Nantes Métropole a proposé à 23 acteurs privés et publics du monde économique de s'engager dans un Pacte métropolitain pour l'emploi. L'objectif ?
« Faire plus et faire mieux dans le respect des compétences de chacun » pour faciliter l'accès à l'emploi. Six de ces acteurs expliquent leur intérêt à se
mobiliser pour ce pacte.
Les partenaires du Pacte se sont
engagés pour l'emploi. © Patrick Garçon
Joël Fourny, président de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Loire-Atlantique.
« Nous avons tous le même objectif, à savoir permettre aux 16-25 ans de pouvoir être, au final, employables. Il faut mobiliser les entreprises de
l'artisanat afin qu'elle fasse découvrir leurs activités et leurs métiers aux jeunes et qu'elles soient partie prenante de leur accueil. Notre deuxième rôle
est la formation par la voie de l'apprentissage. Au CIFAM de Sainte-Luce-sur- Loire, 2 500 jeunes sont formés chaque année, la moitié d'entre eux
sortant avec un diplôme. 80 % de ces derniers sont sûrs de trouver un emploi à la sortie de leur formation. Nous travaillons également sur la formation
continue et le retour à l'emploi, notamment au travers des actions que nous avons engagées aux côtés des Missions locales et de l'École de la 2e
Chance. »
Jacques Lemaître, président de la Chambre d'agriculture.
« Le monde agricole, secteur en pleine mutation, a un problème d'attractivité. Il doit s'adapter à la compétition, à la concurrence. C'est un métier
encore trop mal connu. Nous avons de plus en plus besoin aujourd'hui de personnes du monde extérieur. Les stages de découverte sont très
importants pour des personnes qui ont une vision lointaine de l'agriculture. Nous avons besoin de voir de nouveaux jeunes s'installer en agriculture.
Nous sommes un métier moderne, qui fait appel à des compétences nouvelles. Nous utilisons beaucoup le numérique, la robotique ainsi que de
nouveaux domaines qui intéressent les jeunes. On ne conduit plus un tracteur comme auparavant, pas plus qu'on ne trait les vaches comme avant.
Toutes ces nouvelles pratiques méritent un investissement et une formation complètement différents. »
William Marois, recteur d'académie.
« L'académie de Nantes peut s'engager sur trois types de dossiers : les stages, puisque nous avons une bourse des stages, prioritairement orientée
vers les stages pour les élèves en formation professionnelle, où ils sont obligatoires pour valider leur formation. Ensuite, il s'agit de tout ce qui touche
aux mutations économiques concernant la mise en place de formations. En effet, nous pouvons aussi, avec d'autres, inventer des formations
nécessaires pour les entreprises qui sont les fers de lance de ces mutations économiques. Le troisième thème est la lutte contre le décrochage
scolaire dans le cadre d'un Plan académique de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire, qui s'articule autour de la prévention, du
repérage et de la remédiation, sur lesquels nous partageons la responsabilité avec le Conseil régional, notamment au travers de différents dispositifs
pour lesquels nous pouvons travailler en partenariat avec des acteurs de la Métropole. »
Vincent Combeuil, délégué général du Medef Loire-Atlantique.
« La numérisation de l'économie est une bonne nouvelle pour l'économie et le consommateur. Des produits de services nouveaux sur le marché sont
accessibles pour tous, de façon très démocratique. Mais cela interroge aussi les entreprises. Nous constatons que des hôteliers voient leurs marges
partir sur des sites Internet. Nous sommes très fiers de nos start-up numériques à Nantes, mais il ne faut pas oublier le reste de l'économie.
Aujourd'hui, l'emploi est aussi réalisé dans le bâtiment, l'industrie, le commerce. »
Francky Pozzetto, président de la CFDT.
« La CFDT participe par principe à toute l'expérience de dialogue social territorial et à tous les échelons. Ce qui nous intéresse beaucoup, c'est l'idée
qu'il s'agit d'un projet commun à tous. Il faut que ce soit également un projet commun de travailler sur ces mutations économiques et sur cette
jeunesse. Nous avons engagé des travaux au niveau régional sur trois filières : l'industrie agroalimentaire, la transition énergétique et le service à la
personne. Il est certain que nous nous retrouvons sur la nécessité de travailler sur la Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences, anticiper
les métiers de demain, les mutations des métiers d'aujourd'hui. »
Christophe Desarthe, président de la CGPME.
« Pour nous, la vraie pénibilité, c'est le chômage. Il est important, par conséquent, que l'ensemble des projets qui seront menés apporte une autre
dimension de réponse que celle qui est la nôtre aujourd'hui. Les modèles d'hier ne sont plus valables aujourd'hui et ceux d'aujourd'hui ne le seront
plus demain. Nous devons donc nous situer dans un jeu de flexibilité. Nous travaillons auprès de l'ensemble des entreprises afin d'acquérir cette
capacité d'adaptation. Nous sommes face à une mutation du monde économique où tout le monde doit se réformer. Lorsque l'on dit " mutation ", cela
signifie redonner du sens et de la valeur à un territoire. Il est important de créer ce que je nomme une dynamique de jeu à la nantaise, qui fonctionne
bien aujourd'hui, dans une logique de coconstruction. »
Recueillis par Gwenaëll Lyvinec et Isabelle Corbé
mise à jour le 2 novembre 2015