L’Editorial de Erick-Hector Hounkpê La Gazette du Fitheb 2016 N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 Services M 2 esdames et Messieurs, chers amis artistes, hommes et femmes des théâtres d’ici et d’ailleurs, je vous salue. Et vous informe. Comme le FITHEB, le Festival International de Théâtre du Bénin, reprend vie, sa Gazette rouvre aussi ses colonnes. Eh oui, la Gazette du FITHEB, l’organe d’information de la Biennale, revient. Pour nous informer, bien évidemment de ce que la 13ème édition du Festival installe ses tréteaux du 23 au 31 mars 2016, et dans cinq villes prioritaires : PortoNovo, Cotonou, Lobogo, Abomey et Parakou. Le FITHEB 2016, via une Table Ronde, fête les 25 ans de la biennale, sous le thème de : « 25 ans de Renouveau Démocratique, 25 de FITHEB : Théâtre, Démocratie et Développement au Bénin et en Afrique ». Un moment pour analyser les relations entre Théâtre et Politique, Théâtre et Démocratie, Théâtre et Développement, au Bénin et en Afrique, et célébrer la contribution des hommes et des femmes de théâtre, à la (re)naissance de la Démocratie sur le Continent. Un menu costaud… En apéro, un Pré-FITHEB ourlé de spectacles d’attraction (le folklore local, la magie et la danse du bambou…) à consommer sans modération sur les places publiques de Cotonou (Place Lénine, Le giratoire de Sainte-Cécile, la devanture du Ceg Les Pylônes d’Agla…), Porto-Novo (Place Bayol, Agbokou, Place de l’Unité…), Abomey (Goho), Parakou (Musée Plein Air)… Et si vous êtes amateur du Soft et du Cogitum, toujours en apéro, des lectures scéniques vous seront offertes dans nos écoles et collèges, deux semaines avant le 23. Le Kleenex qui tue de Hermas GBAGUIDI, La Secrétaire Particulière du désormais feu Jean PLIYA, 7 milliards de voisins de Giovani HOUANSOU, Immigritudes de Jean-Paul TOOTOH… Le plat de résistance, lui, va être fait de spectacles de théâtre, de danse, d’humour et de conte (simple ou théâtralisé ou accompagné de musique comme un Concert-Party de nos amis Togolais). Un plat concocté par de brillants cuistots-metteurs en scène d’une dizaine de pays, le Bénin, la Belgique, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, la France, la Suisse, le Togo… Le dessert, et c’est l’une des innovations majeures du FITHEB 2016, un dessert croustillant et plus ou moins long, un Post-FITHEB dénommé FITHEB Migratoire qui va s’étaler de Mai à novembre 2016. Le concept est simple, chaque dernier week-end du mois, le FITHEB installe son FOYER dans l’une des villes n’ayant pas reçu l’événement pendant la Biennale. Des vedettes locales du folklore local aiguisent l’appétit des spectateurs dès 18heures. 20 heures, des spectacles de théâtre prennent le relais, à Ouidah, Djougou, Natitingou, Dassa… Et des innovations-dessert, ça n’en finit pas. Puisqu’il y aura le FITHEB des Enfants, en Décembre 2016, plus précisément le 23 Décembre pour célébrer la Journée Béninoise des Enfants. La cible les enfants de nos cours primaires, les initier au théâtre et à la culture et à l’esprit FITHEB, et les inciter à créer de minis spectacles à réunir dans la Grande Salle FITHEB pour fêter nos enfants… Alors, mesdames et messieurs, chers amis artistes d’ici et d’ailleurs, vous qui me lisez maintenant, n’hésitons plus. Le FITHEB est là. Vivons FITHEB. Votons FITHEB. Mangeons FITHEB…Et surtout, lisons, diffusons et offrons la Gazette du FITHEB…Bon appétit. Le Comité national d’organisation du Fitheb 2016 Président Erick-Hector Hounkpê Coordonnateur Chargé des Affaires Financières et du Matériel Ambroise Boni Administrateur Gaston Eguédji Coordonnateur Chargé des Communications - Médias - Marketing Olga Kokodé Nounagnon Coordonnateur Porto-Novo Franck Ogou Coordonnateur Chargé des Relations Personnalités, et des Manifestations Officielles Marcel Zounon avec les Institutions et Coordonnateur Cotonou Fidèle Anato Coordonnateur Chargé de la Production et de la Programmation Sébastien Davo Coordonnateur Logbogo Barthélémy Soton Coordonnateur Abomey Susudji Béhanzin Coordonnateur Chargé du Secrétariat et des Relations Publiques Anne Morenie O. Abatan FITHEB Festival International de Théâtre du Bénin Direction : Erick-Hector Hounkpê Coordonnateur Parakou Abdoul Rahamane Aboubakar Sanna La Gazette du Fitheb 2016 Bulletin d’informations générales de la 13ème édition du Festival International de Théâtre du Bénin - N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 Siège Social : Direction du Fitheb (ex Ciné Vog) Cotonou 08 BP 561 Cotonou l Tél. : +229 21 09 13 65 E-mail : [email protected] www.fithebenin.com Directeur de Publication Erick-Hector Hounkpê Secrétaire de Rédaction Donatien Gbaguidi Correcteur Joseph Sohoué Graphiste Marc Elégbédé Rédacteur en Chef Sosthène Sèflimi (Tél. 97 44 16 84) Rédaction Serge-David Zouèmè Blaise Ahouansè Josué Mèhouénou Victorin Fassinou Bertrand Favi Valentine Bonou Awassi Images Charles-Alain Lima Erick-Hector Hounkpê a survécu aux péripéties Marcel Orou Fico et de Osséni Soubérou. C’était le 20 octobre 2015. Conformément aux statuts et règlements du FITHEB, les trois noms ont été envoyés au ministre Paul Hounkpè de la culture ayant succédé à Jean-Michel Abimbola entre temps. Lui a fini par retenir Erick-Hector Hounkpê dont la nomination a été prononcée à la faveur du Conseil des Ministres en date du 21 Novembre 2O15. Une nomination à l’issue de laquelle « le poète au long bâton » a été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions le vendredi 27 Novembre 2015 par le ministre Paul Hounkpè en personne. Son premier challenge reste l’organisation du FITHEB 2016 pour lequel il promet des innovations majeures. Allez Erick-Hector Hounkpê ! Extraits du discours du Ministre Paul Hounkpè à l’installation du nouveau directeur du FITHEB « Les informations qui me sont parvenues m’ont confirmé que vous êtes un homme de défi » «…Je n’ai pas voulu raté l’occasion car c’est un évènement important. Et comme nous le savons tous, le Fitheb a traversé une période tumultueuse et qui, fort heureusement, est couronnée par la nomination d’un directeur grâce à la volonté affichée du chef de l’Etat et de son gouvernement. C’est pourquoi, cet évènement revêt un caractère particulier pour l’honneur du Fitheb et des arts de scène en particulier… Les administrateurs m’ont piégé. En mettant les trois noms, ils ont mis les points que chacun d’entre eux, a réunis. Nous avons dû éviter le piège en nous soumettant au travail des administrateurs. En voyant les points, est-ce le 2ème ou le 3ème qu’on va choisir ? Il aura des chuchotements. Mais puisque c’est celui a réuni plus de points que j’ai choisi, vous diriez quoi de moi ? Je voudrais dire à tous ici qu’il est un frère. C’est un béninois, donc c’est frère bien entendu. Mais il n’est pas du Mono, il n’est pas de Bopa et comme vous le savez, il y a des ‘’Hounkpè’’ partout… Je sais que la tâche ne sera pas facile pour vous surtout que le temps nous presse. Les informations qui me sont parvenues m’ont confirmé que vous êtes un homme de défi et le défi est là... Vous avez donc la double charge en synergie avec votre équipe de définir le plan de travail de 2016 mais surtout, le budget programme de l’édition 2016 du FITHEB et de le soumettre au Conseil d’administration pour adoption… » La Gazette du Fitheb 2016 N ommé, confirmé, contesté, puis nommé à nouveau, Erick-Hector Hounkpê aurait pu devenir depuis le 24 juillet 2013, le Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB). Il en est ainsi parce qu’il avait été déjà élu à la tête de l’institution par le Conseil d’Administration d’alors présidé par Justin Ekpélikpézé. Une élection invalidée pour des raisons restées polémiques par le ministre de la culture d’alors, Jean-Michel Abimbola. Un acte qui avait vicié sérieusement l’atmosphère au point où le FITHEB 2014 a dû se tenir de manière transitoire sous la conduite d’Ousmane Alédji, nommé directeur intéri- maire par le ministre concerné. Et pourtant, Erick-Hector Hounkpê, auréolé par ses ambitions pour le théâtre, ne s’est pas laissé submerger par les vagues devoreuses. En 2015 donc, lorsque la course à la Direction du FITHEB désormais réformé est relancée, il a récidivé. Face à lui, il avait encore des challengers de taille. On peut citer Marcel Orou Fico, Florent Eustache Hessou, Tola Koukoui, Pascal Wanou, Hermas Gbaguidi et Osséni Soubérou. Après la soutenance de leur projet devant les membres du Conseil d’Administration chargé d’élire les trois meilleurs potentiels directeurs de l’institution, trois noms ont pu tirer leur épingle du jeu à cette étape du processus de nomination du nouveau directeur. En tête comme en 2013, Erick-Hector Hounkpê suivi de N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 Donatien Gbaguidi Direction du FITHEB Poète, comédien et écrivain béninois, Erick-Hector Hounkpê est l’actuel directeur du FITHEB. Mais avant, il a survécu aux péripéties qui ont jalonné sa marche vers la Direction du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB). Depuis le 21 novembre 2015, il prend le gouvernail de l’institution pour les quatre (4) prochaines années. 