
l’Orientale Lumen, de ses rites, de sa spiritualité, de sa théologie et de toutes ses
traditions.
Cette Eglise que vous aimez est aujourd’hui une Eglise en détresse. Vous ne cessez
d’en parler, et surtout de cette Syrie que vous appelez « bien-aimée », où se trouve le siège
de notre Patriarcat antiochien.
Pour cette Eglise qui est dans une situation inédite dans son histoire, vous êtes Simon
le Cyrénéen, qui portez sa croix avec elle, et cela avec compassion et amitié. Pour cette
Eglise orientale, surtout en Syrie, vous êtes comme le Christ qui apaisa la tempête sur le
lac de Tibériade.
Comme le Bienheureux Pape Jean Paul II, qui fit tomber le mur de Berlin par sa prière
et ses interventions courageuses, vous avez fait, Très Saint Père, un miracle en appelant les
chrétiens et le monde entier au jeûne et à la prière, le 7 septembre dernier. Vous avez ainsi
provoqué un tournant dans la crise syrienne, et même dans la vision de la politique
mondiale. Le monde a changé, après le 7 septembre 2013!
Nous pressentons que vous préparez des initiatives qui vont changer la vision du
monde, surtout au Proche-Orient, et par là dans le monde entier.
Oui! Nous attendons une initiative qui aboutisse à résoudre le conflit israëlo-arabo-
palestinien, et établisse une paix juste, durable et totale au Proche-Orient, à partir de la
Terre Sainte et de Jérusalem, cette Ville de la Paix qui est notre mère. C’est vous qui allez
faire tomber le mur qui, malheureusement, ne sépare pas seulement Juifs et Palestiniens,
mais aussi les pays arabes entre eux, ce qui menace la convivialité, le dialogue islamo-
chrétien et les valeurs humaines.
Résoudre ce conflit, qui dure depuis 65 ans, cela veut dire résoudre 50 pour cent des
problèmes du Proche-Orient et garantir la présence chrétienne, une présence tellement
importante, de communion et de témoignage.
Très Saint Père,
Beaucoup de nos fidèles ont quitté le Proche-Orient. Beaucoup d’autres veulent partir.
Nous déployons tous les efforts possibles pour les aider à rester. L’Eglise déploie une
activité très intense pour assurer un minimum d’aide humanitaire. Nous remercions Votre
Sainteté, la Congrégation pour les Eglises Orientales et les différents organismes qui nous
assistent à cet effet.
Nous vous assurons que, malgré les malheurs et la situation tout à fait tragique que
nous vivons depuis bientôt trois ans, nous voulons rester et aider nos fidèles à rester.
Vous nous avez interpelés en nous disant de ne pas laisser la flamme de l’espérance
s’éteindre dans nos cœurs. Aidés et soutenus par vos prières, votre sollicitude et vos
initiatives prophétiques, courageuses et évangéliques, nous voulons rester sur cette terre
bénie, berceau du christianisme. Nous voulons être martyrs sur cette terre, martyrs par le
sang, comme c’est le cas de certains de nos fidèles, dont trois hommes de Maaloula:
Michel Thalab, Mtanios Thalab et Sarkis Zachem.
Très Saint Père, ce sont de vrais martyrs, qui ont été sommés d’abjurer et ont
fièrement refusé. Trois autres, cependant, ont cédé et ont été obligés de professer l’Islam,
mais ensuite ils sont revenus à la foi de leurs ancêtres.
Très Saint Père,
Aidez-nous à rester au Proche-Orient: ex Oriente lux!
J’ai récemment lancé, pour notre Eglise Grecque-Melkite Catholique, un triple slogan
qui est comme un engagement, que j’aime répéter devant Votre Sainteté, en mon nom
propre et au nom de toute notre Eglise: