
u LPEE MAGAZINE le bulletin d’information du Laboratoire Public d’Essais et d’Etudes - N°57 - 4ème Trimestre 2011  Page 4
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ACTUALITES
Interview du Directeur du LPEE parue dans la revue “Construire”
M. Abdelhakim Jakani étale la feuille de route du LPEE
M. Abdelhakim Jakani, Directeur Général du LPEE a accordé une interview à la revue mensuelle “Construire”. Dans cet entretien, M. Jakani a passé en revue la conjoncture actuelle que vit le LPEE notamment face à une concurrence de plus en plus acharné 
sur le marché marocain où de nouveaux laboratoires s’installent. M. Jakani a également longuement abordé les projets de développement du LPEE et leurs motivations. C’est cette partie que nous avons choisie pour vous la présenter.
Magazine Construire : Vous avez mis 
en place au sein de LPEE une nouvel-
le stratégie d’organisation et de fonc-
tionnement, à partir du 2e trimestre de 
2010. Pouvez-vous nous en parler ?
Abdelhakim Jakani : En effet, c’est une 
stratégie  qui  est  basée  sur  des  recom-
mandations  d’un  audit  d’ordre  organi-
sationnel  que  nous  avons  effectué  au 
LPEE avec l’aide de spécialistes. Ainsi, 
pour  avoir  une  vision  en  interne,  nous 
avons procédé à une évaluation de nos 
points forts que nous devons consolider 
et  développer  et  de  nos  points  faibles 
pour les résorber ou les atténuer. Et pour 
avoir une vision en externe, nous avons 
procédé  à  une  enquête  sur  l’image  de 
marque  du  LPEE  telle  que  perçue  par 
ses clients.  Nous avons  aussi organisé 
des  rencontres  avec  le  personnel  pour 
savoir  comment  il  se  projette  dans  le 
nouvel  environnement  économique.  Et 
puis, nous avons tenu compte de la ten-
dance  politico-économique  du  pays  qui 
prône la libération du marché.
Cette  libéralisation  du  marché  a  natu-
rellement  engendré  l’existence  de nou-
veaux  laboratoires  concurrents,  ainsi 
que  l’arrivée  de  laboratoires  étrangers. 
Les  concurrents  nationaux  sont  certes 
de  petits  laboratoires  par  rapport  au 
LPEE mais ils sont cependant capables 
de remporter jusqu’à 70% des marchés 
de tailles petite et moyenne. Quant aux 
concurrents  étrangers,  ils  visent  claire-
ment les grands projets.
En fait, il est évident que le Laboratoire 
doit être de grande taille avec des moyens 
sophistiqués et développés pour pouvoir 
accompagner les grands projets tels que 
les ports, les barrages, les aéroports, les 
autoroutes  etc….  Dans  ces  projets,  le 
LPEE est effectivement dominant, mais 
il ne doit pas non plus négliger les petits 
projets, étant donné sa mission  histori-
que de service public.
D’autre  part,  nous  sommes  concurren-
cés,  depuis  peu,  par  des  Laboratoires 
étrangers aussi importants que le nôtre, 
venant  soumissionner  à  des  marchés 
marocains  avec  des  prix  qui  sont  par-
fois  très  bas.  Le  risque  peut  être  une 
exportation  de  la  crise  européenne  de 
l’ingénierie  vers  le  Maroc.  En  effet,  la 
réglementation  prévoit  la  préférence 
nationale, mais elle ne l’oblige pas, cela 
reste un choix du maître d’ouvrage.
Au  vu  de  ce  qui  précède,  c’est-à-dire 
un  marché  ouvert  aux  nationaux  et  aux 
étrangers, pas vraiment réglementé, nous 
avons  donc  estimé  vital,  de  revoir  notre 
manière de fonctionner et d’interagir avec 
notre environnement économique, techni-
que et commercial.
Notre stratégie est basée aujourd’hui sur 
le  renforcement  des  laboratoires  régio-
naux  pour  qu’ils  soient  de  véritables 
laboratoires polyvalents, en tout cas pour 
les métiers de génie civil, en exploitant 
leur  proximité  vis-à-vis  des  donneurs 
d’ordres. D’autant plus que nous avons 
13  représentations  régionales  avec  en 
plus  des  annexes  pour  pouvoir  couvrir 
l’ensemble du territoire marocain.
Notre stratégie  est axée  également sur 
le  renforcement  des  laboratoires  cen-
traux  de  Casablanca  dans  la  spéciali-
sation  de  chacun.  Si on  parle du  labo-
ratoire de l’électricité à titre  d’exemple, 
nous voulons qu’il soit le plus qualié en 
Afrique. Le CEREP, le plus performant et 
le  plus  qualié  aussi  d’Afrique.  Et  c’est 
une erté d’entendre dire en Afrique que 
le laboratoire  le plus  qualié  en électri-
cité se trouve au Maroc.
