
n’est pas considéré comme un " aliment courant ", à des doses qui, en utilisation habituelle, 
ne dépassent pas les apports nutritionnels conseillés (ANC). Ces produits sont en théorie 
destinés à compléter l’alimentation usuelle pour satisfaire les ANC. Ceci impose que ces 
produits indiquent clairement des conditions d’utilisation (principe d’une posologie 
d’utilisation). 
Le terme " supplément " doit être réservé aux apports de nutriment(s) sous une forme 
médicamenteuse à des doses qui, en utilisation habituelle, avec une seule prise unitaire 
(comprimé, capsule, gélule, dose,…) dépassent les apports nutritionnels conseillés (ANC). 
L’utilisation de ces produits devrait être réservée à un usage médical pour la correction de 
déficiences ou de carences avérées. S’ils sont utilisés en auto-médication, leur utilisation 
doit être limitée dans le temps, ce qui devrait figurer sur les notices et emballages des 
produits. 
Le terme " enrichissement " doit être réservé au processus par lequel le nutriment choisi 
est additionné aux aliments pour maintenir ou améliorer la qualité de l’alimentation d’une 
population ou d’un sous-groupe de population. L’ajout du (ou des) nutriment(s) à l’aliment 
se fait, dans ce cas, à un niveau supérieur aux teneurs initiales de l’aliment (ou des 
ingrédients pour un aliment composé) avant tout traitement technologique. 
Le terme " restauré " doit être réservé au processus par lequel le nutriment choisi est 
additionné à un aliment, à un niveau rétablissant, après les effets des traitements 
technologiques, les teneurs initiales des nutriments. 
Préconisations concernant la complémentation, la supplémentation et 
l’enrichissement 
Il n'existe pas, à la lumière des études réalisées en France, de signes évocateurs dans la 
population générale, de carences minérales et/ou vitaminiques majeures redevables de 
mesures de santé publique autres que des recommandations en termes de conseils 
nutritionnels. Seules exceptions, les situations de certains groupes à risque (carences en 
fer au cours de la grossesse, problèmes de couverture en vitamine D des femmes 
enceintes, en folates des femmes à risque, en vitamine D et éventuellement en calcium des 
sujets âgés, carences minérales et vitaminiques des sujets institutionnalisés ou dans des 
situation de grande précarité. Dans ces circonstances, la supplémentation 
médicamenteuse, sous contrôle médical, dans les conditions précisées dans la suite de ce 
chapitre, est efficace pour prévenir et traiter les états de carence. 
Au cours des dernières années, un certain nombre de travaux visant à évaluer le statut 
minéral et vitaminique de la population ont mis en évidence que, s’il n’existe pas de 
carences majeures, des fractions importantes de population présentent des apports 
alimentaires en certaines vitamines et minéraux qui s'éloignent des recommandations 
(ANC) et/ou des marqueurs biologiques traduisant un état minéral ou vitaminique non 
optimal. Ces états correspondent à des déficiences uniquement objectivables sur le plan 
biologique. 
Dans l’attente de la démonstration scientifique de l’intérêt de la correction de ces 
déficiences biologiques, les éléments disponibles sont suffisants pour que soient donnés 
des conseils alimentaires généraux visant à améliorer les apports en vitamines et minéraux 
par l’alimentation de la population générale. Lorsque ces états concernent certains sous-
groupes de populations (enfants, adolescents, sportifs,…), ceux-ci peuvent bénéficier de 
compléments ou d’aliments enrichis spécifiques.  
En effet, les données actuelles ne permettent en aucune façon de recommander l’utilisation 
de compléments et ou suppléments vitaminiques et minéraux en auto-médication par la 
population générale. Concernant l’auto-médication, il est indispensable que les produits mis 
à la disposition des consommateurs fournissent des informations précises sur les doses 
apportées et leur contribution aux ANC, ainsi que les conditions d’utilisation. Les 
compléments vitaminiques et minéraux (aux doses journalières inférieures aux ANC) ne 
posent pas, à priori, de problèmes en termes d’innocuité. Encore faut-il que les posologies 
unitaires soient bien indiquées et la contribution aux ANC précisée. Au contraire les 
suppléments (doses supérieures aux ANC) ne devraient pas être utilisées en auto-
médication, au long cours, sans avis médical. Les compléments et suppléments devraient 
porter une mention rappelant le fait que l’alimentation est la principale source de vitamines 
et de minéraux.