Brennilis (29) Karaes Vihan. Rapport de fouille programmée

Michael BATT
RAPPORT DE FOUILLE PROGRAMMEE (H21)
KARHAES-VIHAN, UN VILLAGE DESERTE
DANS LES MONTS D'ARREE (FINISTERE)
1983
6e aP
63o
Michael BATT
KARHAES-VIHAN : UN VILLAGE DESERTE
DANS LES MONTS D'ARREE, FINISTERE.
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SITUATION DU SITE
Découvert par M. Paul Du Chatellier, le site archéologique de
Karhaes-Vihan se trouve dans la partie nord de la commune de Brennilis
(Finistère) ; il est installé sur une colline des Monts d'Arrée, à 253 m
d'altitude. Aujourd'hui, le terrain est recouvert par des fougères, genêts,
ajoncs et ronces. Le site a été peu exploré, sauf l'intérieur du bâtiment I.
Construit entre deux roches naturelles, il a été fouillé vers la fin du
XIXème siècle dernier par Du Chatellier. Celui-ci avait interprété le-
timent I comme la "maison du chef" et l'avait attribué à l'Age du Bronze.
Depuis 1978, les recherches archéologiques, commencées sur l'ini-
tiative de M. Sanquer, Directeur des Antiquités Historiques de Bretagne,
mi cent à jour les ruines d'un village médiéval extrêmement bi n préservé.
I txiste à Kar des-Vihan sous la végétation au moins une dizaine de
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tion du village caractérisent typiquement un établissement situé sur un
terrain marginal et occupé par des habitants de même niveau social. Les
sites qui ressemblent le plus à Karhaes-Vihan sont ceux de Lann-Gouh,
Melrand, dans le Morbihan ou de Houndtor dans le comté de Devon en Angle-
terre. Ceux-ci ont été construits également sur des terrains marginaux. Il
n'y a pas trace à Karhaes-Vihan ni de manoir, ni d'église.
LE NOM DU SITE
Sur l'ancien cadastre de Brennilis, il existe plusieurs noms pour
les champs qui font partie du village. On trouve les noms suivants en breton
Ar Saoulec Maverfer : les chaumes de Maverfer (ce dernier mot- est peut-
être un nom de famille), Ar Saoulec nevez : les nouveaux chaumes, et
Ploénvez : ce mot est le plus intéressant, car Brennilis est au Nord
d'une paroisse bretonne qui s'appelait Ploumenez (paroisse de la Montagne).
Nous n'avons aucun élément qui nous permette d'établir avec certi-
tude le nom d'orgine du village. Une recherche effectuée dans la commune de
Brennilis à Plouenez (un village proche du site) a prouvé que le nom courant
du site en breton est KARHAES-VIHAN, en français "le petit Carhaix" (n.b.
féminin en breton) ; par raison de clarté ce nom courant a été choisi.
LES BATIMENTS APRES LES RESULTATS DE LA FOUILLE
Les fouilles effectuées sur le site depuis 1978 ont montré que la
maison typique est la maison longue de type primitif. Les hommes et le-
tail y vivaient sous le même toit. Ce type de maison possédait parfois un
foyer ouvert. La maison longue avec un foyer ouvert est bien attesté par
les fouilles médiévales de Bretagne à Lann-Gouh, Melrand (André, 1979) et
Pont-Callek dans le Morbihan. Ce type d'habitat est traditionnel et a persis-
té jusqu'au XXème siècle (Meirion-Jones, 1979 et 1980).
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RAPPEL DES RESULTATS DES FOUILLES PRECEDENTES (Figure 3)
Le site a été peu exploré, sauf l'intérieur du bâtiment I, cons-
truit entre deux roches naturelles, qui a été fouillé vers la fin du siècle
dernier par M. Paul Du Chatellier. Il avait interprété le bâtiment I comme
"la maison du chef" et l'avait attribuée à l'Age du Bronze.
