
présentation 
quel rôle l’union européenne peut-elle jouer  
dans la régulation de la mondialisation ?
Au printemps 2007, la Fondation pour l’innovation politique a entrepris d’analyser la percep-
tion que les opinions publiques européennes ont de la mondialisation. Son étude Les Européens 
face à la mondialisation, réalisée à partir d’un sondage effectué dans huit États membres de l’UE, 
aux États-Unis, au Japon et en Russie et d’une étude qualitative menée dans chacun des huit États 
européens concernés, a révélé de grands contrastes entre les pays qui regardent la mondialisation 
comme une opportunité et ceux qui y voient davantage une force de contrainte et qui la craignent. 
La majorité des  citoyens des États membres étudiés exprimaient  néanmoins une forte demande 
de régulation de la mondialisation et une attente spécique à l’égard de l’Union européenne pour 
qu’elle favorise et encadre cette régulation. Les citoyens ont de plus en plus conscience que la mon-
dialisation d’un certain nombre d’enjeux exige, en contrepartie, une réponse européenne.
La Fondation pour l’innovation politique a entrepris de poursuivre en 2008 sa réexion sur 
la capacité de l’UE à faire émerger une régulation progressive de la mondialisation en s’attachant 
à l’enjeu spécique de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement clima-
tique, qui fait l’objet d’un fort consensus chez les citoyens européens : l’enquête Eurobaromètre de 
mars 2008 indique en effet que 80 % d’entre eux souhaitent que l’UE aide les États tiers à améliorer 
leurs normes environnementales. Ils attendent de l’UE qu’elle joue un rôle moteur à l’échelle inter-
nationale dans ce domaine.
Alors que le protocole de Kyoto arrive à échéance en 2012 et que deux conférences des Nations 
unies, à Poznań en décembre 2008 et  à  Copenhague  en  décembre 2009,  visent  à  permettre aux 
partenaires commerciaux de préparer un nouvel accord international, l’attention des experts mobi-
lisés dans cet ouvrage s’est portée  sur  les  enjeux  de compétitivité qui sont liés à une politique 
environnementale ambitieuse. Celle-ci suppose plus que jamais que l’UE renforce le dialogue avec 
les pays émergents pour qu’une redistribution de la puissance sur la scène internationale s’accom-
pagne d’un partage des responsabilités. L’étude examine ainsi les instruments mis en place par les 
Européens et les réactions des partenaires commerciaux de l’UE à ses exigences de régulation, pour 
esquisser les bases d’une stratégie environnementale pragmatique qui soit un levier de compétiti-
vité pour les entreprises européennes.
Elvire Fabry
Directeur Europe-International, Fondation pour l’innovation politique