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Les brèches qui séparent les prospères des nécessiteux se sont élargies au lieu
de se réduire; on a essayé d’apaiser les déchirures dans le tissu social avec des
barbelés et des balles au lieu de le faire avec des aides généreuses, par le
dialogue et l’entendement. Que l’on veuille le reconnaître ou non, au milieu de
l’année 2007 nous sommes acculés, avec de plus ou moins grandes réticences,
à une économie de guerre qui concentre dans très peu de mains le pouvoir
économique, et qui recourt à toutes sortes de prétextes pour atteindre des
proportions colossales. La guerre d’Irak, basée sur des suppositions fausses, a
déjà représenté un élan pour l’appareil industriel de guerre. À présent, en ne
pouvant pas étendre – à cause de l’échec retentissant, une fois encore, de la
guerre – le nombre « d’ennemis », l’actuelle administration nord-américaine a
réussi à augmenter – devant le silence éclatant de l’Union Européenne – les
tentacules de son pouvoir militaire. Aux boucliers anti-missiles, qui
représentent la rupture des accords si difficilement atteints au terme de la
Guerre Froide à Reykjavik par les deux grandes superpuissances, s’ajoute
désormais le réarmement massif non seulement d’Israël mais de tous les pays
du Golfe : 46 milliards d’euros. Et il faut souligner que la plus grande partie de
ces armes sont pour des conflits que n’existent plus.
Une fois encore, « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». La menace de l’Iran,
son ancien allié, coûtera des milliers de vie, victimes du cercle vicieux de
l’économie de marché, qui perpétue la pauvreté, et de l’économie de guerre,
qui tente de résoudre une fois de plus les grands défis de l’humanité par la
force. Les États-Unis dirigent, mais les autres pays prospères laissent faire.
L’Union Européenne, qui devrait être le symbole de la culture de paix, de la
démocratisation du monde, continue à s’occuper de problèmes structuraux qui
l’empêchent de mener a terme sa mission de guide et de sentinelle.
Toutes ces question, d’une grande importance, ne peuvent être arbitrairement
résolues par un pays, si grands soient son pouvoir et sa capacité d’action à
l’échelle internationale. Par la nature même du défi, ce sont des questions qui
devraient être abordées aux Nations Unies. Celles auxquelles le Président
Roosevelt a rêvé.