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SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE – 89e congrès annuel
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qu’environ 15 % à 40 % de celles chez qui
on avait d’abord diagnostiqué un trouble
d’apprentissage avaient également un
TDAH, indique la docteure Bélanger. Dans
le sondage mené aux États-Unis (4), 46 %
des parents ont déclaré que leur enfant avait
ce problème.
Elle ajoute que la présentation clinique
du TDAH, accompagné ou non d’un trouble
d’apprentissage, est similaire. « Les clini-
ciens ne devraient pas croire que le profil
de TDAH [par exemple, inattention plutôt
qu’hyperactivité] contribuera à déterminer si
le TDAH est primaire ou secondaire. »
Les troubles d’apprentissage pourraient
contribuer à l’incapacité de l’enfant à
acquérir des habiletés précises prévues selon
son âge, malgré une capacité apparemment
normale d’apprendre ou malgré une inter-
vention comme le traitement d’un TDAH
déjà diagnostiqué, ou du moins l’expliquer.
Des indices peuvent présager le diagnostic
chez les enfants plus jeunes, dont le retard
dans des étapes du développement, comme
l’acquisition du langage ou de la motricité
fine, et des antécédents (ou des antécédents
familiaux) de troubles de lecture. Les parents
et même les enseignants peuvent attribuer
la mauvaise performance scolaire aux pro-
blèmes de comportement de l’enfant et
négliger la possibilité d’un trouble d’appren-
tissage concomitant, remarque la docteure
Bélanger.
« Les troubles d’apprentissage s’associent
à trois éléments primordiaux. D’abord, on
remarque un écart important entre la perfor-
mance et la capacité intellectuelle évaluée
par des tests de QI et de réussite standards.
On constate une hétérogénéité, c’est-à-dire
que le trouble d’apprentissage peut se mani-
fester dans divers domaines scolaires, tels
que la parole, l’écoute, les compétences de
lecture de base, la compréhension en lec-
ture, le calcul mathématique, l’expression
écrite... La cause primaire [ne peut pas être]
un retard intellectuel, une perturbation
affective, un trouble sensoriel, une défavori-
sation sur le plan social ou une scolarisation
insuffisante », explique la docteure Bélanger.
Par exemple, souligne-t-elle, l’anxiété, la
dépression ou une mauvaise estime de soi
peuvent également entraîner un rendement
scolaire insuffisant.
Les quatre grands secteurs d’incapacité
sont la lecture, l’attention écrite, la commu-
nication et le traitement de l’information
auditive.
Les troubles de lecture : Deux processus
sont mis en œuvre pour bien réussir à lire :
l’acquisition d’habiletés de base, telles que la
sensibilisation phonologique, et la compré-
hension du mot écrit, déclare la docteure
Bélanger. Jusqu’à 40 % des enfants ayant un
TDAH respectent également les critères
diagnostiques de trouble de lecture, comme
la dyslexie, qui touche surtout les habiletés
de base. « Il existe un lien étroit entre la
dimension de l’inattention et le trouble de
lecture. En général, les études démontrent
que l’inattention à la maternelle présage une
réussite en lecture [plus faible] en 5e année »,
indique-t-elle. Les enfants ayant un TDAH
et un trouble de lecture ont besoin d’aména-
gements scolaires, comme l’attribution de
plus de temps en classe pour terminer les
tâches exigées. Le site Web bilingue de la
Canadian ADHD Resource Alliance (caddra.ca)
contient un modèle de lettre que peuvent
utiliser les médecins pour faire une telle
demande.
Les troubles de l’expression écrite : Le
principal type de trouble d’apprentissage
est défini par des aptitudes en écriture infé-
rieures à celles prévues à un âge, un niveau
de scolarisation et une intelligence donnés.