3 Lecture scénqiue de La Gazette du Fitheb 2016 La Farce de Maître Pathelin N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 4 Bâtir une jeunesse intègre au pays de «tous corrompus» La grande salle du Fitheb à Cotonou a accueilli mercredi 3 février 2016, le premier plateau de lecture scénique dans le cadre de la campagne d’annonce du festival avec au menu, La Farce de Maître Pathelin dans une adaptation de José Pliya, mise en scène par Simone Audemars. Blaise Ahouansè C ’est déjà le Pré-Fitheb depuis mercredi 3 février 2016. En ouverture en salle, au-delà de l’animation folklorique assurée à l’entrée principale du siège du festival à Cotonou par le groupe «Ina le flambeau» du Bénin, c’est la lecture scénique de la pièce La Farce de Maître Pathelin, version adaptée de l’écrivain franco-béninois José Pliya. Pendant 72 minutes environ, le metteur en scène suisse Simone Audemars présente le fruit de 10 jours d’escale de travail au Bénin dans son projet de création sur cette pièce qui remonte au XVe siècle mais qui l’intéresse encore, à l’en croire, à cause du sujet : la corruption, le mensonge, la tromperie… «Ce sont des thèmes universels. Il y a de moins en moins la confiance en la parole de l’autre. C’est un spectacle pour public jeune» confie le metteur en scène pour justifier son choix. Le travail est restitué en deux temps. Un premier occupé par sept étudiants de l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb). Parole leur est donnée pour raconter l’histoire pas selon exactement la traduction José Pliya mais d’après leur propre réécriture à partir de la compréhension qu’ils en ont. Chacun d’eux, outre le seul qui a parlé français, s’est exprimé dans une langue nationale d’Afrique. Et un second temps, le public a savouré l’exposition plus vivante du texte par quatre comédiens béninois confirmés. Raphaël Hounto, Thomas Ogoudjobi, Jean Luc Tohozin alias Bobozin et Fidèle Anato alias Le Baobab racontent respectivement l’existence de chaque personnage de la pièce. C’est avec chaque fois à la fin, une petite leçon de morale facile à capter notamment par les jeunes qui sont les premières cibles du metteur en scène dans cette création non seulement de dénonciation mais aussi et surtout de sensibilisation. Propos recueillis par Serge-David Zouèmè Comment êtes-vous parvenue à associer les étudiants de l’EITB et les autres professionnels béninois du théâtre à votre projet ? Tout est parti du contact que j’ai eu avec José Pliya, l’auteur qui va adapter ‘’ La Farce de Maître Pathelin’’. C’est lui qui a rendu possible ma ren- Il y a déjà la problématique que soulève le texte qui est accrocheuse et d’actualité. Il s’agit de la corruption abordée ici avec humour, puisqu’il s’agit d’une farce. Et après, la langue qui doit être travaillée avec précision pour ne pas transgresser le texte, et je trouve cela aussi pertinent. Surtout que ce projet artistique sera réalisé, plus tard, pour le jeune public. Vous avez suivi du début à la fin la prestation des acteurs sur scène. Quelles sont vos appréciations ? 3 questions à La Gazette du Fitheb Simone Audemars 2016 La lecture scénique de «la Farce de Maître Pathelin», un texte de dénonciation écrit à la fin du Moyen Âge, vers 1460, a, semble-t-il,comblé l’appétit des centaines de consommateurs de produits culturels ayant rallié, ce mercredi, la grande salle de spectacle du Fitheb. Simone Audemars, metteur en scène, revient, dans cet entretien, sur qulelques détails de ce projet artistique dont elle est porteuse. Qu’est-ce qui a motivé le choix du texte, objet de la lecture scénique ? Moi, je viens d’une autre culture avec d’autres cordes d’écriture théâtrale. Cependant, je me suis bien imprégnée du travail fait par les étudiants et les artistes professionnels. Les échanges ont été vifs et enrichissants. J’ai aussi compris combien il est important pour l’artiste africain de solliciter son corps dans le jeu d’acteur, ce qui est moins pour l’artiste européen. Je vais me nourrir de cette expérience riche, puisque j’ai eu à travailler avec des gens disponibles