Info-AMOOQ - Février 2010
Je conçois qu’il soit difficile de refuser l’intégration d’une infirmière praticienne spécialisée en soins de
première ligne (IPS-SPL) qui vous serait proposée pour soutenir votre travail. Cependant, vu que nous sommes en
période de négociation afin de déterminer la façon de les intégrer et de rémunérer les médecins responsables
conjointement de la clientèle qu’elles suivront, il serait préférable de nous contacter et d’attendre qu’une entente
soit conclue. Votre refus de participer avant d’avoir l’accord de la FMOQ nous donne un plus grand pouvoir de
négociation que si tout se fait déjà gratuitement et que tout le monde semble satisfait. Pourquoi le MSSS
accepterait de vous compenser pour le surplus de travail que cela engendrerait ?
La même situation s’applique aux étudiants en médecine. Nous voulons tous avoir de la relève et plusieurs
sont prêts à participer à l’effort supplémentaire pour l’enseignement. Nous avons conclu une entente afin de
rémunérer les médecins qui supervisent un résident et un externe, mais les négociations sont en cours en ce qui
concerne l’exposition des étudiants en début de leur cycle d’apprentissage. Le poids de la FMOQ et sa capacité
d’accélérer une entente rapide sur ce sujet dépend fortement du comportement de ses membres sur le terrain. Si
tout se fait gratuitement…. Vous comprenez ! La force et le pouvoir de négociation de la FMOQ dans ces dossiers
et encore plus dans le renouvellement de l’Entente générale repose ÉNORMÉMENT sur vous tous, membres de
l’AMOOQ.
La prise de conscience de votre importance dans le système de santé et le poids politique que chacun d’entre
vous représentez dans les prochaines négociations est primordiale. Votre participation active aux actions de votre
Fédération dictera le genre de règlement que nous aurons avec le MSSS. Vous comprendrez que les 8 membres du
Bureau de la FMOQ dont je fais partie, n’ont pas le poids politique de 8 000 omnipraticiens, que dis-je ? 8 000
spécialistes en médecine familiale décidés, déterminés voir très irrités de l’attitude du gouvernement.
Lors de la signature de la dernière Entente, nous n’étions qu’une quinzaine dans l’autobus à manifester notre
solidarité à Montréal. Si dans la prochaine, nous sommes une centaine, comme lors de vos participations aux
journées de formation, le poids politique et syndical sera proportionnel. On n’a qu’à penser aux 2 700 spécialistes
au Stade olympique le 30 mai 2006. Plus du tiers des membres! De notre coté, nous n’étions que 800 pour le même
nombre de membres ! Je suis conscient que dans le passé, d’anciens présidents de la FMOQ ont incité leurs
membres à accepter des ententes imparfaites qui ont fait qu’avec le temps, l’écart avec nos confrères spécialistes
s’est creusé. Cette fois-ci, étant donné l’ampleur et l’importance historique des défis auxquels nous faisons face,
aucune Entente ne sera signée en catimini sans le vote de tous les médecins de famille du Québec. Je peux vous
assurer que vous aurez l’Entente que vous méritez à la hauteur de l’effort que vous mettrez lorsque votre
participation sera nécessaire et requise. Si personne n’accepte de souffrir ni d’être dérangé et que nous sommes
très peu au front à se battre et à revendiquer, la bataille est perdue d’avance !
Depuis un an, je vous tiens informés sur les progrès du cahier des demandes. Les membres n’ont jamais été
tant consultés afin d’assurer que tous les omnipraticiens du Québec puissent se prononcer. À partir des comités au
congrès syndical et durant la tournée du président, vous avez tous pu donner votre avis afin que ce fameux cahier
reflète vos besoins et vos aspirations. Vous étiez tous invités, peu ont répondu à l’appel dans l’Outaouais, mais ceux
qui l’ont fait savent qu’ils ont été entendus.
Je ferai une tournée de tous vos milieux d’ici l’automne prochain. J’irai dans vos cliniques, vos GMF et vos
établissements en autant, évidemment, que vous m’y accueillez. Je serai accompagné d’un ou de deux membres de
l’exécutif pour vous présenter le cahier des demandes, recueillir vos commentaires et surtout, pour demander de
vous impliquer aux moments opportuns.
Nous verrons s’il y a une solidarité au sein des médecins de famille du Québec devant l’énorme défi qui nous
attend, soit de revaloriser la médecine familiale sous toutes ses formes et dans tous les milieux de pratique
distinctifs au Québec ou si, encore une fois, on regardera le train passer en se disant qu’on aurait donc dû y monter
tous ensemble !
D
r
Marcel Guilbault, président