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Fédération des médecins omnipraticiens du Québec – Projet de loi no 44
Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme
L’usage de la marijuana en établissement
Comme nous l’évoquions en introduction, nous attirons l’attention de la
Commission sur les articles 10 et 60. Ces dispositions traitent de la possibilité
de réserver des chambres dans les centres hospitaliers de soins généraux et
spécialisés pour les patients qui pourraient, à des fins médicales, faire usage de
marijuana.
Selon le projet de loi, de tels patients devraient détenir un document médical
fourni par un médecin qui leur permettrait de se procurer légalement de la
marijuana séchée auprès d’un producteur autorisé. Comme vous le savez déjà,
cette possibilité est encadrée par un règlement de Santé Canada.
Au Québec, le Collège des médecins a émis, de façon complémentaire, ses
propres directives au sujet de l’ordonnance du cannabis séché à des fins
médicales.
Selon l’ordre professionnel, les dispositions de la réglementation fédérale ont
pour effet d’obliger les médecins à prescrire la marijuana en dehors du cadre
habituel de prescription des médicaments sous ordonnance. Pour le Collège,
l’usage d’un traitement non reconnu ne peut alors se faire que dans un cadre de
recherche. La prescription de marijuana comporte donc certains risques pour les
patients et de possibles implications médicolégales pour le médecin.
Cette situation a amené le Collège à proposer un encadrement particulier fondé
sur la prudence. Cet encadrement vise à concilier le respect de la
réglementation et la protection de la santé et du bien-être des patients.
Nous résumerons de la façon suivante la conduite appropriée que doivent
adopter les médecins, tirée des directives du Collège des médecins :
avant d’envisager l’usage du cannabis séché dans le traitement d’une
condition médicale, d’autres options thérapeutiques doivent avoir été
considérées ;
le médecin sollicité pour prescrire du cannabis séché doit prendre
connaissance de la littérature médicale et il doit informer le patient du fait
que le cannabis séché n’est pas un traitement reconnu. Dans cette
mesure, il ne pourra être prescrit que dans un cadre de recherche ;
le médecin devra obtenir le consentement du patient à la recherche, lui
faire signer le formulaire de consentement prescrit et effectuer une
évaluation médicale complète du patient tout en prévoyant le suivi
approprié.