leur contribution à la production. Quelle relation entre productivité du travail et salaire ? « Influence du progrès des connaissances » = valeur résiduelle …comprenant aussi des erreurs statistiques ? Qualité des données utilisées ? Cf. études ultérieures avec d’autres résultats. 4 MA 4655.247 Economie et politique de l’éducation et de la formation La théorie du capital humain (suite) Annexe 2 : L’éducation et la croissance économique Source : Hanhart, S. Falter, J.-M. avec la coll. De Pasche C. (2006). Education et croissance économique. Formation professionnelle et croissance économique. Etat de la question et propositions de pistes de recherche en Suisse. Mandat de l’Office fédéral de la formation professionnelle (pp. 3 - 6). Genève : Université (non publié). 1. 2. 3. 4. Questions Quel nouvel élément Lucas apporte-t-il par rapport à la formulation initiale de la théorie du capital humain telle qu’elle a été formulée par Denison (cf. le tableau 5) ? Selon certains modèles de croissance endogène, quelles sont les relations entre la formation et l’innovation ? Pourquoi la recherche empirique sur l’impact de l’éducation sur la croissance économique est-elle en retard sur la théorie économique ? Comment comprendre qu’un pays dont la population dispose d’une bonne formation initiale aura tendance à plus investir dans son capital humain qu’un pays disposant d’une population 5 faiblement qualifiée ?