Le vent en poupe
C
e que l’on appelle “l’alimenta-
tion rationnelle” est né de la pé-
entre les habitudes alimentaires
et des déficiences paraissent évi-
dentes. D’autres n’ont aucun lien
prouvé de cause à effet.
Qu’est-ce que le PNNS ?
Informer, éduquer, orienter font
partie des fonctions des diététi-
ciens. Ceux-ci s’appuient désor-
mais sur le PNNS, le Programme
national nutrition santé. Celui-ci
a démarré en 2001 pour se pour-
suivre jusqu’en 2005.
En 2000, un rapport sur la poli-
tique nutritionnelle était remis au
secrétaire d’État à la Santé qui a
décidé de mettre en place ce pro-
gramme. Ce dernier renfermait les
données épidémiologiques qui si-
gnifiaient la relation entre l’ali-
mentation et la santé. Il y était
constaté que les maladies cardio-
vasculaires sont aujourd’hui la
première cause de mortalité en
France et à l’origine de près de
170 000 décès chaque année,
dont 10 % avant l’âge de 65 ans.
L’obésité, quant à elle, concerne
10 % des adultes et 10 à
12,5 % des enfants âgés de 5 à
12 ans. Son incidence augmente
de façon inquiétante, car elle est
souvent associée au diabète, dont
la prévalence est aujourd’hui esti-
mée, tous âges confondus, à 2 et
2,5 % de la population. Et les
adultes présentant une hypercho-
lestérolémie supérieure à 2,5 g/l
sont nombreux. Ce programme
comprend neuf objectifs nutri-
tionnels prioritaires en termes de
santé publique, parmi lesquels :
augmenter la consommation de
fruits et légumes, de calcium ; ré-
duire les déficiences en vita-
mine D, les apports lipidiques à
moins de 35 % de l’apport éner-
gétique journalier ; augmenter
l’apport glucidique à plus de 50 %
de l’apport énergétique journalier,
en particulier l’apport en fibres,
de 50 % ; réduire de 50 % l’apport
en sucres simples, la consomma-
tion d’alcool à moins de 20 g par
jour dans la population générale ;
réduire de 5 % la cholestérolémie
moyenne des adultes, de 10 mm
de Hg la pression artérielle systo-
lique des adultes, de 20 % la pré-
valence du surpoids et de l’obé-
sité ; augmenter l’activité physique
journalière de l’équivalent d’une
demi-heure de marche rapide
supplémentaire par jour. Par
ailleurs, neuf objectifs spécifiques
ont été établis, parmi lesquels : ré-
duire la carence en fer pendant la
grossesse ; améliorer le statut en
folates des femmes en âge de pro-
créer ; promouvoir l’allaitement
maternel ; améliorer le statut en
fer, en calcium et en vitamine D
des enfants, des adolescents et des
personnes âgées ; prévenir la dé-
nutrition de ces dernières ; lutter
contre les déficiences vitami-
niques et minérales et les dénu-
tritions chez les personnes en si-
tuation de précarité ou celles
suivant des régimes restrictifs et
combattre les problèmes nutri-
tionnels des sujets présentant des
troubles du comportement ali-
mentaire ; prendre en compte les
problèmes d’allergies alimentaires.
Pour le Dr Serge Hercberg, vice-
président du Comité stratégique
du PNNS, « le PNNS constitue un
des plus grands programmes de
santé publique jamais développé en
Europe. Ce plan, prévu sur les 5 an-
nées à venir, a développé depuis
2001 de nombreuses mesures et ac-
tions au niveau national (cam-
pagnes médias, guides alimentaires,
actions en milieu scolaire) ». Aux
diététiciens de s’y atteler.
Lucie Galion
ADLF : Association des diététiciens de
langue française. Site Internet : www.adlf.org
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Profession diététicien
L’équilibre nutritionnel devient un facteur important de santé
publique. La formation des spécialistes en “alimentation
rationnelle” dure deux ans et les études sont sanctionnées par
un DUT ou un BTS. Une formation à la mode.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No46 - mai 2003
nurie alimentaire et de la dénutri-
tion qui sévissaient après la guerre.
En 1954 sortent de l’école les
premiers diététiciens diplômés.
Diététicien ou nutritionniste ?
Actuellement, tout le monde peut
se dire nutritionniste. En re-
vanche, “l’usage professionnel du
titre de diététicien, accompagné
ou non d’un qualificatif, est ré-
servé aux titulaires d’un diplôme,
certificat ou titre sanctionnant une
formation technique de diété-
tique” (loi no86/75 du 17 janvier
1986). Un diététicien est donc un
spécialiste de l’alimentation. Son
savoir-faire pratique lui permet de
traduire les besoins nutritionnels
et les prescriptions médicales en
aliments et repas quotidiens pour
tous les âges et toutes les circons-
tances de la vie. Auprès des pa-
tients, à l’hôpital, il a une fonction
de thérapeute, mais aussi une ac-
tivité d’information et de préven-
tion. La profession s’ouvre égale-
ment sur la ville, notamment dans
les collectivités chargées de dis-
tribuer des repas, comme les can-
tines scolaires.
Aujourd’hui, 4 500 diététiciens
exercent en France, dont 55 % en
secteur hospitalier. La profession
évolue en même temps que la so-
ciété et les besoins exprimés par
les pouvoirs publics en fonction
des pathologies émergentes dues
à une mauvaise alimentation.
Cependant, la mode étant à la dié-
tétique pour rester en forme, il est
important de conserver un cer-
tain scepticisme face à de nou-
velles allégations concernant des
apports nutritionnels pas tou-
jours prouvés. Certaines relations
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