et disposés à partager et à apprendre des autres. J’avoue qu’ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour satisfaire ma demande. Ce fut une rencontre profonde, humaine et professionnelle avec des hommes et des femmes humbles qui détiennent des valeurs et qui veulent grandir dans leur art ; et nous, du côté de l’Europe, nous sommes toujours prêts à entretenir des collaborations de cette facture. S’agissant des perspectives pour ce projet artistique, il y en a deux : premièrement, dans un an, nous allons revenir au Bénin avec les artistes comédiens européens pour un travail de fond avec les trois artistes béninois à sélectionner. De ce travail, il se dégagera une maquette, puis une orchestration artistique définitive du texte que nous allons jouer à l’occasion d’un événement majeur que mettra sur pied Alougbine Dine. Et de deux, il y aura une réalisation finale du spectacle en 2017 qui sera joué en France, en Suisse. Puis, en 2018, nous allons revenir au Bénin pour certainement jouer dans le Fitheb. N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 « En 2018, nous allons revenir pour certainement jouer dans le Fitheb » contre avec Alougbine Dine. Et de fil en aiguille, j’ai connu l’EITB et les étudiants de la quatrième promotion. Avec eux, tout est allé vite et le résultat est cette lecture scénique. Je suis au Bénin pour faire ma distribution, mais surtout rencontrer deux comédiens et un musicien béninois. Les étudiants de l’EITB, très intéressants, ont participé activement au projet. Chacun des apprenants associés a reçu une portion de texte sur lequel il doit travailler d’abord en français, puis dans sa langue maternelle. Ce choix se justifie par le fait que l’histoire met en jeu le rapport à la langue. Et j’ai eu la preuve que ces étudiants ont la maîtrise de leurs langues maternelles, et développent aussi des qualités à poursuivre leur carrière professionnelle dans une langue étrangère. 5 Conférence de presse du directeur du FITHEB La Gazette du Fitheb 2016 N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 6 « Le Fitheb 2016 inclut la journée internationale du théâtre » Le directeur du Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB) Erick-Hector Hounkpê a dévoilé ce samedi 26 février 2016 au siège de l’institution à Ganhi, à l’occasion d’une conférence de presse, les grands axes de la 13ème édition de la biennale. Des innovations majeures et attractives sont annoncées pour conquérir le grand public afin de revivifier le théâtre béninois. Au-delà de la biennale, d’autres activités sont également prévues pour meubler l’année théâtrale 2016. Découvrez. Deux semaines ‘‘Call people’’ P rès d’une dizaine de jours avant le 23 mars, Cotonou, la capitale économique du Bénin sera déjà dans le ‘‘show Fitheb’’. C’est le Pré-Fitheb avec des activités qui, informe le Directeur Erick-Hector Hounkpê, permettront d’impacter les potentiels spectateurs en termes de communication. Plusieurs spectacles d’attraction seront déployés dans des points stratégiques de trois zones fortes de la ville à savoir la Place Lénine à Akpakpa, le giratoire Ste Cécile et la devanture du Ceg les Pylônes à Agla. Sur ces sites, il est prévu des spectacles tel «le Akpanou» qui est un spectacle de danse et d’acrobatie sur bambou très spectaculaire et attractif. Il y aura également des animations folkloriques avec différents groupes. Le pré-Fitheb, ce sera aussi dans les établissements scolaires primaires et secondaires avec des lectures scéniques. «C’est pour que le travail théâtral commence déjà par rencontrer le public jeune», confie le Directeur qui accorde la priorité à cette cible pour préparer et assurer la relève au théâtre. « Jonoxi », l’épiphanie théâtrale au menu alléchant L e «Jonoxi», s’ouvre le 23 mars et se referme le 31 mars 2016. Le coup d’envoi ici est donné par les assises de la table ronde sur le thème : «25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique». A l’affiche de cette grand-messe du théâtre, dix spectacles nationaux dont quatre fortes créations sont annoncées pour accueillir les troupes étrangères. Une vingtaine de spectacles de théâtre, de conte et d’humour est attendue pour être présentée pendant le festival en plein air et sur les places publiques de plusieurs villes. Cinq villes prioritaires sont retenues pour accueillir les présentes manifestations du Fitheb 2016. Il s’agit