II- la réparation de l’ADN 1) Les mécanismes de réparations. À la fin de l'interphase, on constate que le nombre d'erreurs présentes dans une molécule d'ADN est beaucoup plus faible (une pour un milliard de nucléotides environ) que le nombre d'erreurs effectuées au cours de la réplication. • • • En effet, les cellules possèdent plusieurs systèmes enzymatiques capables de vérifier l'ADN et de réparer les erreurs. Ces enzymes exercent leur action au cours de la réplication ou après celleci. Très schématiquement, l'erreur est d'abord repérée et signalée par une enzyme qui parcourt l'ADN, puis une autre enzyme coupe un court fragment du brin d'ADN comportant l'erreur. L'ADN polymérase remplace alors les nucléotides manquants par complémentarité avec le second brin. Plus de 130 enzymes réparatrices 2)Définition d’une mutation • On estime que les complexes enzymatiques appelés aussi des endonucléases corrigent 99.9% des erreurs. Il en existe 130 chez l’homme. • On appelle alors mutation, une modification de la molécule d’ADN qui a échappé aux processus de réparation. Lors des réplications ultérieures, la mutation peut se transmettre au cours des cycles cellulaires successifs. • La comparaison de molécules d’ADN révèle l’existence de plusieurs types de mutations ponctuelles, càd portant sur une paire de nucléotides: 3) Que deviennent les cellules mutées? Le plus souvent, une cellule comportant une mutation meurt à plus ou moins brève échéance : elle sera alors facilement remplacée. Mais, si la cellule mutée reste vivante, elle sera, par divisions successives, à l'origine d'un clone cellulaire, c'est à-dire une population de cellules portant la même mutation Remarquons que ce secteur sera d'autant plus important que la mutation intervient tôt au cours du développement de l'organisme : il peut tout aussi bien correspondre à un organe entier qu'à un ensemble plus ou moins restreint de cellules. Cette pomme a été récoltée par mr Ken Morrish , un arboriculteur du devon en septembre 2009. La mutation est intervenue dans l’une des cellules de la paroi de l’ovaire d’une fleur. • • . • Une mutation entraîne parfois une cancérisation de la cellule : on comprend alors qu'un foyer de cellules cancéreuses puisse se développer dans un organe (voir FA n°6) Dans beaucoup de tissus, les cellules ont tendance, après une division, à rester proches les unes des autres : le résultat observable dans un tissu est alors l'existence d'un secteur mutant. Mutation affectant les cellules somatiques non transmises à la descendanc e Mutation affectant les cellules germinales … Selon le tissu touché par la mutation le devenir de la mutation est différent: • - Les mutations somatiques, c'est-à-dire celles qui ne concernent pas les cellules sexuelles, disparaîtront au plus tard avec la mort de l'individu. Elles ne sont donc pas transmises à sa descendance. • - Les mutations germinales, c'est-à-dire celles qui se produisent dans les cellules à l'origine des gamètes sont au contraire transmissibles à la descendance de l'individu. En effet, une mutation portée par un spermatozoïde ou un ovule se retrouvera présente dans la cellule-œuf et par conséquent dans toutes les cellules du nouvel individu. Elle devient alors héréditaire. Gène P53 muté se traduit par le développement précoce d’un cancer 4) Conclusion • • Le phénomène de mutation est certes peu fréquent, mais étant donné le nombre de nucléotides présents dans l'ADN d'une part et le nombre de divisions des cellules à l'origine des gamètes d'autre part, il est acquis qu'un spermatozoïde ou un ovule comporte toujours plusieurs dizaines de mutations. L'existence de mutations est donc finalement un phénomène banal. III- LES MUTATIONS ET LA BIODIVERSITE 1) plusieurs versions d’un même gène. • Nous savons que pour un gène, il existe le plus souvent plusieurs « versions » différentes, appelées allèles. • Par exemple: le groupe sanguin et ses allèles A,B,O chr n°9 ou des 6 gènes HLA (qui déterminent ce qu'on appelle le groupe tissulaire, impliqué dans le phénomène de rejet des greffes) possèdent une très grande diversité d’allèles.(chr n°6) • C'est de cette diversité des allèles que découle la diversité génétique d'une population et, par la même, la diversité des individus d'une même espèce. 2) La diversité, des mutations aléatoires • • • La comparaison des allèles d'un gène montre que ceux-ci diffèrent en général par quelques nucléotides seulement. L'origine commune des divers allèles d'un gène ne fait pas de doute : c'est en effet par mutation que se forme un nouvel allèle. Lorsqu'un individu hérite d'un nouvel allèle, celui-ci devient transmissible de génération en génération : à long terme, il peut se répandre dans une population. Il est important de remarquer que ce mécanisme à l'origine des allèles est purement aléatoire : il ne fait appel à aucun mécanisme prédéterminé et ne répond a priori à aucune nécessité. Ainsi, le phénomène de mutation, s'il peut se révéler souvent néfaste à l'échelle un individu, doit être compris comme étant le fondement même de la biodiversité génétique des populations et des espèces. C 1 seule molécule d’ADN G T A G C G Gène= fragment d’ADN G G A C C T C T CG A T G A GG C G AGC T AC T CCG mutation +/ancienne séquence de nucléotides A allèle 1 du gène T G G AGC C AC T CC G séquence de nucléotides* G C A C T CG G TG A GG C variabilité génétique allèle 2 du gène C C G T A 1 gène C G T 1 chromosome version 1 du caractère (phénotype 1) version 2 du caractère (phénotype 2) A molécule d’ADN ADN, molécule variable- gène, allèle, caractère, phénotype