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N°001 du Vendredi 04 Mars 2016
La Gazette du FITHEB
2016
« En 2018, nous allons revenir pour
certainement jouer dans le Fitheb »
La lecture scénique de «la Farce de Maître Pathelin», un texte de dénonciation
écrit à la fin du Moyen Âge, vers 1460, a, semble-t-il,comblé l’appétit des centaines
de consommateurs de produits culturels ayant rallié, ce mercredi, la grande salle
de spectacle du FITHEB. Simone Audemars, metteur en scène, revient, dans cet
entretien, sur qulelques détails de ce projet artistique dont elle est porteuse.
Comment êtes-vous parvenue à associer
les étudiants de l’EITB et les autres
professionnels béninois du théâtre à
votre projet ?
contre avec Alougbine Dine. Et de fil
en aiguille, j’ai connu l’EITB et les
étudiants de la quatrième promotion.
Avec eux, tout est allé vite et le résul-
tat est cette lecture scénique. Je suis au
Bénin pour faire ma distribution, mais
surtout rencontrer deux comédiens et
un musicien béninois. Les étudiants
de l’EITB, très intéressants, ont parti-
cipé activement au projet. Chacun des
apprenants associés a reçu une portion
de texte sur lequel il doit travailler
d’abord en français, puis dans sa lan-
gue maternelle. Ce choix se justifie par
le fait que l’histoire met en jeu le rap-
port à la langue. Et j’ai eu la preuve
que ces étudiants ont la maîtrise de
leurs langues maternelles, et dévelop-
pent aussi des qualités à poursuivre
leur carrière professionnelle dans une
langue étrangère.
Qu’est-ce qui a motivé le choix du texte,
objet de la lecture scénique ?
Il y a déjà la problématique que soulève
le texte qui est accrocheuse et d’actua-
lité. Il s’agit de la corruption abordée
ici avec humour, puisqu’il s’agit d’une
farce. Et après, la langue qui doit être
travaillée avec précision pour ne pas
transgresser le texte, et je trouve cela
aussi pertinent. Surtout que ce projet
artistique sera réalisé, plus tard, pour
le jeune public.
Vous avez suivi du début à la fin la pres-
tation des acteurs sur scène. Quelles
sont vos appréciations ?
3 questions à
Simone Audemars
Propos recueillis par Serge-David Zouèmè
Tout est parti du contact que j’ai eu
avec José Pliya, l’auteur qui va adap-
ter ‘’ La Farce de Maître Pathelin’’.
C’est lui qui a rendu possible ma ren-
Moi, je viens d’une autre culture avec
d’autres cordes d’écriture théâtrale. Ce-
pendant, je me suis bien imprégnée du
travail fait par les étudiants et les artis-
tes professionnels. Les échanges ont été
vifs et enrichissants. J’ai aussi compris
combien il est important pour l’artiste
africain de solliciter son corps dans le
jeu d’acteur, ce qui est moins pour l’ar-
tiste européen. Je vais me nourrir de
cette expérience riche, puisque j’ai eu
à travailler avec des gens disponibles
et disposés à partager et à apprendre
des autres. J’avoue qu’ils ont donné le
meilleur d’eux-mêmes pour satisfaire
ma demande. Ce fut une rencontre
profonde, humaine et professionnelle
avec des hommes et des femmes hum-
bles qui détiennent des valeurs et qui
veulent grandir dans leur art ; et nous,
du côté de l’Europe, nous sommes tou-
jours prêts à entretenir des collabora-
tions de cette facture. S’agissant des
perspectives pour ce projet artistique,
il y en a deux : premièrement, dans un
an, nous allons revenir au Bénin avec
les artistes comédiens européens pour
un travail de fond avec les trois artistes
béninois à sélectionner. De ce travail,
il se dégagera une maquette, puis une
orchestration artistique définitive du
texte que nous allons jouer à l’occasion
d’un événement majeur que mettra sur
pied Alougbine Dine. Et de deux, il y
aura une réalisation finale du specta-
cle en 2017 qui sera joué en France, en
Suisse. Puis, en 2018, nous allons reve-
nir au Bénin pour certainement jouer
dans le Fitheb.
Bâtir une jeunesse intègre au pays de «tous corrompus»