ÉVÈNEMENT tures de santé, grâce au comité IHAB, dont je suis membre et qui est présidé par le professeur Djamil Lebane. Le dernier point, que je souhaite soulever, à ce sujet, est le rôle du marketing, dans «la normalisation» du l’utilisation du lait artificiel. En effet, si on opte facilement pour l’utilisation du lait artificiel, c’est qu’on est convaincu de l’équivalence, ou presque, de ce dernier avec le lait maternel. Même si tout le monde sait que «le lait maternel est irremplaçable», le marketing non-contrôlé réussi à banaliser, chez les mères comme chez les professionnels de santé, le recours à un substitut de lait maternel. C’est pour palier à ce problème qu’en 1981, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté le code international de commercialisation des substituts de lait maternel, qui règlemente les démarches publicitaires des fabricants de substituts de lait maternel. L’Algérie est en passe de mettre en vigueur les principes et les règles édictées dans ce document. Quelles sont les recommandations de l'OMS, à cet effet? Voici ce que vous pouvez lire, sur le site de l’OMS: «Pour permettre aux mères de débuter et de maintenir l’allaitement exclusif au sein, pendant 6 mois, l’OMS et l’UNICEF recommandent: de commencer l’allaitement dans la première heure, qui suit la naissance; de s’en tenir à l’allaitement exclusif au sein – c’est-à-dire que le nourrisson ne doit absorber que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson, pas même de l’eau; d’allaiter à la demande – c’est-à-dire aussi souvent que l’enfant le réclame, de jour comme de nuit; de ne pas utiliser de biberons, de tétines ou de sucettes. Par la suite, les bébés doivent recevoir des aliments complémentaires, en sus de l’allaitement maternel, qui doit se poursuivre jusqu’à l’âge de 2 ans, ou au-delà». Pourriez vous nous parler de L’étude MICS; en quoi consiste-t-elle, en quelle année a-t-elle été menée et quelle en sont les résultats? «L’enquête MICS» est une initiative mondiale de l’UNICEF. Une méthodologie d’enquête à indicateurs multiples est utilisée, pour aider les pays à rassembler et à analyser des données permettant de suivre la situation des enfants et des femmes. L’Algérie est partie prenante, dans ce travail et a fait l’objet du dernier tour d’enquêtes, en 2013. Des informations, très précieuses, concernant l’allaitement maternel, nous sont communiquées grâce à ces travaux, qui nous permettent d’orienter et de canaliser nos efforts. La religion islamique recommande aux femmes de prolonger l'allaitement maternel jusqu’à l'âge de deux ans; que dit la science, à cet effet? L’Organisation mondiale de la santé, comme nous l’avons dit plus haut, recommande 6 mois d’allaitement exclusif et la poursuite de l’allaitement jusqu’à 2 ans, ou plus, après l’introduction de la nourriture solide. Ceci est basé sur des études médicales et anthropologiques, qui montrent que le petit humain a besoin de lait humain, pour grandir et se développer; et ce; durant les premières années de sa vie. Toute la communauté scientifique est d’accord sur le fait que plus l’allaitement dure, plus l’enfant et sa mère en tirent un bénéfice indéniable. Que faut-il faire, encore, pour encourager cette pratique ancestrale? Il faut, absolument, prendre conscience que le problème du non-allaitement concerne la société toute entière. Toutes les institutions de la nation doivent œuvrer, pour recréer une culture où l’allaitement est la norme: les hôpitaux et leurs structures de naissance doivent devenir des centres de soutien à l’allaitement et doivent former un personnel apte à l’encourager; les écoles, les mosquées, la presse et tous ses organes de communication doivent se mobiliser, pour, dans des campagnes de large envergure, redonner à l’enfant ce droit naturel, qui est l’accès inconditionnel au lait maternel * Docteur Zoubida Touimer Ait-Ali, - Consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Concultant); - Membre du comité Initiative Hôpitaux Amis Des Bébés; - Membre de la Société algérienne de nutrition et de médecine ortho-moléculaire; - Animatrice bénévole au, sein de La Leche League international. La filiale locale de Roche s'investit dans la campagne mondiale de lutte contre le cancer L a filiale locale de Roche s'investit dans la campagne mondiale de lutte contre le cancer du sein en ce mois d'Octobre Rose. La firme pharmaceutique a mobilisé ses propres effectifs qui on été invités à prendre part à une conférence, animée sur ce thème, par le Professeur Guendouz à son nouveau siège, qui arbore à cette occasion une bannière soutenant la campagne de dépistage du cancer du sein. Cette rencontre de sensibilisation sera mise à profit pour inciter le personnel féminin à aller en consultation chez un sénologue dans une clinique à Alger. Par ailleurs le groupe finance une campagne de dépistage du cancer dans le grand sud. Cette caravane, pilotée par l'association Nour Doha, prendra le départ le 18 octobre en direction de Tamanrasset. Une équipe pluridisciplinaire se déplacera dans différentes localités de ces vastes régions enclavées pour ausculter des femmes et éventuellement diagnostiquer des cancer à un stade précoce. Ce qui donne plus de chance de guérison. Cette opération se poursuivra jusqu'au mois de novembre à Djanet, Timimoune, Illizi... N°55 - Octobre 2016 Santé-MAG 37