Re v u e f la sh N e urol og i e . com 20 1 0 ; 2(9-10) : 230 -3 Stimulation cérébrale profonde. Vers de nouvelles indications Deep brain stimulation. Towards new indications Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Virginie Lambrecq Dominique Guehl Pierre Burbaud Service de neurophysiologie clinique, CHU Bordeaux place Amélie Raba Léon, 33076 Bordeaux ; Institut des Maladies Neurodégénératives, Université Bordeaux 2 <[email protected]> Mo ts c l é s stimulation cérébrale profonde, maladie de Parkinson, pathologies du mouvement, troubles psychiatriques Pour la pratique, on retiendra La stimulation cérébrale profonde (SCP) est un traitement bien codifié pour plusieurs pathologies du mouvement telles que la maladie de Parkinson, les dystonies généralisées et les formes sévères de tremblement essentiel. Elle s’adresse toujours à des patients présentant des troubles sévères avec des répercussions fonctionnelles invalidantes, une résistance aux traitements médicaux et l’absence de contre-indication physique et psychiatrique. La SCP est en cours d’investigation dans le champ de la psychiatrie. Ainsi, le syndrome de Gilles de la Tourette, le trouble obsessionnel-compulsif et la dépression majeure résistante font actuellement l’objet de protocoles de recherche. Abstract: Recent advances have allowed the development of new techniques in neurology and psychiatry, such as Deep Brain Stimulation (DBS). This technique is already recognized as a common therapeutic approach in several refractory movement disorders (Parkinson’s disease, tremor, dystonia), and it is currently investigated in psychiatric conditions, refractory to medical treatment (Tourette’s syndrome, obsessive-compulsive disorder, resistant major depression). Ke y w o r d s deep brain stimulation, Parkinson’s disease, movement disorders, psychiatric disorders La stimulation cérébrale profonde (SCP) permet de mimer de façon réversible une lésion par l’utilisation de hautes fréquences de stimulation. Mise au point à Bordeaux puis utilisée pour la première fois chez l'homme à Grenoble à la fin des années 1980 [1], elle est devenue la méthode de référence de neurochirurgie fonctionnelle pour la maladie de Parkinson résistante aux traitements médicamenteux. Elle a été successivement appliquée à d’autres pathologies du mouvement (tremblements essentiels invalidants, dystonies généralisées primaires, dyskinésies tardives aux neuroleptiques) mais aussi, plus récemment, à l’épilepsie pharmacorésistante, à des pathologies psychiatriques (les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et les dépressions sévères) ou encore à des pathologies se situant à la frontière entre la neurologie et la psychiatrie (le syndrome de Gilles de la Tourette ou SGT). Stimulation cérébrale profonde. Vers de nouvelles indications La stimulation cérébrale profonde (SCP) est la stimulation d’une structure profonde du cerveau par des électrodes implantées chirurgicalement qui délivrent des 230 neurologie.com | vol. 2 n°9-10 | novembre-décembre 2010 Cette revue propose de faire une mise au point sur les indications neurologiques et psychiatriques ainsi que sur les cibles utilisées. Maladie de Parkinson Le noyau sous-thalamique (NST) constitue la cible de référence pour le traitement neurochirurgical de la maladie de Parkinson [2]. L’indication de la SCP doit cependant répondre à un certain nombre de critères d’inclusion. Parmi ceux-ci, nous retiendrons des signes moteurs sévères malgré un traitement médical optimal, l’existence de fluctuations motrices invalidantes, un âge inférieur à 70 ans, une durée d’évolution supérieure à 5 ans, l’absence d’atteinte cognitive et psychiatrique et une dopa-sensibilité d’au moins 50 %, cette dernière étant d’ailleurs un facteur prédictif du bon résultat post-opératoire. Parmi les critères d’exclusion, il est déconseillé de proposer une SCP du NST dans des syndromes parkinsoniens atypiques où elle peut être délétère, devant des formes axiales avec chutes et chez des patients souffrant de démence parkinsonienne. Les paramètres de stimulation sont bien codifiés (stimulation cathodique intracérébrale, monopolaire, à haute fréquence de 130 à 185 Hz, largeur des impulsions de 60 à 120 µs, tension électrique comprise entre 2 et 3 V). Il existe un cas de figure où les paramètres de stimulation peuvent différer de ces paramètres classiques. Il s’agit de patients atteints de freezing et chez lesquels une DOI : 10.1684/nro.2010.0248 SCP à basse fréquence peut apporter un confort de marche non négligeable. Malgré des effets secondaires spécifiques, principalement représentés par la