ETIC : Compte-rendu interviewer.
Introduction :
Mon groupe travaille sur les controverses liées à l'Eglise catholique et aux réseaux sociaux.
J'avais le rôle d'interviewer et, en collaboration avec mon équipe, j'ai décidé de découper mes
interviews autour de trois axes hétérogènes : l'identification, l'évangélisation et l'adaptation à la
tradition. Les compte-rendus d'interview sont disposés dans l'ordre où je les ai effectuées.
Le premier axe visait à évaluer comment l'interviewé percevait la place des catholiques,
aussi bien clergé que laïc, sur les réseaux sociaux. Peut-on se déclarer catholique sur les réseaux
sociaux ? Doit-on s'y rassembler entre catholiques ? La question du devoir d'identification et de
rassemblement était bien entendu sous-jacente. Sur la base de l'affaire de la plainte de l'UEJF (union
des étudiants juifs de France) contre Twitter sur l'affaire du mot-dièse antisémite #UnBonJuif, je les
interrogeait ensuite sur la montée de la cathophobie sur les réseaux sociaux et sur les réponse à
apporter à ce problème.
Le second axe visait à déterminer le rôle du catholique sur les réseaux sociaux. Cela
concernait tout à la fois la possibilité d'évangélisation sur les réseaux sociaux, l'efficacité de la
communication du Saint-Siège et l'effet global du débat sur le mariage pour tous sur la
communauté catholique en ligne.
Le dernier axe me permettait de regrouper un certain nombre de problématiques récentes
soulevées par des faits divers : La possibilité de tweeter en direct un office religieux comme
proposée par certaines églises anglicanes, la confession à distance comme proposée par certaines
églises américaines et enfin la pertinence de la communication du pape en latin sur les réseaux
sociaux avec l'ouverture du compte twitter @pontifex_ln.
Interview n°1 : CGE Paris-Sud
Chrétiens en Grande Ecole est le réseau qui fédère les
communautés chrétiennes des grandes écoles françaises. La
division Paris Sud que j'ai interviewée rassemble des jeunes
catholiques des écoles Télécom Paristech, ENSAE et Arts et
Métiers. Ils étaient 5 à répondre collectivement à l'interview.
Quatre d'entre eux sont sur Facebook dont 2 affichent leur
religion sur celui-ci. Deux d'entre eux sont sur Twitter et suivent
le pape.
Ils ne sont pas très favorables à l'identification en tant que catholique. Une personne déclare
avoir choisi de ne pas faire figurer sa religion dans ses infos Facebook, car « Je ne voulais pas
choquer les gens ». Il ne voulait pas souffrir des préjugés sur les catholiques. Ce n'est « pas
nécessaire et peut même être perçu comme une provocation ». Il ne faut pas pour autant le cacher,
car on est arrivé à « un catholicisme de choix et non un catholicisme de fait ». Les avis sont donc
partagés entre la nécessité d'affirmer sa religion et la volonté de ne pas choquer. En effet, ils n'ont
pas peur de s'affirmer comme chrétien, mais ils craignent que, si leurs contacts peuvent le voir avant
toute discussion celui puisse biaiser les discussions.
A la question, faut-il se rassembler sur les réseaux sociaux la réponse a été un oui franc et
massif. Cela peut être des rassemblements entre catholiques mais aussi le fait de se joindre à des
regroupements reconnus comme CGE. Concernant la cathophobie, il faut considérer les
provocateurs avec mépris : « Il se décrédibilise lui-même. […] Laissons le s'enfoncer dans sa
merde. » Mais une autre personne remarquera que l'on peut apporter des réponses intelligentes. Ils
reconnaissent donc l'existence d'une cathophobie sur les réseaux sociaux. Elle est liée
principalement à l'anonymat fourni par les réseaux. Concernant les poursuites en justice, ils
reconnaissent qu' ils sont la seule religion à ne pas le faire et le regrettent. Ils voudraient le faire ne
serait-ce que pour « montrer qu'on existe » et ainsi décourager une partie des attaques. Une autre
personne fait valoir que l'Eglise a atteint une certaine maturité pour ignorer ses attaques « A force
de se prendre des claques, on finit par s'en lasser ». Ils disent ne pas savoir où placer la limite
pour réagir. De même, il n'est pas clair quelle entité devrait mener ses poursuites. Malgré la prise de
conscience du problème des attaques contre les catholiques, ils ne sont pas sûrs qu'il faille réagir.