Environ 60 % des enfants ayant un TDAH
respectent les critères de trouble de l’ex-
pression écrite, qui peut se manifester par
une faible productivité et une incapacité à
terminer les tâches. « L’enfant est incapable
de convertir ses pensées en texte écrit. Bon
nombre de ces enfants ont une très bonne
conversation orale. Lorsque vous regardez
leur bulletin, ils peuvent avoir une mauvaise
note en écriture du français, mais une [note
en] communication orale très élevée »,
observe la docteure Bélanger.
Les troubles de communication : Ces trou-
bles touchent l’articulation, la voix et la
maîtrise de la langue parlée. Ils sont moins
probables que d’autres troubles d’appren-
tissage chez les enfants ayant un TDAH,
souligne la docteure Bélanger. Toutefois, les
parents ou les pédiatres remarqueront peut-
être un retard dans l’acquisition du langage,
notamment le discours expressif plutôt que
le vocabulaire réceptif. Les jeunes ayant
un TDAH peuvent également être plus
prédisposés à des « déficits pragmatiques »
de la communication, un terme désignant
la maladresse dans les situations sociales et
une incapacité relative à communiquer en
contexte. « Il est important de se rappeler
qu’en cas de TDAH, les troubles de com-
munication peuvent exacerber les troubles
de comportement, en raison des fréquents
malentendus dans le cadre des communica-
tions interpersonnelles », avertit la docteure
Bélanger.
Les troubles de traitement de l’informa-
tion auditive : Ces troubles, dans lesquels
les directives verbales ne se « traitent » pas
correctement, peuvent également se pro-
duire conjointement avec le TDAH. Leurs
caractéristiques sont similaires, déclare la
docteure Bélanger. « Ces enfants ont sou-
vent peu d’écoute. Ils ont une courte durée
d’attention, notamment à l’égard de l’infor-
mation auditive. Ils éprouvent de la diffi-
culté à suivre des directives. Ils ont tendance
à [mêler] les mots et les phrases. »
Les médicaments et d’autres
traitements
Il est démontré que les psychostimulants et
d’autres médicaments, tels que l’atomoxé-
tine, sont d’une grande utilité pour atténuer
les principaux symptômes de TDAH. Leur
amorce et leur optimisation représentent
généralement la première étape de la prise
en charge des patients ayant un TDAH non
compliqué par d’autres problèmes ou inca-
pacités, ajoute la docteure Charach. Dans
l’étude MTA souvent citée sur le traitement
multimodal des enfants ayant un TDAH
(5), les médicaments seuls et l’association
de médicaments et d’un programme d’inter-
vention comportementale intensive étaient
plus efficaces pour traiter les principaux
symptômes du TDAH que la simple inter-
vention psychosociale ou que les « soins
habituels ». « Grâce à ces données, nous
avons tous appris l’importance potentielle
des stimulants et la nécessité de les optimiser
tout au long de la journée et chaque jour de
la semaine », remarque la docteure Charach.
Certains facteurs observés chez les partici-
pants à l’étude MTA réduisaient la réponse
aux médicaments contre le TDAH, dont
la dépression de la mère, un QI plus faible
et la gravité initiale élevée des symptômes.
Les enfants ayant des comorbidités comme
l’anxiété et le comportement oppositionnel
s’en tiraient mieux avec l’intervention com-
portementale (6).
Les chercheurs canadiens ont déterminé
que les psychostimulants peuvent permettre
d’améliorer le rendement scolaire et ont
donc un rôle à jouer chez les enfants ayant
un TDAH et un trouble d’apprentissage,
remarque la docteure Bélanger. D’après une
récente analyse, les stimulants accroissent la
productivité scolaire de 25 % à 40 % par rap-
port aux données de départ ou à un placebo
(7). « On semble également observer une
amélioration de divers processus cognitifs
importants dans le cadre du travail scolaire...
Toutefois, on sait également que les stimu-
lants ne peuvent pas modifier directement
de nombreuses atteintes associées aux trou-
bles d’apprentissage. »
Cependant, dans une étude du traitement du
TDAH menée auprès de 165 enfants d’âge
préscolaire ayant un TDAH (8), les enfants
qui présentaient au moins trois comorbidités
(p. ex., retard de développement, anxiété,