Les États-Unis et la lutte contre le terrorisme international
GéostratéGiques n° 29 • 4
e
114
Pour en revenir aux États-Unis, la difficulté reste la même, plusieurs définitions
se font jour, cependant trois d’entre elles peuvent retenir notre attention du fait
qu’elles émanent d’institutions incontournables et directement concernées par cette
lutte contre le terrorisme :
– En effet, pour le ministère de la Défense, le terrorisme comprend tout type de
mouvement qui recourt délibérément à la violence illicite, destinée à inspirer la peur
pour intimider, voire contraindre les pouvoirs publics et la société à changer leur
attitude, en vue de fins généralement politiques, religieuses ou idéologiques
1
.
– Pour ce qui est du FBI, ce phénomène englobe tout recours illicite à la force
et à la violence, dirigé contre des personnes tout autant que des biens, dans le but
d’intimider ou de contraindre les pouvoirs publics et les civils, dans la volonté de
poursuivre des objectifs d’ordre politique ou social
2
.
– En ce qui concerne le Département d’État, ce dernier inclut dans le terrorisme
tout type de violence préméditée, à motif politique, qui est perpétrée à l’encontre de
cibles non combattantes (personnels militaires et civils qui ne sont pas armés ou sont
en repos) par des mouvements propres à un pays ou des agents clandestins, et dont
l’objectif final est d’influer sur la population
3
N’oublions pas d’ajouter que le « terrorisme international », quant à lui, implique
les citoyens et territoires de plus d’un pays. On peut parler de terrorisme globalisé !
Se lancer dans une « guerre contre le terrorisme international » soulève un pro-
blème majeur, à savoir s’engager dans une lutte hors des sentiers battus, car il ne s’agit
pas d’affronter un pays précis, mais de s’aventurer dans un combat contre un ennemi
« interétatique » flou, fluctuant et difficile à identifier !
QUELLE GUERRE CONTRE LE TERRORISME?
Aux origines d’une situation devenue inextricable
La situation actuelle, qui médiatiquement fait la part belle aux réseaux islamistes
djihadistes, au nombre desquels on compte Al-Qaida, trouve ses origines dans une
politique américaine qui n’a pas hésité à financer, à s’appuyer sur ces groupuscules
1. United States Department of Defense, 12 avril 2001, http://www.dtic.mil/doctrine/jel/
new_pubs/jpl02.pdf.
2. Counterterrorism reat Assesment and Warnong Unit, 1999, http://www.fbi.gov/
publications/terror/terror99.pdf.
3. Office of the Coordinator for Counterterrorism, 2002, 2003, http://www.state.gov/
documents/organization/20177.pdf.