Les spécificités pédiatriques
Les pathologies endocriniennes congénitales mettant en jeu le pronostic vital et/ou fonctionnel
grave.
Certaines de ces glandes peuvent dysfonctionner dès la naissance avec des conséquences redou-
tables si le diagnostic n’est pas fait à temps. C’est pourquoi certains dépistages sont effectués dès le troi-
sième jour de vie en France chez tous les nourrissons. En endocrinologie, cela concerne l’hypothyroïdie
congénitale par absence ou malformation de glande, qui induit un retard intellectuel majeur, une très mau-
vaise croissance et des troubles métaboliques si cette maladie n’est pas prise en charge et l’hyperplasie
congénitale des surrénales appelée également Bloc en 21-hydroxylase. Cette maladie est un dysfonc-
tionnement des glandes surrénaliennes qui existe dès la période fœtale et qui induit une virilisation chez la
lle, un syndrome de perte de sel et une insufsance surrénalienne dans les deux sexes. Elle peut donc
être responsable d’une ambigüité génitale à la naissance chez des nouveau-nés féminins et d’un décès par
déshydratation liés à des vomissements et une perte de sel dans les premières semaines de vie.
Les troubles de la croissance
La croissance est sous la dépendance de différents facteurs : génétiques, nutritionnels, énergétiques et
hormonaux. Les hormones qui jouent un rôle dans la croissance sont, bien sûr, l’hormone de crois-
sance, mais aussi les hormones thyroïdiennes, les stéroïdes sexuels qui provoquent un pic d’accroissement
à la puberté et les glucocorticoïdes (cortisol). Un inéchissement de la croissance chez l’enfant doit faire
rechercher, sur le plan hormonal, un décit de sécrétion en hormone de croissance ou hormones thyroï-
diennes ou un excès de sécrétion de cortisol. Certains enfants n’ont pas de troubles hormonaux mais sont
nés petits pour l’âge gestationnel, c’est ce que l’on appelle aussi communément le retard de croissance
intra-utérin. Quatre-vingt cinq à 90 % de ces enfants font un rattrapage statural au cours des deux pre-
mières années et vont continuer à évoluer en taille et poids sur des courbes normales. Une minorité ne va
pas rattraper et restera avec une taille très inférieure à la normale ce qui aura des conséquences à court
terme sur leur vie d’enfant mais aussi à long terme sur leur vie d’adulte. Des études ont montré qu’une
petite taille chez un individu avait des répercussions sur l’estime de soi et l’estime des autres, le niveau de
poursuite des études, le salaire, la vie en couple. Certains de ces enfants pourront bénécier d’un traitement
hormonal de synthèse pour stimuler la croissance.
Les troubles de la différenciation sexuelle
Des troubles de différenciation sexuelle constatés dès la naissance et parfois même en anténatal grâce
aux échographies pratiquées au cours de la grossesse, peuvent être la conséquence d’anomalies hormo-
nales liées à un dysfonctionnement des testicules, des glandes surrénaliennes, de l’hypophyse ou des
récepteurs de ces hormones. Des examens pour dénir la cause de ces anomalies sont nécessaires dès la
naissance pour permettre de dénir le sexe de l’enfant et débuter un traitement adapté.
Les anomalies de la puberté
La puberté est l’ensemble des métamorphoses qui va permettre à un enfant de se transformer en adulte
avec des capacités de reproduction. Elle requière une cascade d’événements hormonaux dont le point de
départ est cérébral, au niveau de l’hypothalamus et de l’hypophyse mais qui impliquent aussi les gonades
(ovaires et testicules) et les glandes surrénaliennes. Les endocrinologues sont souvent sollicités pour des
enfants qui développent une puberté précoce ou une pseudo-puberté précoce, c’est-à-dire ayant des effets
similaires sur le corps mais qui n’impliquent pas le fonctionnement normal de l’axe hypothalamo-hypophy-
so-gonadique. Il existe aussi des situations où la puberté ne se fait pas ou partiellement comme dans le
syndrome de Turner ou le syndrome de Klinefelter, ou bien est retardée.
Les décits pluri endocriniens d’origine hypophysaire
Des mutations de gènes (très petites structures au sein des chromosomes qui codent pour la production de
protéines) peuvent être responsables de syndromes malformatifs impliquant des anomalies de sécrétions
hormonales, en particuliers des anomalies de la ligne médiane. La ligne médiane est la ligne qui coupe le
corps de façon sagittale (séparation en deux parties miroirs droite et gauche). La glande hypophysaire se
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