Le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et

AVIS
CESER
Hauts-de-France
Conseil Économique, Social et Environnemental Régional
Le Contrat de Plan Régional de Développement des
Formaons et de l’Orientaon Professionnelles
(CPRDFOP)
Rapporteur : Pierre THOMAS
12 décembre 2016
Eclairer l’avenir
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Le Conseil Economique, Social et Environnemental Hauts-de-France, réuni en Assemblée plénière le
lundi 12 décembre 2016 à Lille, sous la présidence de M. Laurent DEGROOTE, Président,
Vu :
- la loi 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements
et des régions,
- la loi la loi n° 86-16 du 16 janvier 1986 relative à l’organisation des régions,
- la loi n° 92-125 du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République,
- la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales,
- l’article 250 de la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l’environnement (loi Grenelle 2),
- la loi n°2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections
régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral,
- la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République,
Sur saisine de Monsieur le Président du Conseil régional Hauts-de-France sur le Contrat de Plan
Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP), en date
du 25 novembre 2016,
Vu le projet de rapport-avis élaboré par la Commission 2 « Emploi et Formation tout au long de la vie »
(Vice-président : Philippe ROLLET),
Après avoir entendu Pierre THOMAS, Rapporteur,
Après en avoir délibéré,
ADOPTE le présent avis :
Votants : 129
Pour : 123
Contre : 3
Abstention : 3
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En application de l’article L.4241-1 du Code général des Collectivités Territoriales, le Président du
Conseil régional a sollicité l’avis du CESER au sujet du Contrat de Plan Régional de Développement des
Formations et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP).
Le CESER tient à remercier à cet égard, pour la présentation du projet et leurs observations sur le
CPRDFOP :
- M. Laurent BULTOT, Directeur de la Mission d’Appui aux Programmes Régionaux de Formation
- Mme Marie-Luce DELHAYE, Chef du service Animation, expertise des relations Economie -
Emploi, Mission d’Appui aux Programmes Régionaux de Formation
Le CESER rappelle, en comprenant les raisons liées au travail collectif préalable, le délai très court dont
il dispose compte tenu de l’enjeu de l’élaboration d’un tel document.
En ce sens, le CESER souhaiterait être saisi du document finalisé.
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La nécessaire adaptation du système de formation au XXI
ème
siècle
Le CESER souhaite rappeler en introduction l’importance des mutations du travail et leurs impacts sur
la formation professionnelle continue. Ces mutations remettent en cause la linéarité des trajectoires
professionnelles.
« L’accélération de l’innovation a pour effet majeur d’accélérer l’obsolescence des compétences
professionnelles. Des métiers entiers sont emportés par les vagues d’innovations. L’invention de
l’imprimerie avait balayé la profession de copiste, celle de l’électricité les fabricants de chandelles.
L’invention d’internet emporte aujourd’hui par vagues des dizaines de professions. Les algorithmes
se substituent progressivement à l’homme pour s’acquitter des tâches répétitives. Le mouvement a
d’abord touché l’agriculture, a ensuite pénétré l’industrie et se généralise désormais de plus en plus
dans les services : les conducteurs de métro, les chauffeurs de taxi mais aussi les journalistes
spécialisés ou les chirurgiens n’existeront probablement plus demain. Avec l’accélération du rythme
des innovations, il est estimé que près de la moitié des emplois sont aujourd’hui « à risque »,
particulièrement dans les services routiniers et moyennement rémunérés.
Dans le même temps, de nouveaux tiers émergent : tous les métiers liés à l’exploitation des
données mais aussi manager de la diversité, responsable déchets, responsable relations écoles ou
encore happiness manager. Et il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg : on estime qu’entre un
tiers et 70% des métiers de demain n’ont pas encore été inventés. Les individus qui risquent de voir
leur profession se robotiser doivent pouvoir se réorienter vers un nouveau métier.
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»
S’il est difficile d’identifier les compétences nécessaires pour des métiers n’existant pas encore, le
CESER considère que la responsabilité partagée de gouvernance de la politique de formation en
région se doit de préparer les chemins de l’avenir en répondant prioritairement aux jeunes, aux
personnes qui sont ou qui pourraient être éloignées de l’emploi. Un préalable souhaitable à cette
démarche est la maîtrise des savoirs fondamentaux, que sont « lire-écrire-compter-s‘ exprimer », à la
sortie du système scolaire.
Elle doit également prendre en compte les évolutions portées par la loi de mars 2014 en matière de
qualité de réalisation mais aussi de réponse aux demandes des jeunes, des familles et des adultes.
De plus, les demandeurs d’emploi ne formulent pas spontanément une demande de formation.
Leurs premières demandes sont d’accéder à un emploi, à une rémunération de leur capacité à
travailler, et, indirectement à une reconnaissance sociétale.
En cela, la formation n’est pas perçue autrement par les demandeurs d’emploi que comme un substitut
au travail. Elle doit évoluer afin de s’inscrire au sein de parcours d’accès à l’emploi y compris dans le
cadre d’une alternance entre des temps de travail, des temps de chômage et des périodes de
formation. Pour le CESER, elle doit être accompagnée pour assurer le suivi des actifs privés ou non
d’emploi, à cet effet, le cadre du Conseil en Evolution Professionnelle doit être renforcé.
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Libérer la formation – Manifeste pour une formation réellement continue et inclusive – Cabinet Asterès et la FFP – Juin 2016
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