De nombreux freins continuent toutefois à ralentir le décollage du tourisme au Mozambique : prix de la terre, 
délais  d’obtention  des  permis  d’investissement,  infrastructures  déficientes  (routes,  aéroports,  électricité, 
transports publics), visa cher et exigé pour la plupart des ressortissants des principaux pays émetteurs de 
tourisme,  contrairement  à  ce  qui  est  constaté  pour  d’autres  destinations  situées  sur  le  même  créneau 
(Maurice,  Seychelles,  Maldives),  corruption,  instabilité  réelle  ou  supposée,  délinquance,  braconnage, 
formation  déficiente  du  personnel,  manque  d’implication  des  populations  locales,  manque  d’image 
touristique  du  pays,  problèmes  de  santé  (prévalence  de  la  malaria  et  infrastructures  de  soins  limitées), 
phénomènes  climatiques  extrêmes,  etc.  En  2013,  le  Mozambique  était  ainsi  classé  125e  sur  140  pays 
étudiés par le World Economic Forum en ce  qui concerne le  Travel & Tourism  Competitiveness Index. Ce 
mauvais  classement  était  essentiellement  lié  à  la  faiblesse  des  politiques  publiques  dans  le  secteur,  le 
manque de données statistiques et une efficacité très limitée de la promotion de la destination.
Les  agences  de  voyage  considèrent  généralement  qu’il  y  a  déséquilibre  entre  prix  et  qualité  au 
Mozambique.  La  destination  reste  chère  en  raison  du  coût  des  vols  intérieurs  et  des  prix  très  élevés 
pratiqués par les établissements de bon niveau, phénomène qui s’explique par le caractère limité de l’offre 
de qualité.  Par ailleurs,  le pays reste relativement mal  desservi ne  disposant de liaisons directes ou  semi-
directes qu’avec la région (Durban, Johannesburg, Le Cap en Afrique du Sud, Addis Abeba, Nairobi, Harare, 
Luanda et Dar es Salam), avec Lisbonne et le Qatar et dépendant donc souvent du hub de Johannesburg. 
La  compagnie South African Airways  a  également  développé  des  vols directs sur  plusieurs  villes  du  pays 
autres que Maputo (Pemba, Nampula, Tete, Beira et Vilanculos). Le prix des billets depuis l’Europe – entre 
750 et 1200 euros en classe économique - et vers Johannesburg – entre 260 et 430 euros pour un vol de 45 
minutes – constitue également un élément dissuasif.
Le secteur ne contribue encore que faiblement à l’économie du pays
Très peu de données statistiques fiables sont disponibles pour le secteur. Elles varient par ailleurs fortement 
en fonction des sources. La contribution du secteur à l’économie serait faible mais pas négligeable   - 3,2% 
du PIB selon la Banque centrale - compte tenu de la taille encore limitée de l’économie mozambicaine. Le 
pays compterait 12 000 chambres d’hôtel de niveau 2 à 5 étoiles, soit trois fois moins qu’au Cap et près de 
deux fois moins qu’à Maurice. 2030 établissements touristiques emploieraient 35 000 personnes. L’essentiel 
des  nuitées  –  entre  50  et  60%  -  seraient  le  fait  de  Maputo.  56%  des  arrivées  internationales  seraient 
motivées par les loisirs et 44% par les affaires, ce qui reste élevé en comparaison des ratios mondiaux.
Selon  les  statistiques  locales,  près  de  2  millions  de  touristes  étrangers  auraient  visité  le  Mozambique  en 
2013. Ils  étaient  en provenance  d’Afrique à  hauteur de 71,7%,  d’Amérique 6,1%,  d’Asie 1,3% et  d’Europe 
20,2%1. 
Selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), en 2012, le pays aurait reçu 
2,1 millions de touristes internationaux,  chiffre en croissance  de 11% par  rapport à 2011  et enregistré des 
recettes  de  250  MUSD,  soit  8%  de  plus  qu’en  20112.  En  2012,  le  Mozambique  représentait  6,1%  des 
arrivées internationales en Afrique (hors Afrique du Nord) 3 mais seulement 1% des dépenses4. Les durées 
de  séjour  sont  très  courtes  (entre  1,7  et  2,3  jours)  et  les  dépenses  concentrées  sur  les  transports,  le 
logement  et  la  restauration  en  raison  du  caractère  peu  diversifié  de  l’offre  disponible.  Les  recettes 
1 Selon  cette  même  source,  les  principaux  pays  d’origine  des  touristes  étaient  les  suivants :  Afrique  du  Sud :   872 017 ;  Malawi : 
236 385 ; Zimbabwe : 176 823 ; Portugal : 77 244 ; Etats-Unis : 68 403 ; Swaziland : 67 007 ; Royaume-Uni : 51 186.
2 Les  statistiques  mozambicaines,  qui  incluent  les  déplacements  réalisés  par  des  résidents  mozambicains  à  l’intérieur  du  pays, 
indiquent un chiffre de 1,6 Mds USD
3 Le Mozambique n’était dépassé que par l’Afrique du Sud et le Kenya.
4 Le  Mozambique  était  dépassé  par  17  pays :  Afrique  du  Sud,  Maurice,  Tanzanie,  Ouganda,  Kenya,  Ghana,  Soudan,  Zimbabwe, 
Angola, Ethiopie, Nigéria, Namibie, Cap Vert, Cameroun, Réunion, Seychelles et Rwanda.