d’Abomey, de Lobogo, de Parakou, de Porto-Novo et de Cotonou (où sera installé le village du Fitheb). Plusieurs pays d’Afrique et d’Europe ont déjà confirmé leur arrivée pour prendre part à cette fête de l’épiphanie théâtrale. Entre autres, la Belgique, le Burkina Faso, le Caméroun, la Côte-d’Ivoire, la France et la Guinée. Le théâtre étant l’art où la politique critique est aisée, l’opportunité sera donc donnée de véhiculer des messages qui vont impacter positivement le Bénin, le pays organisateur du festival, l’Afrique et le monde. Il est également prévu tous les matins, des lectures scéniques dans les lieux annoncés pour abriter les spectacles et plusieurs autres activités. L ’épiphanie du théâtre africain, 13ème édition, fait un focus sur un thème majeur : «25 ans de Renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique». A la faveur d’une table ronde qui ouvrira d’ailleurs le festival, a rappelé Erick-Hector Hounkpê, les directeurs de festivals d’Afrique et d’Europe, les universitaires béninois et étrangers, les acteurs de la culture en général, réfléchiront, en substance, sur la place et l’avenir du théâtre dans le processus de développement en Afrique. Mieux, « cette thématique vise à célébrer et à rendre hommage aux hommes et femmes de théâtre béninois qui ont œuvré, par leurs inspirations fertiles et créations diverses, à l’avènement et au rayonnement de la démocratie, il y a 25 ans », a-t-il expliqué à la presse. Pour le premier responsable du festival, c’est une heureuse coïncidence entre la renaissance démocratique du Bénin et la création du Fitheb. En effet, le renouveau démocratique enfanté par les durs moments de 1989 puis la Conférence nationale de février 1990, a consacré ses premières initiatives politiques en 1991, allusion faite aux élections législatives de la même année. Toujours, en cette même année, des acteurs clés du monde culturel (feu Antoine Dadélé, Tola Koukoui et Yves Bourguignon, alors directeur du Centre culturel français) ont donné corps et sens à un projet culturel, le Fitheb qui a vécu et survécu jusqu’aujourd’hui. Erick-Hector Hounkpê en est bien conscient, décrétant la trilogie Théâtre, démocratie et développement. Les merveilles de l’entre deux festivals ! L ’entre deux festivals a été, de tout temps, un caillou de mer. Son animation a souvent péché pour bien de raisons. Erick-Hector Hounkpê, le nouveau directeur du festival, a pris la mesure de la situation avec sous les bras une bonne dose d’innovations. Le Fitheb ‘‘Hwexi’’ s’installe pour rompre avec la monotonie ennuyeuse. Au soir de l’édition 2016, il sera organisé les derniers weekends de chaque mois, de mai à novembre, des spectacles de théâtre dans les villes n’ayant pas abrité le festival officiel. Le ‘‘Fitheb migratoire’’ offrira la chance aux vedettes locales de s’exprimer via des attractions diverses. D’octobre en décembre, il est envisagé des formations au profit de jeunes apprenants et la création des clubs Fitheb dans des écoles et établissements scolaires identifiés. Les meilleurs groupes, à en croire le directeur, plancheront le 23 décembre à l’occasion d’une cérémonie de remise de prix. Si les moyens le permettent, il est aussi inscrit une formation pour les hommes et femmes de théâtre, puis une autre formation sur le théâtre radiophonique. Autant d’innovations qui, selon le directeur, permettront de meubler la grille des programmes de l’institution Fitheb et animer, mieux que par le passé, landernau théâtral béninois au cours de son mandat de 4 ans. Réalisation : Blaise Ahouansè - Donatien Gbaguidi - Josué Mèhouénou - Serge-David Zouèmè - Victorin Fassinou Conférence de presse du directeur du FITHEB quel les troupes béninoises accueillent celles venues d’ailleurs, reçoivent leurs créations et leur offrent ce qu’elles ont pour animer le Jonoxi. A ce marché va succéder un autre : le Hwexi. Le marché local du théâtre qui s’étendra de mai à novembre et qui donnera l’occasion aux troupes et acteurs locaux de se mettre en évidence à travers des spectacles pour tenir les populations en haleine et leur permettre de garder à l’esprit que le théâtre ne se limite pas aux dix jours de la biennale. Quid du mois de décembre ? Il sera dédié au « Fitheb des enfants ». Une programmation spéciale dont l’apothéose est prévue pour le 23 décembre. Cet autre Fitheb sera la résultante du travail abattu en amont dans