Concernant la communication du Saint-siège, ils remarquent que « sur Facebook, il n'y a pas
grand chose ». C'est vrai que l'énorme différence entre nombre de personnes suivies par le pape sur
Twitter et nombre de personne suivant le pape sur Twitter interpelle. Un d'entre eux propose de
suivre des comptes pour leur donner une visibilité importante (compte d’association caritatives
catholiques, de communautés persécutées...). Ils apprécient l'arrivée du pape sur Twitter, mais seuls
deux d'entre eux le suivent sur ce réseau. Ils se félicitent surtout de la médiatisation de l'arrivée du
pape sur Twitter.
Concernant l'évangélisation, il n’apparaît en tout cas pas choquant d'évangéliser sur les
réseaux sociaux. « on parle bien de foot alors pourquoi pas de religion ». Il ne faut pas faire une
évangélisation intrusive et abusive. Il s'agit toujours du même souci de ne pas être défini que par sa
religion sur les réseaux sociaux. Il faut privilégier l'évangélisation ponctuelle en s'inscrivant à des
événements et en ne relayant que les infos les plus essentielles et les plus accessibles. « Ce n'est pas
une solution unique ». Il ne faut pas utiliser qu'un seul média pour évangéliser d'autant qu'il reste
plus facile de parler de sa religion en face-à-face.
Assez étonnamment, ils étaient très enthousiaste concernant la communication en latin sur
les réseaux sociaux. « oui, c'est beaucoup trop la classe » , «le latin a l'avantage d'être une langue
morte. Les significations sont fixées ». me rapporte l'un d'entre eux. Bien qu'ils reconnaissent une
visée symbolique à la communication en latin, ils y attribuent une pertinence particulière : la
neutralité. On ne peut pas faire d'erreur d'interprétation. Par exemple, la démission de Benoît XVI
s'est faite en latin et a eu une résonance médiatique particulière justement à cause de la langue
utilisée. Sur le tweet à l'office, les réactions ne sont pas du tout amusées. Ils reconnaissent une
certaine pertinence aux tweets d'intention de prière pendant la messe mais critiquent « l'envie de
faire de l’esbroufe que de celui d'un désir d'améliorer la spiritualité ». On reconnaît là un désir de se
servir des réseaux sociaux sans pour autant vouloir leur accorder une place dans la spiritualité. Ils
pointent surtout l'inadéquation entre le média internet trop disruptif et la messe qui demande une
concentration totale. Les réactions deviennent même hostiles quand j'évoque la confession à
distance. Ils manifestent un certain attachement à la tradition: une confession n'est valide que si elle
est orale.
Dans l'ensemble, ils étaient plutôt réceptifs à ces controverses. Il est apparu que beaucoup
avait une démarche active dans l'expression de leur foi sur les réseaux sociaux (ne pas mettre
d'opinions religieuses, ne pas submerger ses contacts...). Dans le dernier axe de controverse, j'ai pu
remarqué un attachement très fort à la tradition. Les réseaux sociaux ne sont pas encore assez
importants pour influencer les habitudes des catholiques, mais ceci sont tout à fait prêts à les utiliser
dans l'exercice de leur foi.
Interview n°2 : Abbé Amar
L'abbé Amar est un prêtre du diocèse de Versailles. Il a une licence de
droit et a été chargé de communication d'une communauté religieuse. Il est un
des trois rédacteurs de padreblog.fr, un blog de jeunes prêtres catholiques. Il est
bien entendu présent et actif sur Twitter et Facebook. L'entretien s'est fait au
téléphone et a duré un peu plus d'une demi-heure.
Selon lui, toute personne a le droit et la liberté de se déclarer catholique sur un réseau social.
Les catholiques doivent « de manière décomplexée dire qui ils sont ». Dans ce type de
communication, l'identité compte beaucoup, car c'est elle qui est responsable de la communication.