dysarthrie, les troubles posturaux, la prise de poids et les troubles psychiatriques, le rapport bénéfice/risque est largement positif. La stimulation du globus pallidus interne (GPi) peut être proposée chez des patients un peu plus âgés ou avec des altérations cognitives modérées et qui présentent des dyskinésies invalidantes. Elle entraîne moins de complications posturales et neuropsychologiques. Elle est donc une alternative intéressante à la SCP du NST en cas de trouble cognitif ou psychiatrique. dystonie soit de meilleur pronostic que le caractère fixé. Cependant, ces données doivent être davantage documentées chez un plus grand nombre de patients. La cible principale dans le traitement des dystonies est le GPi. La stimulation à haute fréquence permet de moduler l’activité des structures adjacentes. On utilise une largeur d’impulsion plus élevée (90 à 210 µs), l’intensité de stimulation doit être très progressivement augmentée de 2 à 8,5 V. L’effet de la stimulation est généralement différé de quelques semaines à plusieurs mois. D’autres cibles comme le NST ou le thalamus sont en cours d’investigation. Dyskinésies tardives aux neuroleptiques Tremblements Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Pour les tremblements essentiels sévères, la cible utilisée est le noyau ventral intermédiaire du thalamus (VIM) [3]. Il fut la première cible utilisée en 1987 pour le traitement des tremblements sévères de la maladie de Parkinson. L’absence d’effet significatif de la stimulation de cette cible sur la rigidité, l’akinésie et les dyskinésies dopa-induites a limité son indication au traitement du tremblement essentiel invalidant. Vingt-cinq à 50 % des patients avec un tremblement essentiel sont résistants aux traitements médicamenteux. Dans cette indication, la SCP permet une amélioration de la sévérité du tremblement de 60 à 90 %. Les effets secondaires sont rapportés chez environ 20 % des patients et sont surtout le fait de dysfonctionnement de la SCP, d’une mauvaise position de l’électrode ou de l’utilisation d’intensités trop élevées. Il s’agit principalement de dysarthrie, de troubles de l’équilibre, de paresthésies et de rares crises généralisées. Par ailleurs, un échappement thérapeutique a pu être décrit chez un certain nombre de patients. La SCP du VIM est également parfois utilisée dans les formes tremblantes relativement pures et sévères de maladie de Parkinson chez des patients âgés. Dystonie La SCP du GPi est une alternative thérapeutique proposée dans le traitement des formes sévères et résistantes de dystonie depuis les années 1990 [4]. Elle a transformé le pronostic fonctionnel et vital de certains patients. En effet, à l’exception de la dystonie dopa-sensible, les traitements médicamenteux et la toxine botulique sont souvent d’un apport limité. Les meilleurs résultats ont été obtenus chez les patients présentant une dystonie généralisée primaire, notamment liée au gène DYT1 [5]. Dans certaines études, la SCP permet d’atteindre une amélioration de 90 % du score de dystonie, mais le plus souvent l’amélioration observée est de l’ordre de 60 et 70 %. Chez ces patients, l’intervention doit être précoce, avant le stade des complications orthopédiques. Elle peut aussi être proposée pour les autres formes de dystonie primaire, comme la dystonie cervicale et le syndrome de Meige (dystonie oro-mandibulaire associée à un blépharospasme). Pour les dystonies secondaires (lésion cérébrale, encéphalite, toxique, anoxie) ou s’intégrant dans une maladie hérédo-dégénérative (dystonie-plus), l’efficacité de la SCP est plus inconstante. Dans les dystonies post-anoxiques, il semble toutefois admis que le caractère mobile de la La SCP du GPi a montré son efficacité dans le traitement des dyskinésies tardives secondaires à un traitement neuro­ leptique. Sur le plan médicamenteux, leur prise en charge exige souvent l’arrêt du neuroleptique ou son remplacement par un neuroleptique de nouvelle génération sans pour autant garantir une amélioration des dyskinésies. Lorsqu’elles entraînent un handicap fonctionnel important (respiration, alimentation, marche), la SCP peut trouver sa place en cas d’inefficacité des traitements médicamenteux habituellement utilisés, comme la clozapine et la tetrabenazine. Épilepsie La SCP pourrait être une approche thérapeutique complémentaire à la chirurgie de résection dans certains cas d’épilepsies pharmacorésistantes, en particulier lorsqu’il existe une contre-indication à la chirurgie classique [6]. La neuromodulation de l’activité du thalamus et des ganglions de la base renforcerait les processus inhibiteurs corticaux qui font