les écoles dès le mois d’octobre et qui aura permis d’intéresser les apprenants choisis dans deux écoles (une publique et une privée) des anciens départements à cet art. La Gazette du Fitheb 2016 L a treizième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) aura lieu du 23 au 31 mars prochain. Une dizaine de jours pour fêter autour du théâtre et le célébrer à travers plusieurs villes du pays. Mais le spectacle que réservent au public les organisateurs et participants à la biennale du théâtre n’est qu’une partie de la vaste programmation prévue désormais autour du festival. Cette treizième édition qui s’est voulue celle des réformes a prévu une série d’innovations qui empêchent le Fitheb de dormir ou même de somnoler dans l’entre deux éditions. Il y a aura donc de quoi meubler le temps avec les acteurs qui, de l’avis du directeur du Fitheb, Erick-Hector Hounkpê devraient être assez occupés et ainsi assurer une transition théâtrale digne du nom. Du 23 au 31 mars 2016, l’évènement qui étendra ses tentacules n’est que le Jonoxi au cours du- Du choix d’un thème évocateur ! N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 Pour le théâtre d’aujourd’hui et de demain 7 N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 Création du FITHEB 2016 La Gazette du Fitheb 2016 « Un Crime d’honneur », le récit d’un destin éprouvé 8 ‘’Un Crime d’honneur’’, l’une des quatre créations du Festival international de théâtre du Bénin, 13ième édition, se laisse découvrir aux travers des fertiles imaginations de cette ‘’visqueuse’’ Gisèle Adandédjan, le metteur en scène. Serge-David Zouèmè L e crime est perpétré sur un être féminin. La trame se rapporte à Hussein, jeune homme libanais qui raconte à celle qui l’aime, sur le mode de l’aveu, l’évènement qui a changé le cours de son destin : le crime d’honneur perpétré envers sa sœur alors qu’il fut adolescent. Froissé psychologiquement, le jeune homme témoigne, dans ce récit, de la culpabilité qu’il a nourrie pour son frère, du silence du secret qui le ronge, du deuil qu’il porte en son intérieur en entrant dans l’âge adulte. Et c’est cet honneur teinté du noir que Gisèle, le metteur en scène, avec la complicité de ses quatre comédiens, va essayer d’habiller et reproduire aux travers des faits et gestes devant un public connaisseur, mi-connaisseur ou néophyte de l’art théâtral. La tâche semble bien fastidieuse pour la transfuge du groupe ‘‘Teriba’’. Donner corps et âme, et donc vie à une inspiration livresque d’une poétesse, peintre et essayiste, Etel Adnan, tout aussi dérangée par « l’apocalypse arabe » (l’un de ses écrits) s’apparente pénible, mais Gisèle, la tenace, a tiré, en partie, son épingle du jeu. Elle a su reproduire à sa manière ce ‘‘vécu du livre’’, en tirant sur la ficelle de la mise en scène faite de jeux, de lumières et d’émotions. Sur les scènes qu’offre la biennale, quatre comédiens sur les six qu’impose la pièce, vont certainement se dédoubler, mus par le professionnalisme artistique, pour jouer les grands rôles, baignant les spectateurs dans un délice théâtral sans fin même si l’écrit, en lui-même, n’a rien de plaisant si ce n’est la douleur. Le grand confort généré par le texte de Etel Adnan, à en croire cet ancien élève de l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin (EITB), réside dans la simplicité du jeu d’acteur et du décor non encombrant. « Véritable spectacle mobile pouvant être joué à tout endroit, ‘‘Un Crime d’honneur’’ est ma première création personnelle portant les griefs d’une génération de comédiens épris de la scène et des maux », a confié Gisèle Adandédjan. Le texte écrit en 2010 en anglais, puis traduit en français par Michelle et Christophe Pellet et publié par l’Arche, fut l’objet d’une première lecture spectacle présentée au public le 08 août 2015, avec 07 comédiens, sur la scène de l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin. « L’appel à candidature du Fitheb m’offre la chance de parfaire cette création… qui au départ engageait neuf comédiens. Nous en sommes actuellement à l’étape de la réorientation du jeu scénique et de l’occupation de la scène par les quatre comédiens qui iront représenter valablement la troupe lors de cette édition du Fitheb », a renseigné Gisèle pour qui la ‘‘bataille s’annonce gagner d’avance’’. Serge-David Zouèmè Il songe marquer sa présence à travers sa création ‘’Querelles de