Cela sécurise l'interlocuteur. Sans remettre en question la liberté de chaque internaute, il
recommande de déclarer sa religion « J'inviterais toujours les membres de ma paroisse à
s’identifier ». « Pourquoi avoir honte de quelque chose qui remplit leur vieAinsi, déclarer sa
religion ne doit pas être considérer comme une provocation envers les autres, mais au contraire
comme une preuve d'ouverture à ceux-ci. Il ne faut pas être sur la défensive concernant les opinions
religieuses sur les réseaux sociaux. « C'est même un devoir d'assumer sa religion ». Il est néanmoins
plus perplexe sur la nécessité de rassemblement. Il peut y avoir des convergences mais il faut éviter
de créer des ghettos nocifs pour la communauté au global et qui a ce moment-là pourrait être mal
perçu par l'extérieur. Il souligne aussi le fait que les réseaux sociaux sont des réseaux
d'individualités « Le média, c'est moi. ». Les institutions collectives (Conférences des évêques de
france...) doivent être présent d'autre part en tant que groupe. Il s'agit d'un complément aux
témoignages individuels. Cela dépend aussi des réseaux sociaux : « Pour prévenir mes réseaux
cathos, j'utilise Facebook . Pour dialoguer avec le monde, je vais sur Twitter. ». Les deux
principaux réseaux sociaux ont donc chacun une utilité différente : contacter des personnes déjà
connues avec Facebook, ou des personnes inconnues et souvent anonyme sur Twitter.
Il note la multiplication des attaques contre le catholicisme aussi bien en fréquence qu'en
intensité. Selon lui, cela provient d'avantage des spécificités des médias (anonymat, limite du
nombre de caractères..) qu'à un réel phénomène de société. « C'est un match de boxe ». Il faut être
percutant en bien ou en mal. Le fait de réagir (en justice ou non) devient dès lors nécessaire
lorsqu'un critère est rempli : « Le critère, c'est quand on attaque les personnes ». On peut y voir la
une des limites de réaction que les jeunes de CGE recherchaient. Il ne faut pas stigmatiser le débat
d'idées par des contre-attaques contre-productives mais il faut protéger la dignité des personnes
attaquées. Par exemple, l'Evêque de Soisson a eu raison de réagir dans l'affaire du groupe Facebook
utilisant son image, car il s'agissait d'une attaque personnelle. En outre, l'abbé Amar se refuse à
employer le terme de cathophobie « La cathophobie, je n'y croit pas ». Il y a certes des personnes
plus extrémistes mais il n'y a pas de persécution des catholiques sur les réseaux sociaux comme on
peut le voir dans certains pays. Il compare ces attaques avec d'autres vrais actes de cathophobie
comme la pièce « Sur le concept du visage du fils de dieu » de Castelluci, qui avait en son temps
suscité de justes réactions de la part de la communauté catholique. L'intensité de l'attaque n'est
clairement pas la même. Il conclura cependant par « la cathophobie, je n'y croit pas, pas encore »,
rappelant ainsi qu'il reste possible que ce phénomène apparaisse et qu'il faudra alors y réagir.
Il est mitigé quant à la communication du Saint-Siège. « Le Saint-Siège est arrivé de façon
un peu trop tardive » « cela pourrait être plus dense, plus intense ». On pensera notamment au fait
que le pape n'est pas vraiment présent sur Facebook. Comme Benoit XVI l'avait lui-même dit,
Internet est un nouveau continent pour l'Eglise catholique. « On entre dans ce monde et on y
apporte l'Evangile. » La communication institutionnelle se développe bien quoique trop récente. Il y
a beaucoup de prêtres qui sont sur Twitter à titre personnel.Il y a des personnalités catholiques
influentes actives sur les réseaux sociaux. « Par exemple, l'évêque de Soisson fait une homélie sur
Twitter, la tweetomélie ». Hervé Giraud, l'évêque de Soisson a été attaqué à titre personnel et a
donc attaqué en justice un groupe Facebook qui utilisait son image de manière abusive. Selon
l'interviwé, l'absence de « discussion » sur Twitter avec le pape est surtout lié à un problème de
moyen et non pas à une quelconque prise de hauteur par rapport à la masse des fidèles. « Est-ce que
Lady Gaga répond aux questions de ses fans sur Twitter ? ». Il ne faut pas oublier à ce titre que la
twittosphère ne représente qu'une minorité des catholiques auxquels il veut s'adresser : 1.180.665.000
catholiques dans le monde contre 2482494 followers sur le compte Twitter @pontifex, soit environ
0,21 % des fidèles. Il pense que tout les évêques et cardinaux devraient avoir un compte Twitter
pour être à la fois visible et accessible à leurs paroissiens.
