L'œil bionique, un rayon d'espoir dans le monde des aveugles.
Des systèmes de «rétines artificielles » mis au point par trois sociétés concurrentes, aux
États-Unis, en Allemagne et en France, équipent actuellement une centaine de personnes dans
le monde. « Ma vie a changé », témoigne un patient
français opéré par le Pr Sahel aux Quinze-Vingts où il a reçu l'implant Argus II de la société
californienne Second Sight. «
Une fois que j'ai ce système sur les yeux (...) cela devient vraiment indispensable si bien que je
le porte du matin au soir et que j'épuise la batterie
», explique cet homme, désigné par les initiales M. P, dans une vidéo diffusée par le fabricant. Il
peut maintenant distinguer quand une porte est entrouverte. L'appareil se présente sous la
forme d'une paire de lunettes de soleil, équipée d'une caméra miniature, d'un boîtier
électronique portatif pour retraiter les données visuelles captées par la caméra et d'un système
de transmission jusqu'à l'implant oculaire. L'implant «
stimule
» artificiellement, par impulsions électriques, la rétine déficiente de personnes aveugles par
rétinopathie pigmentaire, maladie génétique et dégénérative qui touche 20.000 à 40.000
personnes en France. Argus II, vendu 115.000 euros en Europe, équipe 86 personnes en
Europe et aux États-Unis, explique Grégoire Cosendaï, vice-président Europe de Second Sight.
Face à l'émergence récente de sociétés concurrentes, en France et Allemagne, ce responsable
met en avant le «recul clinique » dont bénéficie l'entreprise américaine. Autorisé depuis 2011
en Europe, ce système bénéficie en France depuis mars du label «
forfait innovation
» qui permet son remboursement par la Sécurité sociale. «
Ce système a ouvert la voie
», explique le Pr Sahel. Mais ce spécialiste s'investit aujourd'hui dans un dispositif concurrent,
baptisé Iris, qu'il a contribué à mettre au point avec son équipe à l'Institut de la Vision et la
start-up Pixium Vision. Cinq premiers patients ont reçu cet oeil électronique made in France
avec «
des résultats très encourageant
s», selon le Pr Sahel. «
Sa méthode de traitement de l'information avec des caméras qui miment le fonctionnement de
la rétine (...) apporte une rapidité et une fiabilité de réponse remarquable
», souligne-t-il. Pixium Vision a fait son entrée en bourse, cette semaine à Paris, ce qui lui a
permis de récolter 34,5 millions d'euros. «
Nous n'avons pas un besoin urgent de financement mais les perspectives encourageantes (...)
nous conduisent à engager les investissements nécessaires
», explique son PDG Bernard Gilly.
Gènes et cellules souches.
Autre fabricant, l'allemand Retina Implant entame tout juste la commercialisation en Europe de
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