Toujours dans le cadre de cette stratégie, 
Abdelhakim Jakani, Directeur Général du LPEE
˝Aujourd’hui, la concurrence est à l’extérieur du LPEE et 
non pas à l’intérieur, ce qui exige la solidarité et la com-
plémentarité entre nos centres de production˝.
nous avons récemment créé le Labora-
toire  Régional  de  Casablanca,  et  ceci 
an d’éviter aux clients qui font appel à 
des prestations ordinaires,les nuisances 
qu’ils peuvent ressentir en s’adressant à 
des centres différents, nous avons donc 
mis en place un guichet unique, séparé 
du siège an qu’il n’y ait plus de confu-
sion avec les centres spécialisés
Nous  avons  également  créé  un  Centre 
Spécialisé  Bâtiment  en  lui  demandant 
de développer des prestations nouvelles 
dans le  bâtiment, autres que  les études 
de sol et le contrôle de béton, notamment 
la  plomberie,  la  qualité  de  la  peinture, 
la  menuiserie  aluminium  et  bois,  etc…
D’autre part, étant donné que nous nous 
devons  d’être  à  l’avant-garde  de  notre 
métier, nous voulons introduire aussi, par 
le  biais  de ce  centre, la  notion  de  Bâti-
ment HQE (hygiène, qualité et environne-
ment), le bâtiment vert ou écologique.
Sur  le  plan interne,  nous  avons procé-
dé  à  quelques  innovations. Ainsi,  dans 
le  domaine  des  ressources  humaines, 
nous  avons  mis  en  place  un  nouveau 
système de gestion de carrière pour que 
nos cadres et notre personnel en géné-
ral aient une certaine visibilité. Dans ce 
cadre, nous avons introduit un nouveau 
système de rémunération, basé sur une 
partie xe axé sur la compétence et une 
autre  variable,  calculée  sur  la  perfor-
mance.  La  compétence  du  personnel 
est évaluée par rapport à un référentiel 
obtenu par concertation avec le person-
nel  concerné  puis  validé  par une  com-
mission ad-hoc. Ainsi, quand on  classe 
un cadre selon une compétence précise, 
le jugement ne provient pas uniquement 
de  son  chef  hiérarchique,  mais  d’une 
commission de “sages” ce qui atténue le 
risque de subjectivité.
En  ce  qui  concerne la  performance  du 
personnel, nous avons mis en place un 
certain  nombre  de  critères.  Ces  der-
niers comportent le chiffre d’affaires, la 
marge  dégagée,  le  recouvrement  des 
créances,  le  rayonnement  scientique 
et technique (le nombre de publications 
dans les revues scientiques, les sémi-
naires, etc) ainsi que le fonctionnement 
du réseau LPEE.
En  effet,  l’un  de  nos  points  faibles,  qui 
avait été détecté, est l’isolement des cen-
tres de production du LPEE les uns des 
autres  en  se  faisant  concurrence  entre 
eux. Aujourd’hui, la concurrence est à l’ex-
térieur de LPEE et non pas à l’intérieur, ce 
qui exige la solidarité et la complémenta-
rité entre nos centres de production.
Parmi  les  points  faibles,  nous  avons 
également constaté l’absence d’un sys-
tème  d’information.  Les  quatre  ou  cinq 
départements informatisés (service per-
sonnel, approvisionnement, comptabilité 
générale,  archives  et  documentation) 
ne sont pas interconnectés. Ainsi, nous 
sommes  en  train  de  construire  un  vrai 
système d’information où  tout est inter-
connecté,  y  compris  les  laboratoires 
régionaux. Et nous  avons l’intention de 
créer  un  site  web interactif  où le  client 
peut passer une commande, demander 
un devis, etc.
Dans le cadre de l’organisation générale, 
nous avons créé une Direction spéciale 
export dans le nouvel organigramme. Ce 
département  a  pour  mission  d’accom-
pagner  les  caravanes  organisées  par 
le  Maroc  en  Afrique  ou  dans  d’autres 
régions  du  monde  et  de  participer  aux 
salons  an  de  nouer  des  relations  de 
partenariat, et drainer des activités pour 
le LPEE à l’export.
Nous  avons  créé également  une  Direc-
tion Technique et Scientique chargée de 
la  coordination  des  centres  spécialisés 
ainsi que le suivi de l’évolution technolo-
gique. Cette direction aura également la 
mission de drainer des thèmes de recher-
che appliquée, auprès des donneurs d’or-
dres, et de superviser leur réalisation au 
sein des unités centrales spécialisées.
Source : Magazine Construire n°79
http://www.nouvelleconstruire.com/index.php?option=com_
content&view=article&id=224:lpee-un-laboratoire-qui-con-
tribue-au-developpement-economique-du-maroc&catid=117: 
dossier&Itemid=168
˝Notre stratégie est basée aujourd’hui sur le ren-
forcement  des  laboratoires  régionaux  pour  qu’ils 
soient de véritables laboratoires polyvalents˝
˝La Direction Technique et Scientique devra drai-
ner  des  thèmes  de  recherche  appliquée  auprès 
des donneurs d’ordres et superviser leur réalisa-
tion au sein des unités spécialisées˝