quartier’’. Pour cet enfant prodige aux capacités artistiquement multiples, l’épiphanie du théâtre dont les coups de gong retentiront, d’ici à là, doit aussi compter avec de l’imaginairement vrai, l’éprouvante expérience politique sous les tropiques. Dans un français facile, le texte donne à lire : ‘’Dans un pays imaginaire dé- Création du Fitheb 2016 La Gazette du Fitheb 2016 D’ ‘’un Crime d’honneur’’ aux ‘’Querelles de quartier’’, les inspirations fertiles des artistes se succèdent, consacrant l’effectivité de l’épiphanie du théâtre, la 13ième édition. Claude Balogoun, futé et bon veinard, met le pied dans la République de l’imaginaire, pour ainsi arracher le tandem sourire-rire au public autour de ce conte théâtralisé, une vraie peinture de la politique tropicale. L’actualité nationale s’y prête. avec sous les bras ce conte fumant qui lie jeu d’acteurs, chants et danses. Le metteur en scène, mu d’une bonne dose d’humour, veut donc ‘’porter le regard, mais aussi prendre position’’ pour alerter, interroger face aux supplices politiques imposées aux peuples novices déjà opprimés et subjugués par le poids et les caprices de la société moderne. « Doit-on jouer au contournement des dispositions pour se maintenir au pouvoir comme on le remarque dans bien de pays africains ? Doit-on, après 55 ans d’indépendance (c’est le cas de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest) demeurer à la charge et à la solde de l’ex-colonisateur ? », s’interroge à raison, cet ancien membre fondateur du théâtre Wassangari. Des préoccupations qui renvoient à la réflexion pure, pour ainsi scruter la conscience de ces messieurs au col blanc qui conduisent, de main de dictateurs modernes, dans l’abîme le destin de tout un continent. Claude Balogoun dans « Querelles de quartier », veut soulever la ‘’poussière’’ pour certainement souiller, par l’humour artistique, la nouvelle génération de dirigeants, surtout africains. Et le débat de la mal gouvernance politique se lancera ainsi de lui- même. Ce conte théâtralisé de 70 minutes qui ‘’baisera’’, les prochains jours, le public de Cotonou et d’ailleurs, est une idée originale de Essindji Mindja, portée par la compagnie « Ayidoté théâtre » et mise en scène par Claude Balogoun. N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 « Querelles de quartier » : l’arène de la politique tropicale théâtralisée nommé Quartier, le Chef Quartier, premier responsable de ce Quartier, après dix années à la tête du Quartier veut se maintenir en dépit des dispositions prévues par les textes du Quartier. Pendant qu’il annonce officiellement la mise en œuvre de mesures démocratiques comme le multipartisme, et l’alternance politique à la faveur d’une élection libre et ouverte, il procède par le biais de ces lieutenants, à des exactions sur les Quartiezards. Il prépare en sous main, son maintien en tant que Chef Quartier. Mais c’est sans compter, d’une part avec les ambitions de M. Baillé qui a son plan de rechange en vue de maintenir sa domination sur le Quartier en imposant son candidat et d’autre part la présence de Zénou Rane, un Quartiezard sans peur, déterminé à libérer le Quartier de l’hégémonie. » A la lecture de la trame, on se croirait bien au Niger, au Bénin, au Burkina-Faso, au Burundi, en Guinée Conakry, au Congo Brazzaville, au Congo Kinshasa … avec la vague déferlante des tentatives de révision des lois fondamentales démocratiquement établies, des ambitions furtives d’instaurer la ‘’dictato-démocratie’’. Claude Balogoun, fièrement posé derrière ces cinq lieutenants d’artistes aux parcours certains (Fidèle Gbégnon, Lydie Chokki, Sedjro Giovanni Houansou, Sedoha Didier Nassegandé, Souleman Laly) a décidé de rompre le silence via son comeback dans l’arène mouvante de la politique tropicale théâtralisée, 9 SITES MARS 2016 23 24 COTONOU Heures Programmation 27 La Gazette du Fitheb 2016 N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 WADADA TABLE RONDE 16h B2 18h So long (Belgique) B2 18h So long (Belgique) B3 18h30 Noundji (Cameroun) 20h30 Adama Dahico (Côte d’Ivoire) 16h B8 18h Ours Champs de sons (France) Roméo et Juliette (Belgique) Le fardeau (Burkina Faso) 1 18h Beno Sanvee (Togo) Gblo de Sinhoué (Bénin) So long (Belgique) Ragandé ‘’Ne dort pas’’ (Burkina Faso) Champs de sons (France) Noundji (Cameroun) José Pliya (France) Beno Sanvee (Togo) B4 B7 Roméo et Juliette (Belgique) Le Magnific (Côte d’Ivoire) Ragandé ‘’Ne dort pas’’ (Burkina Faso) Adama Dahico (Côté d’Ivoire) Le fardeau (Burkina Faso) 1 B9 B6 B10 B5 B4 Beno Sanvee (Togo) B6 Le magnific (Côte d’Ivoire) B10 TOUS A TOGBIN : CI - B7 - B5 20h 20h ANCRAGE Ragandé ‘’Ne dors pas’’ (Burkina Faso) Artistes Locaux Noundji (Cameroun) Le fardeau (Burkina Faso) 1 IFB B3 L’ours (Burkina Faso) 2 16h 09h GOHO PARAKOU Zangbéto de Ahouaga (Bénin) France 16h Roméo et Juliette (Belgique) CEGI B8 Champs de sons (France) 20h30 ABOMEY Ours (Burkina Faso) 2 B5 16h 20h30 31 JPN 9h 18h 10 EITB 20h à 21h OUVERTURE SPECTACLE BI au VILLAGE du FITHEB 28 30 MAYTON 20h 20h30 29 ARTISTIK TABLE RONDE 20h30 26 FITHEB LOBOGO MAISON DU PEUPLE 9h 20h30 25 IFB PORTO-NOVO B9 Pour la clôture Grande salle de FITHEB A quelques jours de la tenue effective du FITHEB 2016, Dine Alougbine l’un des metteurs en scène les plus prisés du Bénin entend jouer sa partition pour la réussite de ce festival qui fait de son pays, la capitale mondiale du théâtre, pendant un moment. Dans cet entretien qu’il a accordé à la Gazette du FITHEB, il se prononce sur le niveau technique de la 13ème édition de la biennale. Propos recueillis par Valentine Bonou Awassi Nous sommes à la veille de l’édition 2016 du Fitheb. Quelles sont vos impressions en tant que personne ressource du milieu théâtral au Bénin ? Le Fitheb 2016 se fait dans les mêmes conditions que la dernière édition. Le nouveau directeur nommé est pris par le temps. C’est vrai que c’est précipité Je crois que le Fitheb sur le plan technique va être bien. C’est de très bons spectacles qui sont programmés. Ce sont des spectacles frais qui viennent d’être créés pour l’édition 2016. Maintenant il faut beaucoup communiquer afin que le Fitheb suscite l’engouement des populations. Cette fois-ci, la direction a pris des dispositions pour que le spectacle d’ouverture artistique du Fitheb se fasse en plein air. Ça participe déjà à la popularisation de l’évènement. Parce que c’est ça qui lui manque. Il faut que le béninois lambda sache que le Fitheb, c’est la plus grande fête du théâtre en Afrique. Il faut aller vers le public. En ce qui concerne les troupes étrangères, quel regard portez-vous sur leurs créations ? Ce sont des spectacles créés par des gens qui ont beaucoup d’expériences dans le métier. Si ces spectacles ont été choisis, c’est qu’ils sont d’un bon niveau. Dans la sous-région, les professionnels du théâtre aiment venir au Fitheb.parce qu’on y voit du beau. Entretien avec Dine Alougbine « Le Fitheb 2016 sera d’un bon niveau technique » Il s’agit de faire une bonne programmation, de replacer le Fitheb comme le plus grand festival de théâtral en Afrique. Nous sommes convaincus qu’en une seule édition, on ne pourra pas tout faire. Mais les éditions prochaines indiqueront mieux la voie à suivre. De toute façon, nous sommes là pour rehausser l’image de ce festival. Parce que le Fitheb nous appartient. C’est l’affaire de tous ceux qui vivent pour le théâtre. Et ceux qui pensent que rien ne pourra marcher sans eux, je crois qu’ils se trompent. De toutes les façons, quand bien même je n’ai pas été associé à l’organisation du Fitheb à des moments donnés, ce n’était pas l’occasion pour moi, d’être contre ceux qui le faisaient ! Je n’ai jamais été contre le Fitheb. Même si celui qu’on nomme ne me plait pas, je le laisse faire. Je crois que tout le monde devrait avoir cette attitude au lieu de donner des coups bas. En plus, j’entends dire qu’on bafoue les textes parce qu’on nomme un directeur qui organise le Fitheb en moins de six mois. On peut changer les choses selon les circonstances et les désirs du Comment appréciez- vous le niveau technique du Fitheb 2016 ? La Gazette du Fitheb 2016 Vu toutes les tractations qui ont précédées l’élection du nouveau directeur du Fitheb, pensez-vous que l’équipe actuelle est capable de redorer le blason de ce festival ? moment. Parce que ça ne nuit en rien. Quand on parle de précipitation, ce n’est pas dans le sens négatif. Il faut dire les choses telles qu’elles sont. On peut réussir. Moi, avec ma participation, je vais apporter un plus à l’évènement. Et c’est ce que chacun devrait faire. N°001 du Vendredi 04 Mars 2016 parce que cela coïncide avec la période de la campagne pour les élections présidentielles. Nous allons aider le directeur à accommoder les choses de façon à ce que ça se passe très bien. 11