9
1.1.1. HISTOIRE - PRESENTATION
Source : Félix PIGEORY : Histoire de la ville de Saint-Florentin, Collection dirigée par M. G.
MICBERTH –Monographies des villes et villages de France – Paris-1992
DES ORIGINES DRUIDIQUES
La période antique
Saint-Florentin a des origines très anciennes, aucun document ne peut
dire à quel siècle et sous quel règne elle fut bâtie.
Il est certain que la région fut habitée dès la préhistoire comme en
témoigne les outils et les pierres taillées ou polies trouvé dans le sol.
La vaste forêt de l’Othe utilisée par les druides recèle encore des
menhirs et dolmens visibles dans les carrières défrichées. Avrolles est encore
dominée par son oppidum, fortification-refuge celtique dont subsiste les traces
d’un important rempart. Les gaulois avaient édifié un temple très important
dédié à la divinité Flore à l’emplacement de la ville actuelle. .
La ville serait née à l’époque romaine, place stratégique située au carrefour
des voies Sens-Alisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic
qui reliait Lyon et Boulogne –sur-Mer.
Jules César s’étant rendu maître de la place, la fortifia et la ville fut
appelée de Flore ou Castrum Florentinum puis, plus tard, Château Saint-
Florentin. La présence romaine est attestée par la découverte de nombreux
vestiges (monnaies, armes, tombeaux, routes, points, puits, etc.). Elle
subsiste encore par le nom d’un quartier de la ville : la Trecey, transformation
au fil des siècles de "Atrium Caesaris", l’âtre ou le foyer de César.
Temple de Flore (Templum florae), devenu Castrum florentinum, puis
Château-Florentin, le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque
Godelime, comtesse de Chartres et Lémisse, comtesse du Perche, les soeurs
du comte de l'époque, rapportèrent en 833, au retour d'un pèlerinage, les
reliques de Saint Florentin, noble chevalier champenois, saint martyrisé par
les Vandales du chef Crocus en 406.
Une abbaye destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin fut édifiée au
IXème siècle au lieu dit Le Prieuré. Actuellement, son emplacement est une
promenade publique d’où l’on peut jouir d’un point de vue superbe sur l’église
et les toits de la ville basse.
Ville forteresse
Sceaux de ville et des seigneurs
locaux de l’invasion Normande
Musée en Florentinois
Elle fut un point défensif convoité au cours des
siècles et connut de nombreux combats sous ses
murs après la période de prospérité romaine.
Cette petite cité souvent assiégé par les
Burgondes pendant le 4ème siècle, fut prise par
Clovis en 511 puis retomba au pouvoir des
bourguignons qui bâtirent sous ses murs une
forteresse.
En 587, la reine Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d’Espagne, s’y
réfugia et donna son nom à ce lieu. La cité fut rasée par Pépin le Bref en 752.
La ville fut de nouveau assiégée par les normands en 866. Les drakkars
normands abandonnant le siège de Paris, remontaient la Seine puis l’Yonne et
ses affluents dont l’Armançon, pour piller la Bourgogne. Le duc Richard, comte
d’Auxerre soutint la ville et battit les envahisseurs à Champlost.
En 1060, la Maladrerie, asile de lépreux, est fondée.
10
Le Moyen Age
La ville de Saint-Florentin resta par la suite sous la domination des
comtes de Champagne jusqu’en 1281 avant d’être rattaché au domaine royal.
Le hameau de Montléu (1296) était le siège d’un prieuré dépendant de
l’abbaye de Moutier - la - Celle près de Troyes.
Au Moyen Age les invasions se poursuivent avec les Anglais (pendant la
guerre de Cent Ans en 1356). Pendant la guerre de Cent Ans la ville fut
disputée de par sa position charnière par les Français et les Anglo-
Bourguignons. A cette époque les fossés sont récurés, les fortifications sont
colmatées, les bâtiments situés en dehors de l’enceinte sont rasés dont les
trois prieurés et une partie de leurs faubourgs. Un seul prieuré sera reconstruit
après la guerre sur la butte ou subsiste encore des vestiges aujourd’hui.
Les invasions se poursuivirent à nouveau notamment par les
Bourguignons qui la détruisirent complètement en 1359 et l'annexèrent en
1420, par les Huguenots au cours des guerres de religion en 1562, et encore
pendant la guerre de Trente Ans par un lieutenant de l'Empereur d'Allemagne,
etc.
Bassinet
Musée en Florentinois
A son retour de Chinon pour Reims Jeanne d’Arc
ne passa pas par le Tonnerrois (comme à l’aller),
mais après Auxerre, obliqua vers Brienon et Saint-
Florentin, puis Troyes. La ville de Saint-Florentin
ouvrit donc ses portes et fit un accueil favorable
au roi et à Jeanne le 4 juillet 1429. En liaison avec
ce thème, un bassinet dit à bec de passereau, est
exposé au musée municipal.
A la guerre contre les étrangers s’ajouta la guerre civile qui fut
marquée par le passage des Grandes Compagnies. La ville fut ruinée par cette
longue période de guerre et son église fut détruite.
Renaissance après la tourmente
Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de se
reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle. La
Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis
XII, et devient le centre d’une importante élection. Les marchands connaissent
une certaine prospérité.
A cette même époque, on restaure
les remparts et les trois portes (de Dilo au
nord, de Saint-Martin à l’est, de Saint-
Florentin à l’ouest), une fontaine
monumentale est construite et l’église est
reconstruite, celle que nous voyons
aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera
inachevée malgré un siècle de travaux. Les
sculpteurs y placeront des œuvres
remarquables et les maîtres verriers un
ensemble exceptionnel de 24 verrières
hautes en couleurs et d’un dessin
admirable.
Au XVIIIème siècle, Saint-Florentin
étouffe derrière ses remparts, la ville se
répand dans la plaine. De la porte Dilo, au
nord, naquit le faubourg du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à
l’est était considérable et rejoignait le hameau de Montléhu. La porte de la
Poterne débouchait sur le faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte
Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies.
Ces anciennes portes furent démolies vers le milieu du XVIIIème siècle
et actuellement, une seule des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste.
Histoire de Saint Florentin – Félix Pigeory