Il est un fervent partisan de l'évangélisation sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux
sont tout à fait adaptés au partage des « petites phrases de lumière de l'Evangile ». Cette
évangélisation est une des raisons de sa présence sur les réseaux sociaux. « J'y suis pour évangéliser
et pour être présent ». Il faut être présent en tant que prêtre. Cependant, pour une évangélisation
totale, il faut passer au réel et parler en face-à-face avec la personne. Il a personnellement réussi à
évangéliser sur les réseaux sociaux. « Facebook ou Twitter, c'est la nouvelle porte d'entrée du
presbytère ». Il s'agit d'une adaptation nécessaire de l'Eglise. Il s'agit de se mettre à portée des
fidèles aussi bien en terme de visibilité que d'accessibilité.
Il refuse le mot de combat politique de l'Eglise. La séparation entre le politique et le
religieux sur les réseaux sociaux se fait d'office dans la mesure où pour participer efficacement à un
débat, il faut avancer des arguments recevables par tous les parties, c'est-à-dire dans le cas des
questions d'éthique, des arguments non religieux.
La question sur l'utilisation du latin l'a fait rire. On s'est étonné au départ de l'absence d'un
compte en latin pour Benoît XVI. Michèle Delaunay, la ministre déléguée aux personnes âgées,
l'avait d'ailleurs fait remarquer. Il retient la concision du latin comme un avantage important du
latin sur les réseaux sociaux. Il voit plus cela comme un clin d'oeil aux gens que comme pertinent.
« C'est à la fois culturel, historique et divertissant ». Concernant le tweet à l'office, il faut utiliser les
outils mais savoir un moment les lâcher et se ménager une pause spirituelle et s'ouvrir à soi-même.
Ce serait détourner le principe fondamental de la messe.
La confession à distance renvoie à l'invention du téléphone. On se posait la question déjà à
l'époque et la réponse fut très vite non. Le catholicisme est « la religion de la rencontre de l'homme
avec Dieu » et il faut privilégier le contact humain. De plus, les moyens technologiques ne sont pas
assez sûrs pour être utilisé pour se confesser. « Media en latin, cela veut dire moyen » Il est donc
important d'utiliser tout les médias à disposition dans sa religion, mais il ne faut pas pour autant en
faire une finalité. Le média n'est pas une fin en soi.
Interview n°3 : Abbé Grosjean
L'abbé Grosjean est le curé de la paroisse de Saint-Cyr l'Ecole.
Il est aussi le responsable des questions de politiques, de bioéthique et
d'éthique économique pour le diocèse de Versailles. Il est une des
personnalités catholiques les plus influentes sur Twitter avec plus de
15100 followers. Il est un des trois rédacteurs de padreblog.fr, un blog
de jeunes prêtres catholiques.
Il considère que cela fait partie de sa mission même de prêtre d'être présent sur les réseaux
sociaux. Il s'agit à la fois de partager librement sa foi mais aussi de faire preuve d'une réelle
stratégie de communication pour rendre l'Eglise plus visible. Il faut par contre ne pas y être
anonyme. Il remarque surtout les jeunes une « joie de s'identifier comme chrétien ». On est passé
d'une stratégie de l'enfouissement à une liberté dans l'expression de sa foi. En tant que minorité, les
catholiques pratiquants ont besoin de visibilité et les réseaux sociaux leur apportent cette visibilité.
