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Tableau 1 : impact macroéconomique, par rapport à
la situation actuelle, d'un changement de mode
d'imposition de la taxe professionnelle, à montant
prélevé inchangé (calibrage ex ante)
Note de lecture : On ne tient pas compte ici de l'effet de retour des
finances publiques sur le surcroît d'activité généré et le même montant
de recettes fiscales est prélevé ex ante (15,6 Mds€). Dans le cas d'un
basculement de la TP sur une assiette de type capital, le PIB
diminuerait de 0,2%, le stock de capital de 0,8%. L'emploi resterait
inchangé.
Tableau 2 : impact macroéconomique, par rapport à
la situation actuelle, d'un changement de mode
d'imposition de la taxe professionnelle, à recettes
publiques inchangées (calibrage ex post)
Note de lecture : Afin de prélever le même montant net de recettes
publiques que la taxe professionnelle, il est nécessaire de prélever
directement 12,4 Mds d'euros sur une assiette de type valeur ajoutée, le
manque à financer (3,2 Mds€) étant perçu via l'effet de retour des
finances publiques sur le surcroît d'activité généré (l'élasticité des
recettes fiscales au PIB est supposée unitaire). En effet, un
basculement complet de la TP sur une assiette de type valeur ajoutée
augmenterait le PIB de 0,4%, le stock de capital de 1,5% et l'emploi de
0,1%.
Situation
actuelle
(TP)
Assiette
travail
Assiette
capital
Assiette
valeur
ajoutée
Recettes publiques
directes (Mds€) 15,6 15,6 15,6 15,6
Autres recettes (Mds€) – 3,7 –1,5 2,3
Recettes publiques
totales (Mds€) 15,6 19,3 14,1 17,9
Impact sur :
(Ecart en %
par rapport
à la situation
actuelle
- le PIB – +0,5 –0,2 +0,3
- le capital – +2,1 –0,8 +1,3
- l’emploi – 0,0 0,0 0,0
Situation
actuelle
(TP)
Assiette
travail
Assiette
capital
Assiette
valeur
ajoutée
Recettes publiques
directes (Mds€) 15,6 11,1 18,5 12,4
Autres recettes (Mds€) – 4,5 –2,9 3,2
Recettes publiques
totales (Mds€) 15,6 15,6 15,6 15,6
Impact sur :
(Ecart en %
par rapport
à la situation
actuelle
- le PIB – +0,6 –0,4 +0,4
- le capital – +2,2 –1,4 +1,5
- l’emploi – +0,1 –0,1 +0,1
Ce n'est que dans le cas où l'on effectue un calibrage
ex post (cf. tableau 2), en tenant compte des effets sur
l'assiette des autres recettes publiques, que l'on obtient
des résultats différenciés sur l'emploi en fonction de
l'assiette envisagée. Dans ce cas, plus l'assiette choisie
pèse sur l'accumulation du capital, plus le montant
qu'il est nécessaire de prélever directement est élevé et
plus l'effet sur l'emploi6 est négatif. Mais les écarts
observés sur l'emploi restent modestes et pourraient
être encore réduits si la sensibilité des salaires réels au
chômage était plus forte.
En définitive, une assiette portant exclusivement sur
le capital serait la plus mauvaise des solutions. Dans le
cas d'un calibrage ex post (cf. tableau 2), elle dégraderait
l'activité de 0,4% par rapport à la situation actuelle. A
l'opposé, le choix d'une assiette reposant sur la masse
salariale serait le plus bénéfique en termes d'activité
(+0,6% sur le PIB). Une assiette valeur ajoutée7 serait
dans une situation intermédiaire, avec un impact
macroéconomique encore positif, puisqu'elle amélio-
rerait l'emploi (+0,1%), le stock de capital (+1,5%) et
le PIB (+0,4%). Pour une même recette fiscale nette
que la TP actuelle, il faudrait prélever au moins
11,1 Mds€ sur une assiette travail ou 12,4 Mds€ sur
une assiette valeur ajoutée, le reste étant financé par
l'accroissement de l'activité et son effet sur l'ensemble
des impôts et des cotisations.
3. Plusieurs éléments invitent à minorer
cette mesure des gains macroéconomi-
ques associés au changement d'assiette
3.1 L'hypothèse forte de parfaite mobilité du
capital
Un certain nombre d'entreprises n'ont pas accès pour
se financer aux conditions des marchés mondiaux.
Dans ces entreprises, la charge induite par la taxation
du capital n'est pas transférée intégralement sur le tra-
vail et les effets négatifs de la taxe sur l'offre de travail
sont certainement moins importants.
Par ailleurs, la prise en compte de différentes catégo-
ries de capital à la mobilité différente (biens d'équipe-
ment, terrains,…) réduirait les écarts d'une assiette à
l'autre.
6. Tous les raisonnements sont ici menés à durée du travail constante,
ce qui permet d'identifier les variations de la quantité de travail uti-
lisée à des variations d'emploi.
7. Le prélèvement envisagé est une cotisation sur la valeur ajoutée des
entreprises, et non un supplément de TVA (qui taxe en réalité la
consommation).