
ANTOINE GESSLER
Le diagnostic tombe comme
un couperet: «maladie incura-
ble». Même annoncé d’une ma-
nière douce et avec maintes pré-
cautions, le verdict résonne
comme un coup violent. Une
fois le choc assimilé, il faut faire
face. Organiser sa vie et l’exis-
tence de ses proches. Et c’est là
qu’intervient l’équipe multidis-
ciplinaire spécialisée en soins
palliatifs basée à l’hôpital de
Martigny.
Une unité de soins palliatifs,
une consultation ambulatoire
spécialisée et une équipe mobile
de soins palliatifs constituent
une aide précieuse en cas de ma-
ladie évolutive incurable.
Le patient prioritaire
«Les projets du patient sont prio-
ritaires» explique la doctoresse
May Monney.
«Souvent les patients sont in-
quiets mais, après, nombreux sont
ceux qui confient «J’aurais dû ve-
nir avant…»
Celles et ceux qui souhaitent
dans toute la mesure du possible
éviter une hospitalisation et de-
meurer chez eux peuvent béné-
ficier d’une intervention à domi-
cile. «L’équipe mobile se déplace
sur les lieux de vie des patients, à la
demande des médecins traitants et
des infirmières des soins à domi-
cile. Elle fonctionne toujours en bi-
nôme médico-infirmier».
Il y a encore en l’occurrence
des clichés à corriger. «Les soins
palliatifs font partie des soins de fin
de vie. Mais ce n’est pas que cela.
Une énorme partie des soins sont
donnés tout au long de la maladie.
Il faut démystifier car il ne s’agit
pas nécessairement de la phase
terminale. Certaines personnes
sont suivies depuis plusieurs an-
nées…» Susceptibles d’interve-
nir à toutes les étapes de la mala-
die, les équipes des soins pallia-
tifs améliorent la qualité de vie
des patients comme elles appor-
tentdutempsd’écoute pour aide
et conseils.
Main dans la main
«Les équipes des soins palliatifs
n’interviennent jamais sans
l’aval du médecin traitant. Elles
répondent à des demandes des
professionnels, travaillant main
dans la main avec eux. D’où l’im-
portance de la communication.»
Sur le terrain, l’équipe mo-
bile composée de 5 infirmières
à temps partiel et d’une pré-
sence médicale permanente
apporte une aide précieuse
pour les patients comme pour
les familles plongées dans les
abîmes de la douleur. Parfois,
les situations sont particuliè-
rement difficiles. Comment
admettre la réalité, lorsque,
par exemple, les patients sont
jeunes avec des enfants en bas
âge? «Les équipes de soins pal-
liatifs ont la possibilité de de-
mander le soutien des psychia-
tres et de psychologues».
Efficace collaboration entre
les différents professionnels de
la santé, du social et de l’assis-
tance spirituelle, les soins pal-
liatifs ont fait la preuve de leur
nécessité. Mais comment faire
face avec seulement 8 lits pour
5 chambres à l’hôpital de
Martigny et des équipes mobi-
les qui, par tous les temps, doi-
vent aller du val d’Anniviers à
Saint-Gingolph? «La demande
est là. Mais nous devons refuser
des patients…»
DSSC Service cantonal
de la santé publique
Les pages santé déjà parues peuvent
être consultées sur notre site:
http://www.lenouvelliste.ch/fr/
dossiers/detail/pages/
articles-1431-206563
www.vs.ch/sante www.promotionsantevalais.ch www.addiction-valais.ch
PARTENARIAT
EN BREF
LE MAG SANTÉ
18 JEUDI 13 JUIN 2013 LE NOUVELLISTE
UNE CAMPAGNE ORIGINALE POUR INCITER LES JEUNES À NE PAS FUMER
Concours «Apprentissage sans tabac»: 868 apprentis valaisans ont gagné!
Arrêter de fumer, c’est bien; ne pas
commencer du tout, c’est encore
mieux! Dans ce but, le CIPRET
Valais (Centre d’information pour
la prévention du tabagisme) a lancé
en 2011 le projet de la Ligue pulmo-
naire suisse «Apprentissage sans ta-
bac». Les conditions de participa-
tion sont simples, les apprentis ne
doivent pas consommer de tabac
durant une année complète d’ap-
prentissage. Ce sont 868 apprentis,
soit 75% des personnes inscrites
cette année qui ont tenu leur enga-
gement. Ils recevront chacun un
bon de cinéma et 20 d’entre eux ga-
gneront en plus d’autres prix tels
que week-end à Europa Park, pass
pour le Paléo Festival Nyon, pass
pour l’Open Air Gampel, etc. Deux
cérémonies de remise des prix sont
organisées par le CIPRET, une à
Viège le 19 juin et une à Sion le
20 juin prochain.
Le CIPRET tient à féliciter tous les
participants pour leur engagement.
Sachant que la majorité des fu-
meurs a commencé avant 18 ans, la
pertinence d’un tel projet n’est plus
à démontrer. D’autant plus que ces
jeunes constituent une cible privilé-
giée pour l’industrie du tabac qui as-
socie dans ses publicités consom-
mation de tabac et affirmation de
soi. Le concours «Apprentissage
sans tabac» montre que choisir de
ne pas fumer est au contraire un
moyen adulte de s’affirmer en mi-
sant sur sa santé.
Les inscriptions pour 2013-2014
sont d’ores et déjà ouvertes aux
apprentis de la 1ère à la 4ème an-
née. Inscription jusqu’au 8 octo-
bre sur www.apprentissage-sans-
tabac.ch C
LES SOINS PALLIATIFS EN VALAIS C’EST...
8
LITS À DISPOSITION
dans 5 chambres à
l’hôpital de Martigny
240
PERSONNES
SUIVIES
dans le Valais romand
DOCTORESSE
MAY MONNET
SOINS PALLIATIFS
SOINS PALLIATIFS Répondre aux demandes des professionnels et travailler avec eux.
Le patient doit être prioritaire
Equipe
Mobile
de Soins Palliatifs
- Médecin-infirmière-psychologue
- Soins de 2e ligne assurés par des
équipes pluridisciplinaires
- Se déplace dans les lieux de vie
(domicile, institution)
- Dans les CMS, EMS ou autre
institution
- Au cabinet du médecin traitant
- Ambulatoire
- Diffuser la culture des soins palliatifs
- Mission clinique
- Mission de formation
- Mission «Recherche»
- Mission «Réseau»
EMSP
Définition: équipe multidiscipli-
naire formée et expérimentée
dans le domaine des soins
palliatifs.
Equipe Mobile de Soins Palliatifs
HOFMANN
Info NF
Photo prétexte. DR
A l’hôpital de Martigny, les équipes des soins palliatifs améliorent la qualité de vie des patients.
LE NOUVELLISTE/CHRISTIAN HOFMANN
«Les équipes
des soins
palliatifs
n’interviennent
jamais sans l’aval
du médecin
traitant.»
DR
DR
ag - gb