défaut dans cette affection. Ainsi, plusieurs noyaux du thalamus, le noyau sous-thalamique et l’hippocampe ont été définis comme des structures-clés pouvant jouer un rôle dans la survenue de crises et donc des cibles potentielles pour la SCP. Une étude récente “SANTE” a montré une réduction significative des crises à 2 ans avec la stimulation du noyau antérieur du thalamus. La SCP dans l’épilepsie pourrait associer plusieurs cibles chez un même patient, en particulier en cas de foyer épileptique hippocampique bilatéral. Pour l’épilepsie tempo­romésiale, même si la lobectomie temporale antérieure et l’amygdalohippocampectomie sélective demeurent le gold standard thérapeutique, la SCP pourrait être proposée à des patients présentant des facteurs de pronostic défavorable à la chirurgie comme l’existence de foyers bitemporaux, la localisation du foyer à l’hémisphère dominant pour la mémoire, un foyer unilatéral associé à une sclérose ou une atrophie de l’hippocampe controlatéral. Syndrome de Gilles de la Tourette Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) se caractérise par l’association de tics moteurs et/ou vocaux et de symptômes psychiatriques variés (symptômes obsessionnels et compulsifs, automutilations, hyperactivité associée à des troubles de l’attention). Des études d’imagerie fonctionnelle (TEP et IRMf) ont montré qu’un grand nombre de régions corticales (cortex cingulaire antérieur, orbitofrontal, préfrontal dorsolatéral, moteur et pré-moteur, aire motrice supplémentaire) sont activées lors de l’expression des tics. neurologie.com | vol. 2 n°9-10 | novembre-décembre 2010 231 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tableau 1. Principales cibles, indications et contre-indications de la stimulation cérébrale profonde Pathologie Cible Indications Contre-indications Pour toutes les pathologies - - Maladie générale sévère Prise d’anticoagulant ou aspirine Atrophie/malformation cérébrale Maladie de Parkinson NST : gold standard GPi VIM Signes moteurs sévères malgré traitement optimal Fluctuations motrices invalidantes Évolution > 5 ans Dopa-sensibilité ≥ 50 % Âge ≥ 70 ans Syndromes parkinsoniens atypiques Troubles cognitifs (Mattis < 130) Comorbidités psychiatriques Formes axiales avec chutes Tremblement essentiel VIM Tremblements sévères résistants aux traitements médicamenteux Age avancé Troubles cognitifs sévères Dystonie GPi Dystonies généralisées primaires Dystonies cervicales sévères résistantes à la toxine botulique Dystonies secondaires : à discuter Age avancé Troubles cognitifs sévères Dyskinésies tardives aux neuroleptiques GPi Dyskinésies sévères avec Trouble psychiatrique non stabilisé retentissement fonctionnel important, depuis ≥ 1 an Épilepsie Noyau antérieur du thalamus Pharmacorésistance et chirurgie de résection impossible Âge avancé Troubles cognitifs sévères Syndrome de Gilles de la Tourette CM-Pf Voi GPi Bras antérieur de la capsule interne Symptomatologie sévère et pharmacorésistante Âge avancé Troubles cognitifs sévères Trouble obsessionnel compulsif NST Bras antérieur de la capsule interne Striatum ventral CM-Pf Symptomatologie sévère et pharmacorésistante Âge avancé Troubles cognitifs sévères Dépression sévère résistante Cortex cingulaire Striatum ventral Troubles dépressifs résistants et chroniques Âge avancé Troubles cognitifs sévères C’est sur ces bases que la SCP a été utilisée pour traiter des sujets présentant un SGT sévère et résistant aux traitements neuroleptiques. Plusieurs cibles ont été testées, comportant le noyau centromédian-parafasciculaire du thalamus (CM-Pf ), le noyau ventro-oral interne du thalamus (Voi), la partie antérieure et médiale du pallidum interne et le bras antérieur de la capsule interne [7]. Une étude en ouvert de 18 patients recevant une SCP bilatérale du CM-Pf et/ou du Voi a montré une réduction de 65 % des tics. Chez trois patients avec une SCP bilatérale du CM-Pf et du GPi, il a été montré que l’amélioration des tics était plus marquée en situation SCP du GPi seule (78 %). Les effets bénéfiques persistaient à long terme (suivi de 20 à 60 mois). Ces résultats confirment la contribution d’un dysfonctionnement des boucles striato-pallido-thalamocorticales associatives et limbiques À ce jour, les résultats peuvent être considérés comme positifs mais partiels pour la plupart d’entre eux. De futures études restent nécessaires pour déterminer la cible optimale de la SCP dans le SGT en termes d’efficacité et de tolérance. Trouble obsessionnel-compulsif Le TOC est un trouble anxieux défini par la présence d’obsessions (pensées intrusives et répétitives) et de compulsions (comportements répétitifs ou ritualisés). Un tiers des patients sont non-répondeurs aux différentes stratégies thérapeutiques (médicamenteuses ou psychothérapeutiques). 