Pourquoi est-ce long à l`urgence

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Pourquoi est-ce long
à l’urgence ?
L’attente à l’urgence, on l’a tous vécue.
Patienter 4, 7 voire 10 heures et
finir par avoir la désagréable impression
qu’il ne se passe pas grand-chose aux
soins, qu’on nous fait attendre pour
rien, qu’on a été oublié...
Et si on démystifiait tout ça ?
« C’est vrai que ça peut être long à l’urgence et
nous comprenons que les gens peuvent s’en
irriter. Différentes raisons expliquent ces délais
et c’est important de les connaître pour mieux
comprendre comment ça fonctionne », livre
Luc Lizotte, chef clinico-administratif du programme
de médecine générale et urgence au CHUS.
Le degré d’urgence
Toute personne arrivant à l’urgence passe au
triage où une infirmière évalue son état de santé
et détermine le degré d’urgence d’après l’Échelle
canadienne de triage. Selon le problème, la
personne peut être envoyée en salle d’évaluation
ou retournée à la salle d’attente.
« Les urgences évidentes comme les crises car­
diaques sont traitées en priorité, passant devant
les autres patients. Le degré d’urgence explique
aussi pourquoi un enfant de deux ans qui
tousse ou une personne âgée qui a mal à la tête
attendront davantage qu’un adulte avec une
jambe cassée », précise Claude Durocher, chef à
l’urgence du CHUS – Hôpital Fleurimont.
Par ailleurs, arriver en ambulance ne signifie
pas voir un médecin tout de suite. À moins
d’une réelle urgence, les gens transportés par
ambulance passent eux aussi au triage et peuvent
même être retournés en salle d’attente. C’est
l’état de santé qui compte, rien d’autre.
Si quelqu’un vient à l’urgence avec une coupure
mineure au doigt, il doit s’attendre… à attendre.
Le temps d’attente,
on ne le connaît pas !
« Les gens veulent savoir combien
de temps ils devront patienter avant
de voir un médecin. Impossible de
leur répondre, on l’ignore ! Le propre
de l’urgence, c’est de faire face à
des situations imprévues. On ne sait
jamais ce qui nous attend, alors il
est difficile d’estimer le temps que
passeront les gens en salle d’attente »,
tient à souligner Luc Lizotte.
Les soins
Parfois (mais rarement !), il y a peu de
personnes dans la salle d’attente et les
gens espèrent alors passer plus vite.
C’est fréquemment le cas, mais pas
toujours. Comment ça se fait ?
« Même si les urgences semblent bien
tranquilles, les salles de consultation
sont généralement pleines et le personnel
est souvent lui-même en attente : d’un
résultat de labo ou d’examen, d’un lit
d’hospitalisation, d’un spécialiste, d’une
famille endeuillée qui doit arriver, etc.
Tout cela a une incidence directe sur
les délais en salle d’attente. Sans parler
des grandes urgences – un accident
d’automobile, une noyade - qui exigent
une mobilisation quasi générale », ajoute
Christiane Gosselin, chef à l’urgence du
CHUS – Hôtel-Dieu.
L’achalandage, le territoire
et les ressources
Ce que les gens en salle
d’attente peuvent faire
Chaque jour, les urgences du CHUS
reçoivent en moyenne 240 personnes.
C’est 10 patients à l’heure ! Ouverte
24/24, l’urgence du CHUS est l’urgence
locale pour Sherbrooke et le HautSaint-François, mais elle reçoit aussi les
cas lourds de l’Estrie, d’une partie du
Centre-du-Québec et de la Montérégie.
Voilà beaucoup de monde dont il faut
s’occuper.
S’ils sentent que leur état de santé
se dégrade, ils doivent retourner voir
l’infirmière du triage qui réévaluera
leur situation. Sinon, ils peuvent sortir
quelques minutes (chercher un café,
manger à la cafétéria). Ils ne perdront
par leur tour, ils doivent simplement
aviser le personnel. Si un patient décide
de quitter définitivement, il n’a qu’à
avertir l’infirmière au triage.
« Pour soigner toutes ces personnes –
88 000 par année – nos deux urgences
comptent chacune sur deux médecins le
jour et le soir (un troisième s’ajoute de
12 h à 20 h), et un seul la nuit. C’est une
lourde charge de travail pour le personnel,
qui fait preuve d’un grand dévouement
et de beaucoup de professionnalisme »,
souligne Claude Durocher.
« Malheureusement, il arrive que des
gens perdent patience et deviennent
agressifs avec nous. Ça ne mène absolu­
ment à rien. Pour éviter cela, il y a toujours
de bonnes questions à se poser : Ai-je
vraiment besoin de l’urgence ? Pourraisje aller ailleurs, ou appeler Info-santé ? »,
concluent Christiane Gosselin,
MM. Lizotte et Durocher.
Le CHUS veut mieux informer
En collaboration avec le comité des usagers, le CHUS a mené un
sondage dans les salles d’attente de l’urgence pour mieux connaître
les besoins des patients. Et parce que les gens désirent être mieux
informés, le CHUS a commencé à mettre en place différents moyens
afin de mieux communiquer avec sa clientèle.
Le nouveau site web du CHUS, par exemple, donne toutes les
informations nécessaires sur l’urgence (comment ça marche, les
codes de priorités, les autres solutions, etc.). Visitez le
chus.qc.ca, onglet patients/visiteurs.
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