A ce titre, c'est une nécessité pour les catholiques (laïc et clergé) d'être présent sur les réseaux
sociaux. Il cite lui aussi Benoît XVI qui parle de continent numérique pour décrire internet. Plus
qu'une question de choix, il s'agit aussi d'une question de capacité de communication des
catholiques qui doit moduler leur participation sur ce sujet.
L'intérêt des réseaux est double : offrir des communautés et. Il cite comme exemple des
communautés les chaînes de prière pour les Moulin-Fournier (une famille française qui fut prise en
otage). Cette mobilisation a été rendu possible grâce aux réseaux sociaux. On peut se rassembler
tout en s'ouvrant à d'autres personnalités et communautés.
L'hostilité sur les réseaux sociaux est lié à l'anonymat. On se lâche contrairement au face à
face. Le discours de l’Église par sa franchise est de nature à provoquer le débat. Les réactions
hostiles sont intéressantes, car elle montre « que l'on gêne, que l'on dérange et que donc on
interpelle ». Après il faut fixer de limites pour conserver le respect envers les catholiques. Les
réactions hostiles des inconnus lambdas doivent être ignorer pour ne pas leur faire de publicité. Par
contre, d'autres attaques ne trouvent pas grâce à ses yeux : « Je suis beaucoup plus intraitable
lorsqu'il s'agit de personnalités institutionnelles, des journalistes, des politiques ». Par exemple, il a
été choqué par un tweet cathophobe du député PS Nicholas Bays qui en plus lui était directement
adressé. On peut et on doit demander du recul à certaines personnalités publiques dont l'activité sur
les réseaux sociaux peut avoir des conséquences lourdes. « Je peux exiger que des gens qui ont un
exemple à montrer de part leur métier et leurs responsabilités soient irréprochables » Au final, il a
retiré son tweet et a présenté ses excuses. Les attaques personnelles doivent aussi être dans la
mesure du possible ignorées sauf si bien sur il s'agit de menaces. « Si je répondait à tous les
tweets d'insultes, je n'aurais pas fini. ».
On peut évangéliser sur les réseaux sociaux qu'il considère comme « un moyen
[d'évangélisation] comme un autre mais un moyen efficace ». Par exemple, Twitter de part sa forme
permet de s'adresser à des milieux non-catholiques. Les réseaux sociaux bien que bons outils
d'interpellation, ont une limite : « On peut initier l'échange, mais l'échange doit se faire en face-à-
face ». La médiatisation de l'arrivée du pape sur Twitter montre bien qu'il y avait une attente forte.
La méthode de communication du pape en elle-même est originale et est « de l'ordre du témoignage
gratuit ». Le pape en tant que chef spirituel est tout à fait légitime sur Twitter. Avant de critiquer
l'attitude du pape, il faut bien considérer son double statut de chef d'Etat et de chef spirituel. Il n'a
pas beaucoup de temps à passer sur Twitter et il a été décidé que l'utilisation de ce compte ne serait
pas déléguée.
L'Eglise, que ce soit sur Twitter ou ailleurs, n'est jamais dans un combat politique, mais ne
fait qu'alerter sur des atteintes au bien commun. Et sur Twitter elle doit continuer à interpeller les
conscience tout aussi librement. Concernant la communication en latin il est intéressant de noter
que seul le pape le fait. Selon l'abbé Grosjean, cela relève plus du désir des internautes que de la
volonté papale. « Le compte principal est quand même en anglais, ce qui montre qu'il est réaliste. »
L'Eglise s'adapte naturellement à son temps : « cette force de l'Eglise qui est enraciné dans une
histoire très longue […] et en même temps s'adapte aux moyens modernes » . Le média internet est
original car il permet au plus petits (petite paroisse, prêtre) d'avoir une audience très large
contrairement aux médias traditionnels (TV, radio...) qui restent peu accessibles. « On a à la fois une
parole libre et multiple ». Il est contre les tweets à l'office, car il faut savoir se ménager une pause
spirituelle vraiment déconnecter du monde et « de la tyrannie de l'immédiateté » des réseaux
sociaux. Il reconnaît que les réseaux sociaux sont très chronophages. La confession à distance
apparaît comme un non-sens dans la mesure où les réseaux sociaux ne remplaceront jamais un
contact réel particulièrement pour un sacrement.
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