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Ph. Gonzalez | Église mennonite de Saint-Genis-Pouilly | Dimanche 19.02.12 | version 1.0
Une fois encore, les disciples ne comprennent pas ce que Jésus leur dit de la
résurrection. La vision qu’ils ont contemplée les a rempli de frayeur. Ils ont vu la
révélation d’une puissance divine. Lorsqu’ils ont entendu la voix de Dieu qui venait des
cieux dire que Jésus est son « Fils bien-aimé », ils ont cru entendre la confirmation qu’il
était bien le Messie tant attendu. Et avec un libérateur armé d’un tel pouvoir, les Romains
n’ont qu’à bien se tenir !
Les disciples n’ont pas compris, Pierre le premier, ce qui s’était joué sur cette
montagne. Pierre qui a tenté de conserver cette révélation surnaturelle dans trois tentes, en
pensant que le passé rayonnant du peuple juif avait subitement fait retour. « Avec Moïse,
Élie et Jésus de notre côté, qui pourra empêcher Israël de devenir la première des nations et
d’étendre le règne de Dieu sur le monde ? » Un pieux désir, en effet, mais en aucun cas la
perspective de Dieu sur le salut.
Oui, quelque chose de fondamental a été révélé sur cette montagne. Mais pas ce que les
disciples attendaient, ni ce qu’ils en ont retiré. Oui, Moïse et Élie se sont certainement
entretenus avec Jésus d’un ennemi à défaire. Cependant, il ne s’agissait pas des Romains,
mais bien d’un ennemi intime que nous avons tous à combattre, et avec lequel nous
sommes certains de perdre : la mort.
Lorsque la mort approche, tous comme les disciples, nous nous débattons. Ils ne
voulaient pas que Jésus aille dans cette direction, car cela signifiait l’anéantissement de
tous leurs espoirs de libération nationale. De même, nous nous accrochons à la vie, car elle
est immensément précieuse. Pourtant, chaque seconde qui s’écoule, avec son lot de joie et
de soucis, apporte une sourde inquiétude, celle d’affronter la mort et d’être vaincu, défait à
jamais.
Jésus, lui, a dû affronter la même peur qui nous tient au ventre. Mais cette peur, il l’a
traversée par la foi, la foi qu’il a placée en son Père. Et cette foi dit que l’amour d’un Père
est plus fort que la mort. Oui, Dieu est le Créateur. Et en tant que tel, il dispose de la vie. Il
peut la susciter, ou il peut l’anéantir. Mais si Dieu était uniquement un Créateur, il pourrait
disposer de nous comme on joue avec un morceau de pâte à modeler. Une fois le jeu
terminé, on détruit la figure, on en fait un gros tas et on la remet dans la boîte. Et si elle a
séché, on s’en débarrasse. Mais Dieu n’est pas seulement le Créateur, il est d’abord le Père.
Et cet amour qu’il nous porte, au travers de son Fils, est un lien indestructible.
C’est de cet amour, d’un amour plus fort que la mort, que nous parle le récit de la