232 neurologie.com | vol. 2 n°9-10 | novembre-décembre 2010 Les données récentes d’imagerie anatomique et fonctionnelle ont contribué à une meilleure compréhension de sa physiopathologie, impliquant les voies thalamo-orbito­ frontales. La première cible utilisée fut la capsule antérieure, sur la base des travaux de chirurgie lésionnelle. Actuellement, même si le choix de la cible optimale reste encore à déterminer, il existe plusieurs cibles potentielles dans le TOC résistant : le striatum (noyau accumbens et tête du noyau caudé), le CM-Pf et dernièrement le NST. La stimulation de la région se situant à la limite des territoires limbique et cognitif de la tête du noyau caudé a montré une amélioration significative et durable chez des patients très invalidés et résistants au traitement médical et cela avec une bonne tolérance, notamment cognitive [8]. Une étude en double aveugle a montré que six patients sur huit avaient répondu à la SCP du NST, la réponse étant définie par une réduction de 25 % de la symptomatologie [9]. De futurs travaux devraient permettre d’affiner le choix de la cible chirurgicale et les paramètres de stimulation optimaux. Dépression L’utilisation de la SCP dans la dépression concerne des patients avec des troubles dépressifs résistants et chroniques. Certaines régions cérébrales semblent jouer un rôle central entre des zones préfrontales dorsales hypoactives et des zones limbiques ventrales hyperactives. Ainsi, le cortex cingulaire subgénual serait impliqué dans la dépression majeure. Une rémission de la symptomatologie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. dépressive a été obtenue chez quatre des six patients opérés avec stimulation de cette région cérébrale. Dans une étude avec un échantillon plus large (n = 20), 60 % des patients sont répondeurs et 35 % sont en rémission six mois après la chirurgie [10]. D’autres résultats semblent suggérer l’intérêt de la SCP de la cible du striatum ventral. Le réseau français STHYM évalue actuellement la stimulation à haute fréquence du noyau accumbens dans une étude multicentrique, randomisée et en double aveugle. Références concluSion 3. Pahwa R, Lyons KL, Wilkinson SB, et al. Bilateral thalamic stimulation for the treatment of essential tremor. Neurology 1999 ; 53 : 1447-50. La stimulation cérébrale profonde est un traitement efficace et bien toléré dans les troubles neurologiques, comme la maladie de Parkinson et d’autres maladies du mouvement. Forte de ce succès, la stimulation a étendu ses indications aux troubles neuropsychiatriques et psychiatriques, en particulier le syndrome Gilles de la Tourette, le trouble obsessionnelcompulsif et la dépression. Cependant, dans ces dernières indications, la cible optimale reste encore discutée et d’autres travaux sont nécessaires pour définir la place de la SCP dans les différentes stratégies thérapeutiques. conflits d’intérêts aucun 1. Benabid AL, Pollak P, Louveau A, et al. Combined (thalamotomy and stimulation) stereotactic surgery of the VIM thalamic nucleus for bilateral Parkinson disease. Appl Neurophysiol 1987 ; 50 : 344-6. 2. Limousin-Dowsey P, Pollak P, Van Blercom N, et al. Thalamic, subthalamic nucleus and internal pallidum stimulation in Parkinson’s disease. J Neurol 1999 ; 246 : 42-5. 4. Coubes P, Roubertie A, Vayssiere N, et al. Treatment of DYT1- generalised dystonia by stimulation of the internal globus pallidus. Lancet 2000 ; 24 : 2220-1. 7. Houeto JL. Tourette’s disorder and deep brain stimulation. J Neuro Neurosurg Psychiatry 2005 ; 76 : 992-5. 8. Aouizerate B, Cuny E, Martin-Guehl C, et al. Deep brain stimulation of the ventral caudate nucleus in the treatment of obsessive-compulsive disorder and major depression. J Neurosurg 2004 ; 101 : 682-6. 9. Mallet L, Polosan M, Jaafari N, et al. Subthalamic nucleus stimulation in severe obsessive-compulsive disorder. N Engl J Med 2008 ; 359 : 2121-34. 10. Lozano AM, Mayberg HS, Giacobbe P, et al. Subcallosal cingulate gyrus deep brain stimulation for treatment-resistant depression. Biol psychiatry 2008 ; 64 : 461-7. 5. Vidailhet M, Vercueil L, Houeto JL, et al. Bilateral deep-brain stimulation of the globus pallidus in primary generalized dystonia. N Engl J Med 2005 ; 352 : 459-67. 6. Fisher R, Salanova V, Witt T, et al. Electrical stimulation of the anterior nucleus of thalamus for treatment of refractory epilepsy. Epilepsia 2010 ; 51 : 899-908. neurologie.com | vol. 2 n°9-10 | novembre-décembre 2010 233