Le secteur du tourisme au Mozambique

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Le secteur du tourisme au Mozambique
Le Mozambique dispose d’un potentiel important mais relativement peu exploité. Des politiques publiques
commencent à être mises en place pour améliorer l’attractivité du pays, mais les freins au développement du
secteur restent importants. Le poids du tourisme dans l’économie du pays reste encore négligeable.
Le potentiel touristique du Mozambique n’est encore que
faiblement exploité.
Le Mozambique dispose d’un potentiel touristique important, à la fois sur sa façade maritime (2700 km de
côtes) qui abrite des plages paradisiaques et des îles offrant des vestiges historiques témoins de la
présence arabe et européenne (particularité pas anglo-saxon) et à l’intérieur des terres, les réserves et
zones protégées occupant 15% du territoire.
Même si les arrivées touristiques progressent depuis une dizaine d’années, ce potentiel n’est encore que
très partiellement mis en valeur aujourd’hui. Pourtant, ce secteur était florissant à la veille de l’indépendance
et de la guerre civile, de nombreux Sud-africains, Rhodésiens et Portugais se rendant alors dans les stations
balnéaires mozambicaines (400 000 par an, chiffre qui ne sera à nouveau atteint qu’en 2001).
Evolution du nombre de visiteurs au Mozambique
Source : Organisation mondiale du tourisme
Des politiques publiques commencent à être mises en place mais les
freins au développement du secteur restent importants
Les autorités sont conscientes du potentiel du pays, le tourisme étant à juste titre considéré comme un
excellent moyen de combattre la pauvreté et de créer des emplois. Un ministère du tourisme a été créé en
1993, une politique du tourisme décidée en 2003, une loi et un schéma directeur (2004-2013) adoptés en
2004. Le schéma directeur identifie les points sur lesquels le pays devrait faire porter ses efforts pour
accroître son attractivité et identifie les zones prioritaires pour l’investissement touristique, dont quatre ont
été retenues par la Société financière internationale (Banque mondiale) dans le cadre de son aide au
Mozambique : Réserve des éléphants de Maputo au Sud du pays, Ilhas Primeiras dans la province de
Zambézie, Crusse/Jamali dans la province de Nampula et Inhassoro dans la province d’Inhambane.
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De nombreux freins continuent toutefois à ralentir le décollage du tourisme au Mozambique : prix de la terre,
délais d’obtention des permis d’investissement, infrastructures déficientes (routes, aéroports, électricité,
transports publics), visa cher et exigé pour la plupart des ressortissants des principaux pays émetteurs de
tourisme, contrairement à ce qui est constaté pour d’autres destinations situées sur le même créneau
(Maurice, Seychelles, Maldives), corruption, instabilité réelle ou supposée, délinquance, braconnage,
formation déficiente du personnel, manque d’implication des populations locales, manque d’image
touristique du pays, problèmes de santé (prévalence de la malaria et infrastructures de soins limitées),
phénomènes climatiques extrêmes, etc. En 2013, le Mozambique était ainsi classé 125e sur 140 pays
étudiés par le World Economic Forum en ce qui concerne le Travel & Tourism Competitiveness Index. Ce
mauvais classement était essentiellement lié à la faiblesse des politiques publiques dans le secteur, le
manque de données statistiques et une efficacité très limitée de la promotion de la destination.
Les agences de voyage considèrent généralement qu’il y a déséquilibre entre prix et qualité au
Mozambique. La destination reste chère en raison du coût des vols intérieurs et des prix très élevés
pratiqués par les établissements de bon niveau, phénomène qui s’explique par le caractère limité de l’offre
de qualité. Par ailleurs, le pays reste relativement mal desservi ne disposant de liaisons directes ou semidirectes qu’avec la région (Durban, Johannesburg, Le Cap en Afrique du Sud, Addis Abeba, Nairobi, Harare,
Luanda et Dar es Salam), avec Lisbonne et le Qatar et dépendant donc souvent du hub de Johannesburg.
La compagnie South African Airways a également développé des vols directs sur plusieurs villes du pays
autres que Maputo (Pemba, Nampula, Tete, Beira et Vilanculos). Le prix des billets depuis l’Europe – entre
750 et 1200 euros en classe économique - et vers Johannesburg – entre 260 et 430 euros pour un vol de 45
minutes – constitue également un élément dissuasif.
Le secteur ne contribue encore que faiblement à l’économie du pays
Très peu de données statistiques fiables sont disponibles pour le secteur. Elles varient par ailleurs fortement
en fonction des sources. La contribution du secteur à l’économie serait faible mais pas négligeable - 3,2%
du PIB selon la Banque centrale - compte tenu de la taille encore limitée de l’économie mozambicaine. Le
pays compterait 12 000 chambres d’hôtel de niveau 2 à 5 étoiles, soit trois fois moins qu’au Cap et près de
deux fois moins qu’à Maurice. 2030 établissements touristiques emploieraient 35 000 personnes. L’essentiel
des nuitées – entre 50 et 60% - seraient le fait de Maputo. 56% des arrivées internationales seraient
motivées par les loisirs et 44% par les affaires, ce qui reste élevé en comparaison des ratios mondiaux.
Selon les statistiques locales, près de 2 millions de touristes étrangers auraient visité le Mozambique en
2013. Ils étaient en provenance d’Afrique à hauteur de 71,7%, d’Amérique 6,1%, d’Asie 1,3% et d’Europe
20,2%1.
Selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), en 2012, le pays aurait reçu
2,1 millions de touristes internationaux, chiffre en croissance de 11% par rapport à 2011 et enregistré des
recettes de 250 MUSD, soit 8% de plus qu’en 20112. En 2012, le Mozambique représentait 6,1% des
arrivées internationales en Afrique (hors Afrique du Nord) 3 mais seulement 1% des dépenses4. Les durées
de séjour sont très courtes (entre 1,7 et 2,3 jours) et les dépenses concentrées sur les transports, le
logement et la restauration en raison du caractère peu diversifié de l’offre disponible. Les recettes
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Selon cette même source, les principaux pays d’origine des touristes étaient les suivants : Afrique du Sud : 872 017 ; Malawi :
236 385 ; Zimbabwe : 176 823 ; Portugal : 77 244 ; Etats-Unis : 68 403 ; Swaziland : 67 007 ; Royaume-Uni : 51 186.
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Les statistiques mozambicaines, qui incluent les déplacements réalisés par des résidents mozambicains à l’intérieur du pays,
indiquent un chiffre de 1,6 Mds USD
3 Le Mozambique n’était dépassé que par l’Afrique du Sud et le Kenya.
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Le Mozambique était dépassé par 17 pays : Afrique du Sud, Maurice, Tanzanie, Ouganda, Kenya, Ghana, Soudan, Zimbabwe,
Angola, Ethiopie, Nigéria, Namibie, Cap Vert, Cameroun, Réunion, Seychelles et Rwanda.
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enregistrées par visiteur international atteignaient ainsi 118 USD en 2012 au Mozambique, à comparer à
1088 USD pour l’Afrique du Sud.
Les investissements étrangers dans le secteur sont encore limités (142 MUSD entre 2001 et 2013) et
essentiellement le fait de l’Afrique du Sud, du Portugal, de la Chine et du Royaume-Uni.
----Le secteur porte de gros espoirs pour le pays. Son développement dépendra toutefois des investissements
publics qui seront réalisés et de la capacité des autorités à attirer l’investissement privé et à améliorer
l’attractivité de la destination Mozambique.
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