Du
Concertino
– de même que les
Miniatures
(1962) étaient une adaptation du recueil
Les cinq
doigts
de 1921, il s’agit de la transcription (1952) d’une pièce pour quatuor conçue en 1920 – est
donnée une version qui privilégie une couleur plutôt riche. Cependant, les passages rapides semblent précipités et l’
ostinato
est bientôt «
jazzifié » à outrance. S’ensuit un étrange sentiment d’à-peu-près, sentiment qui ne saurait être réalité lorsqu’on sait l’extrême précision des
solistes. D’où nait cette impression, alors ? Peut-être de ce que les équilibres ménagés par le compositeur se trouvent ici un rien bousculés,
au désavantage de l’exécution.
Le mezzo-soprano Margriet van Reisen gagne la scène. 1954 : Pierre Boulez écrit
Le marteau sans maître
d’après René Char dans
l’œuvre duquel il puise son inspiration pour la troisième fois (
Le visage nuptial
, 1946-1989 ;
Le soleil des eaux
, 1947-1965). La pièce est
créée l’année suivante par Hans Rosbaud à Baden Baden. Là encore, l’interprétation de Matthias Pintscher ne convainc pas : rien ici des
savants fondus de timbres ni des expressives péroraisons insulaires qu’on en attend. Seuls les mouvements avec voix « replace » les
composantes, pour ainsi dire. La subtilité de conception du jeune Boulez n’est pas assimilée. C’est un comble, s’agissant de « son »
ensemble qui bien évidemment fréquente cette page très régulièrement.
Alors, de déception en déception ?... pas du tout, car après l’entracte le frais quadragénaire allemand révèle ses qualités dans
Octandre
de Varèse. La démesure lui sied hardiment dès le premier mouvement, le nerf du deuxième est lest comme rarement, enfin la
hargne du troisième trouve un corps quasi orgiaque, sur le chant très prégnant de la contrebasse. Assurément, la conclusion du concert ne
nous contredit pas : Pintscher sculpte
Déserts
dans un albâtre riche et changeant au fil d’une petite demi-heure passionnante. L’énergie est
grande, robuste, le travail ténu, dense, le souffle long, puissant, le ton musclé : autant d’avantages qu’on souhaite retrouver dans
Arcana
et plus encore dans
Amériques
.
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© andrea medici
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