Dans l’Ordre dominicain, la vie en communauté est primordiale « avant même que quiconque
ait prononcé une seule parole, vivre ensemble en frères avec un seul cœur et un seul esprit »3
constitue en soi une prédication.
Leur devise est Veritas, la Vérité.
C’est en 1906 que les Dominicains s’établissent dans la haute-ville de Québec ; d’abord dans
une chapelle de l’avenue Taché. Ils déménagent sur le site actuel en 1908, y aménageant une
chapelle dans une remise aussi appelée ironiquement « étable des Pères ». Dès lors, leur talent
de prédicateurs attire un grand nombre de fidèles qui fréquentent désormais la modeste
chapelle assidûment. Une troisième chapelle érigée en 1919 allait devenir le futur monastère
des Dominicains et église paroissiale en 1924. L’église actuelle consacrée à Saint Dominique
verra le jour en 1930.
2. Église
L’église Saint-Dominique est un édifice phare de la Grande Allée. En quelque sorte, elle
marque avec son voisin le Musée national des Beaux-arts, l’entrée dans la ville culturelle
qu’est Québec.
La seule de style néo-gothique anglais, cette église se distingue dans le paysage architectural
du patrimoine religieux de la ville. Elle rappelle un style d’architecture et un mode de vie
monastique instaurés au Moyen Âge et que perpétuent les Dominicains à Québec. Le
fondateur de cet Ordre, Saint Dominique, souhaitait que le milieu de vie des Prêcheurs soit
fonctionnel et pauvre. Selon lui « Cette sobriété n’empêche pas la grandeur mais la met plutôt
en valeur »4. L’église de la Grande Allée, de pierre, de bois et de verre correspond tout à fait à
l’idéal du fondateur et favorise certainement le recueillement comme vous pourrez le
constater.
L’église Saint-Dominique est l’œuvre de l’architecte de renom J.-Albert LaRue souvent
associé aux Dominicains du Canada. LaRue s’inspire notamment des cathédrales d’Oxford, de
Peterborough et de York en Angleterre pour les plans de Saint-Dominique. Il adopte une
configuration crucifère comprenant des collatéraux permettant les processions. « Il préconise
aussi l’utilisation de l’arc brisé pour la fenestration et les ouvertures. » 5 L’inauguration de
3 Radcliffe, Timothy, « Je vous appelle amis », Paris, Les éditions du Cerf, 2005, p. 260.
4 Bedouelle, Guy et Quilici, Alain, Les frères prêcheurs autrement dits Dominicains, Paris, Fayard, 1997, p. 239.
5 Grenier, Marlène-Lucie, De ciel et de pierre, de bois et de lumière : l’église Saint-Dominique,
l’empreinte des Prêcheurs à Québec, Québec, La Renommée, 2010, p. 13.