Les fouilles précédentes ont mis au jour trois constructions :
- En 1978, le bâtiment I (une maison d'habitation avec four).
- En 1979, le bâtiment II (une maison d'habitation) et le bâti-
ment III (un bâtiment de ferme).
- en 1980, deux zones adjacentes aux bâtiments fouillés en 1978-9.
1) au Sud du bâtiment II (trois dépendances plus la cour)
2) une zone entre les bâtiments II et III.
- En 1981, pas de fouille pour cause de maladie. Par contre,
une étude sur photo aérienne a été effectuée dans le cadre d'une recherche
sur l'archéologie du paysage autour du village déserté (voir extrait de la
publication ci-joint : Batt, Giot et Morzadec, 1982).
- En 1982, le bâtiment IV (un bâtiment de ferme) et la poursuite
de l'examen des deux zones adjacentes fouillées en 1978-9 et 1980.
ORGANISATION, TECHNIQUE DE LA FOUILLE
Comme en 1978, 1980 et 1982, la méthode open area de fouille
(Barker, 1977) a été utilisée sur ce chantier. En 1983, comme les années
précédentes, nos efforts se sont orientés principalement vers la réalisa-
tion de relevés d'ensemble des bâtiments et de leurs dépendances. De plus,
des informations non négligeables ont été apportées par cinq campagnes de
fouilles. Un plan des zones fouillées a l'échelle du l/20ème a été dressé.
De nombreuses photographies en noir et blanc et des diapositives en couleur
ont été' prises.
La cinquième campagne de fouilles à Karhaes-Vihan (Brennilis,
Finistère), a permis d'examiner une zone au Sud du bâtiment III, adjacente
aux zones fouillées les années précédentes.
- 4 -
MISE EN OEUVRE DE LA CAMPAGNE 1983
Le mois d'août 1983 a vu la cinquième campagne de fouilles sur le
village déserté de Karhaes-Vihan, dans les Monts d'Arrée, Finistère. Cette
campagne a été consacrée à la poursuite des fouilles dans les zones commen-
cées en 1980 et 1982 et l'examen d'im système de talus qui forme un en-
clos situé au Sud et Sud-Est du bâtiment III fouillé en 1979.
I - La zone au Sud du bâtiment III (figures 4 et 5)
Il a été constaté, après les résultats des fouilles de 1982, et con-
firmé, à la suite des fouilles de 1983, qu'à Karhaes-Vihan les bâtiments cons-
truits en pierre sèche représentent seulement les dernières phases d'occupa-
tion et de modifications sur le site.
Le décapage et la fouille de la zone au Sud et au Sud-Est du bâtiment
III ont mis en évidence les différentes étapes de modification des talus et
l'existence d'un bâtiment (n° III-A) construit en bois et mottes de gazon.
La fouille s'est poursuivie parallèlement sur la zone occidentale décapée
en 1980. Ici, d'autres structures, plus anciennes que le bâtiment III-A, ont
été mises au jour, elles sont caractérisées par des pierres posées de chant
dans le sol naturel. Elles n'ont aucun élément qui puisse nous aider à compren-
dre leur fonction ou à les dater.
La fouille de 1983 a mis en évidence une structure (le bâtiment III-A)
qui mesure intérieurement 6,25 m 0-E sur 7,50 m N-S. La masse des murs a été
probablement construite en mottes de gazon ; son emplacement est délimité par
des trous de poteaux ou par un parement en pierre sèche. Il y avait une seule
entrée dans le mur sud, délimitée par deux trous de poteaux. Plusieurs de ces
trous de poteaux ont déjà été localisés pendant les fouilles de 1979 et 1982.
A ce moment, ils étaient considérés comme associés au bâtiment III, mais
une réinterprétation des résultats antérieurs était nécessaire. Sur des murs
en mottes"cle gazon était posée la toiture, en chaume. Comme les années pré-
cédentes., on ne doit pas hésiter H dire que faute d'autres témoignages, les
toiture: des; bdti nents étaien en chaume.
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